Année B : vendredi de la 22ième semaine ordinaire (litbo22v.06)
Mathieu 1, 18-23 : nativité de la Vierge Marie
Tout est miracle, émerveillement dans la vie de Marie. Sa naissance ne fait pas exception. Elle qui a donné la vie à Celui qui est la Vie de tous, ne se comprend que dans la logique de Dieu qui veut que pour nous revêtir de Sa plénitude, il faut que nous soyons « humain », de « la lignée de David » comme l’exprime la généalogie de Matthieu. Pour devenir « déiforme », il faut assumer notre condition humaine et la laisser sanctifier par sa Présence.
Ce qui est « émerveillement » pour notre foi dans la vie de cette « sainte enfantrice de Dieu » pour citer Saint Ephrem, c’est que « sa naissance n’a pas altérée mais a consacrée sa virginité » (prière sur les offrandes). Ce qui est « émerveillement », ce qui devrait nous réjouir, c’est que si par l’humain le mal est entré dans le monde –cette femme m’a présenté le fruit de l’arbre (gn3,12) – c’est aussi par l’humain, que « l’une de vos filles – et quelle fille – vous consolera. La fille répondra pour sa mère et effacera sa faute » (St Bernard). Ce qui est admirable, c’est que cette naissance ennoblit la vie. Parce qu’elle est entrée à fond dans la vie, parce qu’elle a mordue dans la vie, Marie « a trouvé grâce (pour nous) auprès du Seigneur ». Quelle consécration de la beauté humaine, il y a dans l’arrivée chez nous de ce « commencement du salut »! Quelle beauté il y a dans cette vie donnée, toute livrée au service du Temple le plus précieux qui soit : Jésus.
Comme l’écrivait dès le 1er siècle Ignace d’Antioche, « Dieu a été conçu dans le sein de Marie, en accord avec l’économie de Dieu (la logique de Dieu), de la lignée de David, mais par l’œuvre de l’Esprit Saint ». Vraiment « nul n’a jamais été capable de la plénitude de l’Esprit saint comme le fut l’âme de la bienheureuse Marie » écrit le cistercien Hélinand de Froidmont. « Dieu l’a destinée à être l’image de son Fils » (1er lect).
Contemplatives, contemplatifs, il est impossible de reconnaître, impossible d’être saisi jusque dans la « moelle de nos cœurs » de la beauté de cette naissance parce qu’elle dépasse l’entendement humain. Devant la grandeur de cette naissance, notre louange comme notre admiration seront toujours imparfaites. Ce qui a fait dire à saint Bernard, paraphrasant le livre de la Genèse, « Seigneur, cette femme que tu m'as donnée m'a présenté le fruit de l'arbre de vie. J'en ai mangé ; sa saveur m'a été plus délicieuse que le miel (Ps 18,11), parce que, par ce fruit, tu m’as redonné la vie. » Oui, une femme a tellement cru en la réalisation des promesses de Dieu, qu’elle « a reçu Jésus dans sa maison » (Lc10, 38).
À votre contemplation : ne craignons pas de prendre Marie comme mère, de La recevoir chez nous. Elle est l’aurore qui précède le Soleil levant. L’aurore qui annonce que le « rameau de Jessé a fleuri » (accl) et que par elle, « notre Dieu nous bénit » jusqu’à nous « destiner à être l’image de son Fils » (1er lect), jusqu’à nous « donner sa gloire ». AMEN
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