Année C : Vendredi 32ième semaine ORDINAIRE (Litco32v.07)
Lc 17 26-37 on buvait on mangeait
À mesure que l'année liturgique approche de sa fin, la Parole de Dieu nous invite à réfléchir sur la «fin » de toutes choses. « Tout ce qui finit est court ». Dans l'évangile, nous voyons Jésus montant à Jérusalem, approchant de sa fin terrestre, nous proposer l'interprétation de deux faits historiques, qu'il considère comme des symboles de toute « Fin » : le déluge ..., la destruction d'une cité terrestre, Sodome.
Comme au temps de Noé, celui de la destruction de Sodome, il nous arrive à nous aussi de « vivre comme des aveugles » (Luc 17, 26-37). De vivre comme si ce monde devait durer; nos vies ne jamais finir. Jésus nous exprime ce matin que la vie n’est pas une partie de plaisir, un « gentil divertissement » dirait Pascal. Il nous prévient que la vie, c‘est sérieux.
Quelle délicatesse divine il y a dans cette page ! Elle n’est pas une prophétie de malheur. Trop souvent nos mémoires sont remplis d’images d’un Dieu, sorte de Danger suprême. « Ne craignez pas »(Lc2, 10). Jésus instruit, exhorte, avertit, sauve, protège. Il laisse entrevoir qu’il se préoccupe de nous jusqu’à nous offrir des solutions de paix et de bonheur. En récompense de notre écoute, il nous promet le royaume des cieux. Il ne veut tirer de nous qu’un avantage : notre salut. Notre Dieu n’est pas un Dieu de trouble mais de Paix.
«Il est descendu»dit Clément d’Alexandrie «des hauteurs du ciel pour envoyer son souffle dans ce bel instrument qu’est l’homme ».J’ajoute, pour que nous puissions faire entendre un chant nouveau parce qu’un avenir s’ouvre à nous. A partir du moment où nous croyons en Dieu, comment ne pourrions-nous ne pas croire qu’un jour « nous obtiendrons les biens du monde à venir » (prière eucharistique #3). Mais Paul nous rappelait dimanche dernier « tout le monde n’a pas la foi (2 Th 3,2) ».
Quand la vie se limite aux horizons de cette terre, la seule chose qui compte alors, c’est d’en profiter au maximum : tout et tout de suite. Ainsi s’explique et se comprend la frénésie d’hier, d’aujourd’hui et de demain de plaisir et de consommation du« manger, boire, acheter, vendre ». C’est l’attitude la plus raisonnable et la plus logique.
Contemplatives, contemplatifs, nous avons du mal à croire en la vie éternelle. Nous la professons dans notre credo. Souvent nous vivons, agissons, comme si notre existence se limitait à ce monde. Le message central de Jésus, le fondement de la Bonne Nouvelle, « redressez-vous, levez la tête, car votre rédemption approche » (Acc). « Insensés sont les humains qui à partir de ce qu’ils voient de bon, n’ont pas été capable de connaître Celui qui est ».
Jésus n'a jamais prétendu que nous serions récompensés en ce monde. Il n'a jamais promis à ceux qui le suivent, une vie facile et sans soucis. Il nous a assurés que le Père, qui voit dans le secret, ne nous oubliera jamais. Qu’Il prendra soin de nous jusqu’à nous introduire dans le cellier où coule le lait et le miel.
À votre contemplation : Cette page est d’une grande actualité. Notre défi actuel comme croyants, est d’éviter que la « sécularisation extérieure » ne se transforme lentement en nous en « sécularisation intérieure ». Nous ne percevons plus dans nos personnes qu’un Royaume nous attend. Au-delà de ce temps de fiançailles qu’est cette vie, se lève déjà « l’étoile du matin(Ap 2,28) » annonçant la lumière d’un nuptialité sans fin que nous avons peine à imaginer. Le temps de l’Avent approche mais déjà la liturgie nous fait désirer ardemment le retour du Christ, un Christ Roi et vainqueur de la mort qui placera, comme le dit Paul à la suite du psaume 109 « ses ennemis… comme un escabeau sous ses pieds ». C’est à cette l’apothéose que cette eucharistie nous fait anticiper. AMEN.
Accueil : Les paroles de Jésus sont là, plus prophétiques que jamais, nous rappelant que seule la réalité du monde à venir peut nous aider à trouver le sens de nos vies actuellement en marche.
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