Année A : Vendredi 3e semaine de PÂQUES (litap03v.08)
Jn 6, 52-59 des paroles inimaginables .
Pour ouvrir son Évangile, Jean pose un verdict étonnant : « il est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas reçu » (Jn1, 11). Il nous présente un Jésus venu donné la vie, donner vie à la vie. Pourtant la Vie qu’était Jésus, la Vie qui s’exprimait avec les mots et les images de son temps, n’a pas été reconnue.
Que ce soit au noces de Cana où Jésus a donné un second souffle à une fête qui n’avait plus de vin, que ce soit son entretien et son appel à Nicodème à renaître « des choses d’en haut », que ce soit cette rencontre au puits de Jacob qui a tellement redonné espoir à la Samaritaine « de ne plus venir ici puiser de l’eau », Jean nous place devant un choix : accepter que sa présence apporte la joie de la fête, accepter de renaître, de ne plus avoir soif. Accepter de croire ou ne de pas croire. Partir ou rester.
À nouveau ce matin, Jean nous place devant un choix : Croire ou pas croire en ce pain : « Celui qui me mange vivra ». Des paroles merveilleuses qui ouvrent sur une Personne. Pour Jean, la vie, c’est Quelqu’un. « Je suis la vie » (Jn 14,6) Sans manger de ce pain (jn6, 53) nous risquons d’être des morts vivants. Il s’agit plus qu’un acte de matérialité : manger du pain. Beaucoup plus que d’acquérir un supplément de vitamine.
Dans la 1e lecture, Paul ne manquait pas de vitamines. Alors qu’il était sur la route de Damas, poussé par une vitalité religieuse, une rage de mettre la main sur les chrétiens, lui qui venait de voir le courage et la foi d’Étienne, il réalise brusquement qu’il n’avait pas la Vie en lui. Paradoxe, c’est lorsqu’il s’est dessaisi de sa vie, -à la manière de Jésus –lorsqu’il a demandé « qui es-tu Seigneur? » et qu’il a clamé « ce n’est plus moi qui vit mais le Christ en moi (Gal2, 19), c’est alors que la Vie s’est emparée de lui.
Nous sommes vivants corporellement, psychiquement, au plus intime de notre cœur. Mais Jean nous révèle que nous ne sommes vraiment vivants que dans la mesure où nous vivons de Jésus, dans la mesure où mangeons ce pain, que nous entrons en communion avec ce Pain. Que nous devenons des « personnes eucharistiques ». Oui nous pouvons nous aussi idolâtrer ce pain en le matérialisant.
Ce pain que chacun goûte selon la profondeur de sa foi, nous offre à contempler le visage de notre Dieu. Un Dieu qui nous montre toute sa fragilité, qui accepte de « disparaître » en dedans de nous, de devenir nous comme chemin pour nous faire vivre. Saint Jean Chrysostome écrit « comme la première chair, tirée de la terre, était morte par le péché, (Jésus) y a introduit un autre ferment, sa chair à lui, de même nature que la nôtre mais... pleine de vie ». Ce pain devient «communion» quand nous entrons dans ce mouvement de « décollement » (Zundel) de nous-mêmes, ce mouvement d’arrachement difficile de nos volontés pour faire « la volonté de Celui qui m’a envoyé ». Ce sont là des mots mystères, à découvrir chaque jour. Il y aura toujours une infini distance entre ce que nous clamons, chantons, désirons et ce que nous sommes. Même ici, ce « moi » possessif écrase de « moi » oblatif de nos vies. Le Christ est pain de vie pour ceux qui croient en lui.
Pour goûter ce pain, il faut devenir des « expert en contemplation eucharistique » (J-P.11 12 avril 2004) Éduquer notre regard à « Le regarder ». Porter sur ce pain un regard nourrissant, c’est la vocation que Madame Claire vous a léguée. N’est-ce pas votre plus vif désir que de «faire la volonté de Celui qui m’a envoyé».
À votre contemplation : Laissons ce Pain introduire en nous la vie « que tu possèdes en plénitude » (4e préface de Pâques), cette vie qui est communion à celle du Père, du Fils et de l’Esprit. AMEN
Année A : Vendredi 3e semaine de PÂQUES (litap03v.08)
Jean 6, 52-59 DES PAROLES INIMAGINAB LES.
Pour ouvrir son Évangile, Jean pose un verdict étonnant : « il est venu chez les siens et les siens ne l’ont pas reçu » (Jn1, 11). Il nous présente un Jésus venu donné la vie, donner vie à la vie. Pourtant la Vie qu’était Jésus, la Vie qui s’exprimait avec les mots et les images de son temps, n’a pas été reconnue.
Que ce soit au noces de Cana où Jésus a donné un second souffle à une fête qui n’avait plus de vin, que ce soit son entretien et son appel à Nicodème à renaître « des choses d’en haut », que ce soit cette rencontre au puits de Jacob qui a tellement redonné espoir à la Samaritaine « de ne plus venir ici puiser de l’eau », Jean nous place devant un choix : accepter que sa présence apporte la joie de la fête, accepter de renaître, de ne plus avoir soif. Accepter de croire ou ne de pas croire. Partir ou rester.
À nouveau ce matin, Jean nous place devant un choix : Croire ou pas croire en ce pain : « Celui qui me mange vivra ». Des paroles merveilleuses qui ouvrent sur une Personne. Pour Jean, la vie, c’est Quelqu’un. « Je suis la vie » (Jn 14,6) Sans manger de ce pain (jn6, 53) nous risquons d’être des morts vivants. Il s’agit plus qu’un acte de matérialité : manger du pain. Beaucoup plus que d’acquérir un supplément de vitamine.
Dans la 1e lecture, Paul ne manquait pas de vitamines. Alors qu’il était sur la route de Damas, poussé par une vitalité religieuse, une rage de mettre la main sur les chrétiens, lui qui venait de voir le courage et la foi d’Étienne, il réalise brusquement qu’il n’avait pas la Vie en lui. Paradoxe, c’est lorsqu’il s’est dessaisi de sa vie, -à la manière de Jésus –lorsqu’il a demandé « qui es-tu Seigneur? » et qu’il a clamé « ce n’est plus moi qui vit mais le Christ en moi (Gal2, 19), c’est alors que la Vie s’est emparée de lui.
Nous sommes vivants corporellement, psychiquement, au plus intime de notre cœur. Mais Jean nous révèle que nous ne sommes vraiment vivants que dans la mesure où nous vivons de Jésus, dans la mesure où mangeons ce pain, que nous entrons en communion avec ce Pain. Que nous devenons des « personnes eucharistiques ». Oui nous pouvons nous aussi idolâtrer ce pain en le matérialisant.
Ce pain que chacun goûte selon la profondeur de sa foi, nous offre à contempler le visage de notre Dieu. Un Dieu qui nous montre toute sa fragilité, qui accepte de « disparaître » en dedans de nous, de devenir nous comme chemin pour nous faire vivre. Saint Jean Chrysostome écrit « comme la première chair, tirée de la terre, était morte par le péché, (Jésus) y a introduit un autre ferment, sa chair à lui, de même nature que la nôtre mais... pleine de vie ». Ce pain devient «communion» quand nous entrons dans ce mouvement de « décollement » (Zundel) de nous-mêmes, ce mouvement d’arrachement difficile de nos volontés pour faire « la volonté de Celui qui m’a envoyé ». Ce sont là des mots mystères, à découvrir chaque jour. Il y aura toujours une infini distance entre ce que nous clamons, chantons, désirons et ce que nous sommes. Même ici, ce « moi » possessif écrase de « moi » oblatif de nos vies. Le Christ est pain de vie pour ceux qui croient en lui.
Pour goûter ce pain, il faut devenir des « expert en contemplation eucharistique » (J-P.11 12 avril 2004) Éduquer notre regard à « Le regarder ». Porter sur ce pain un regard nourrissant, c’est la vocation que Madame Claire vous a léguée. N’est-ce pas votre plus vif désir que de «faire la volonté de Celui qui m’a envoyé».
À votre contemplation : Laissons ce Pain introduire en nous la vie « que tu possèdes en plénitude » (4e préface de Pâques), cette vie qui est communion à celle du Père, du Fils et de l’Esprit. AMEN
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