Année B : vendredi de la 1ière semaine de NOËL : (litbn01v.06)
Mtt 11 25,30 Bienheureux Frère André, je proclame ta louange
« Père, je proclame ta louange ». Véritable cri d’un Fils bien aimé, venu indiquer « à qui le Fils veut Le révéler » (Ev) ce qu’est une vie «louange et gloire ». Véritable cri qui jaillit en nous en contemplant ce mystère d’un «Dieu si grand qu’il peut se faire petit » « jusqu’à nous demander aide et protection» (Benoît XV1, Noël 2006) Père, proclamer Ta Louange parce que « devant nos yeux, il n’y a qu’un enfant, la faiblesse d’un enfant, la vérité d’un enfant… qui est pour nous la vérité de Dieu » « Devant nos yeux, la nature intangible de Dieu (s’unit) à la nature tangible de l’homme. » (Message de Noël 2005 du Père Carballo ofm)
Saint Augustin disait que « l’affaire de Dieu est de nous plaire en nous montrant Sa beauté mais que c’est notre affaire, notre œuvre principale de Le louer. » À quoi pourrait bien servir de prêter notre langue à louer Dieu à certaines heures du jour, si toute notre vie n’en est pas une qui « proclame ta louange », n’en est pas une consacrée à « bénir son nom très saint (dans) tout mon être » ? (Ps 102)
Proclamer la louange rejoint notre identité profonde. Nous sommes faits pour être « sacrifice de louange ». Cette « divine réalité » (Élisabeth de la Trinité) est l’attitude spontanée des parents devant leur enfant nouveau-né. « Ils l’adorent ». Elle est l’attitude délirante des fans devant leurs vedettes préférées. Cette attitude qui est au cœur de ce temps de Noël est aussi au cœur de nous-mêmes. Ce qui fait Noël, c’est ce que nous sommes. Inouïe!
Devenir louange au Père, - Marie de la Trinité dirait nous donner une vie sacerdoce, d’adoration du Père- parce que nous sommes « ceux à qui le Fils veut Le révéler ». La louange est la meilleure façon pour nous éviter d’expérimenter que nous « sommes rivaux, non seulement d’une contrefaçon de divinité mais aussi les uns des autres, de tous et de chacun car nous voulons tous occuper la place d’idole que nous avons fabriquée. » (Père Carballo) La louange est la meilleure façon de nous soulager de ce « poids du fardeau » que sont nos fausses identités. Oui, nous avons en nous cette « tentation séduisante » (Père Carbollo) de tuer la vérité sur nous-même. « Noël met sous nos yeux le visage d’un homme nouveau en fonction d’une nouvelle création»
Devenir louange jusqu’à pratiquer entre nous cette hospitalité que Dieu nous a manifestée en son Fils Jusqu’à ne plus exister pour ne voir que l’Autre, que les autres. Une vie de louange sera toujours une d’immolation de toute rivalité, en devenant « louange mutuelle ».
Devenir louange aussi pour cette vie de similitude et d’union à Jésus qu’a été parmi nous le frère André, un « proche», «une connaissance» tant il est de notre culture, de notre race, de notre sang. Lui, sans santé, sans travail, sans avenir, lui qui était dans sa personne ce « tout-petit » dont parle Matthieu, a pourtant manifesté la gloire de Dieu. Rien ne le disposait à cela. « Tout-petit », il est devenu un géant de notre foi d’ici en « exerçant le don de la grâce qu’il a reçu. »
À votre contemplation, « notre bonheur dans l’Éternité se sera la louange» et Augustin d’ajouter « aussi bien de commencer dès maintenant ». Comme l’exprime la préface des saints, sachons que si notre louange n’ajoute rien à ce que tu es, elle nous approche de toi. A l’exemple du frère André, de Madame Claire dont on a dit que sa vie fut Hymne de louange puisse ce mystère de Noël susciter en nous une grande dévotion envers les « petits » à qui Toi Seigneur, tu as révélé le ministère de la Louange. De la louange eucharistique. AMEN
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