Année A : Jeudi de l’octave pascal (litap00j.08)
Luc 24, 35-48 LE RESSUSCITÉ NOUS APPARAÎT DANS L’EUCHARISTIE
Hier quand Jésus était en Galilée, il n’était pas à Jérusalem. Quand il en prière, à l’écart, il n’était pas avec la foule. Quand il était dans le temple, on ne le voyait pas dans la ville. Durant sa vie terrestre, Jésus n’était que dans un lieu à la fois. Jésus était vu avec les yeux du corps, touché par des mains intéressées. Il entrait en conversation avec toutes les personnes sur son chemin.
Tout au long de ce grand dimanche, Jésus inaugure, apparitions après apparitions, sa nouvelle relation avec chacun d’entre nous. « Je m’en vais mais je reviens ». Une lecture attentive des évangiles, nous laisse croire que Jésus prend l’initiative de se montrer ses disciples à plusieurs endroits – sur la route ‘Emmaüs- au Cénacle- en même temps. La grande nouveauté de Pâques, c’est que Jésus est présent en tout lieu, en tout temps à la fois, en toute circonstance. Il n’est plus lié à un milieu physique, au temps. Il est ici comme à Rome, à l’est comme à l’ouest et « chacun dans sa propre langue peut entendre sa Voix ».
Mais ce qui se dégage de la plupart des apparitions de Jésus c’est qu’il unifie ensemble Pâques et l’eucharistie. Dans le comportement de jésus, c’est le même mystère de lumière. Même mystère lumineux. C’est au moment de la fraction du pain que le Ressuscité ressuscite les disciples. C’est à ce moment là qu’ils ont clamé : nous avons vu le Seigneur.
Dieu a crée le monde d’une manière admirable mais il l’a recrée d’une manière plus admirable encore disait l’oraison de vigile pascale. L’eucharistie est l’aboutissement de ce « plus admirable encore ». Le Dieu créateur se communique dans le Dieu-eucharistie. Le Dieu-ressuscité se laisse voir aujourd’hui comme hier dans la fraction du pain. Tellement parlant ce lieu entre Pâques et l’eucharistie que la liturgie de la 2e semaine de Pâques ne fera lire tout le chapitre 6 de Jean.
Question : sommes nous assez conscient qu’en célébrant l’eucharistie ce matin, nous sommes comme les disciples, en présence du Ressuscité ? Que le reconnaître, c’est vivre en ressuscité ? Sommes-nous conscient que nous vivons ce matin une apparition pascale de Jésus. Il ne s’agit pas de « voir un esprit », il ne s’agit pas de la magie - « avant y était pas dans le pain puis après la consécration il y est »- il s’agit d’une présence réelle réciproque. Réelle non pas parce que le Christ n’était pas là avant. Mais réelle parce que c’est nous qui devenons présent à Dieu. Sommes-nous conscient que cet admirable sacrement nous transforme en Lui. Le recevoir c’est devenir Lui. C’est vivre en ressuscité. « Quand nous mangeons Dieu, c’est nous qui sommes mangés par Lui » (s Bernard) Et vivre en ressuscité, c’est nous dépouiller de nos « moi » «Jésus nous avale pour que nos « moi » deviennent le Sien » (Tauler)
Louis Lallemant (17e siècle) écrivait dans sa doctrine spirituelle : « nous voyons par la foi les merveilles de cet admirable sacrement, ce plus grand excès d’amour envers les hommes et cependant des bagatelles, des riens nous occupent. Nous en remplissons notre esprit, nous y attachons notre cœur. Une misérable petite attache nous prive du merveilleuse présence »
En terminant je fais mien ces mots de cette belle prière Adoro te devote.
« O mémorial de la mort du Seigneur, Pain vivant qui donnes la vie, donne à mon esprit de vivre de toi et de toujours te savourer doucement. Cette saveur n’est pas un sentiment, encore moins une sensation. Elle est une évidence de foi qui nos clamer comme les apôtres au matin de Pâques : oui nos avons rencontré le Seigneur, il est vraiment ressuscité ». AMEN
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