Année A : Vendredi des Cendres (litac00v.08)
Mtt 9, 14-15- les invités aux noces
Un autre carême commence. Mais pourquoi ? Et je réponds par ces mots de Thérèse d’Avila « Nous ne sommes pas des anges. Ce n’est point notre nature. Ce qui nous est naturel, c’est de nous relâcher dans certaines choses qui paraissent peu graves, de persévérer dans le relâchement … ce n’est pas péché mais c’est ne plus maintenir sa lampe allumée » ( pensée sur l’amour).
Maintenir sa lampe allumée, chemin pour redevenir chrétiens, moniales parce que notre vie baptismale ne semble pas toujours très efficace. « Nous sommes déjà baptisés, mais le baptême n'est pas toujours à l'oeuvre dans notre vie quotidienne. Nous sommes toujours tentés de nous relâcher. » (benoît XV1 carême 2007). Redevenir chrétiens pour vivre quelque chose de neuf, de tout neuf : nous ne sommes plus sous le régime de la loi, celui des jeûnes à observer mais des invités à des noces. Nous sommes avec l’Époux. Aussi bas que nous puissions tomber, aussi loin que nous puissions nous éloigner de Lui, nous ne pouvons plus vive comme avant, notre « terre n’est plus maudite » (Zundel) parce que le vin du ressuscité coule en nous.
Redevenir chrétiens est un long processus qui nous conduit à « notre chambre intérieur » (Catherine de Sienne), là où Dieu nous attend pour nous offrir miséricorde. Redevenir chrétiens parce que notre connaissance de Dieu sera toujours « partiale » (1 Cor 13,12). Elle ressemble à ce geste de cette femme qui, dans la foule, est parvenue à toucher la « frange »de son vêtement. Devant cette scène, Saint Ambroise offre cette réflexion « Heureux donc qui touche au moins l'extrémité du Verbe : car qui peut le saisir tout entier ? »
Contemplatives, contemplatifs, l’Eglise nous propose un temps qui n’a rien à voir avec une épreuve physique ni avec une « face de carême ». Elle nous propose de réveiller en nous la manière d’agir de Dieu : délier les chaînes injustes, aider la veuve et l'orphelin, accueillir les sans-papiers (Is 58). L’ascèse qui nous est demandé ici, entre vous, est celle qui consiste à transformer notre vie ensemble en un jardin d’Eden. Pour y réussir, disait un moine du désert : « le jeûne le meilleur est entre nous l’abstinence de méchanceté. Meilleure que l’abstinence de pain et d’eau, meilleure que de « se couvrir de sacs et de cendres (Is58, 5) » (saint Aphraate, 345)
Saint Léon le Grand propose : « Que l’orgueil désenfle, que la colère s’apaise, que soient brisés les traits blessants et que soient réprimés les dérèglements de la langue ; que cessent les vengeances et que les injures soient oubliées Bref, que soit déraciné tout plant que n’a pas planté le Père céleste ».
A votre contemplation : Entrons en carême, « résolument, fidèlement mais aussi simplement, tranquillement et humblement » (Ambroise de Lombez 1708-1778) Ce qui plaît à Dieu, c’est que nous Le laissions faire son travail en nous parce que de nous-mêmes, il nous est impossible de nous transformer en Lui, transmuter en Lui. Que Dieu donne à nos cœurs de le désirer, qu’il éteigne en nous tout ce qui n’est pas Lui pour y allumer le feu de son amour. AMEN
Accueil : entrons en carême résolument, fidèlement, simplement, tranquillement, humblement pour remettre l’essentiel au centre de nos vies : pour redevenir des buissons ardents en écoutant sa Parole. Dieu nous attend au désert pour nous donner un esprit nouveau, un cœur nouveau
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