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2005-A-Lc 16, 1-8-Vendredi 31e semaine ordinaire - gérant malhonnête.

Année A : Vendredi de la 31ième semaine ordinaire (litao31v.05)

Rm15, 14-21 Lc 16, 1-8 gérant malhonnête.

Cette page est notre histoire. À travers l’exemple du gérant, Jésus– c’est lui qui retient nos services -   nous laisse entendre que nous pouvons devenir « malhonnête ». Au début, notre admiration pour ce maître qui nous embauche est incommensurable. Nous ne jurons que par Lui. Ne voyons que Lui. Ne vivons que pour Lui.

Avec les années, l’admiration du maître continue à nous séduire. Pourtant nous glissons lentement vers un autre maître : Nous-même. Nous canalisons toutes nos énergies vers notre seul contentement. Nous érigeons tout, ramenons tout à nos idées jusqu’à – et la parabole le dit clairement- dépérir.

Avec les années, il y détournement d’admiration. Nous devenons nos propres admirateurs. Nous ne travaillons plus pour lui mais pour nous. Nous ne sommes plus à son service. Détournement d’union aussi: Il doit faire notre volonté plutôt que nous la sienne ! Une parabole qui est vraiment la nôtre !

Ce qui est admirable, c’est que confronté à la réalité de n’être qu’un gérant et non propriétaire, il a réalisé dans quel pétrin il s’est placé. Au lieu de paniquer, de perdre la tête, de tomber dans la honte, il a pris le seul chemin qui puisse le sauver : il s’est relevé en s’abaissant. Il a changé sa mort appréhendée en vie.  Cette attitude lui a valu l’éloge du maître.

Ce qui est admirable, c’est que durant qu’il en avait encore la possibilité au lieu de se maintenir en état de grandeur, il a reconnu ses maladresses, les imperfections de sa gérance. Il a refusé de poursuivre sur ce chemin de la «suprême imbécillité » en se plaçant au dessus du Maître. Il s’est repositionné en situation de retour à la vie. Il s’appliquait déjà ce que dira la règle de Saint Benoît « Il ne faut absolument rien mettre au dessus du Christ ».

Son attitude l’a rendu capable de recevoir une double admiration, celle des débiteurs et celle du maître. Il n’avait jamais jusque là éprouvé la joie d’une telle appréciation puisqu’il se plaisait, se réchauffait de son seul amour-propre. Il a fallu le risque d’un congédiement pour qu’il retrouve le bonheur. Qu’il re-devienne, dans sa gestion et dans sa personne, à l’image et ressemblance du maître.

Contemplatives, contemplatifs, quelle grâce il y a dans cette prise de conscience au quotidien que nous risquons de nous tromper de maître! Jusqu’à la fin des temps, nous aurons à combattre, à refuser ce comportement du gérant, cette «suprême imbécillité » à agir en tout puissant.  

Aux yeux de notre monde est imbécile la personne qui refuse d’écraser, de retenir pour soi tous les biens matériels. Aux yeux de Dieu, est imbécile celui qui n’est « préoccupé (que) de lui-même » (Phil 2,4) Ne jamais nous laisser distraire par cette imbécillité ! «Ne jamais nous laisser distraire par les sens extérieurs. » (Thérèse d’Avila, Chemin de perfection 28,5) Ce qui nous vaut un congédiement, c’est de nous prendre pour d’autres.

À votre contemplation : l’habileté des « fils de la lumière » consiste à « devenir de plus en plus petit »  pour  paradoxalement déployer notre pleine stature de gérant de son Église, de son Évangile. Les mots de Paul sont les miens «  je suis convaincu, mes soeurs, que vous êtes très bien disposées, remplis d’une haute connaissance de Dieu et capables aussi de vous reprendre les unes les autres » J’ajoute, paraphrasant Paul, que je me suis permis cette réflexion jamais terminer de « raviver votre mémoire »  qu’une « suprême imbécillité » nous menace sans cesse. AMEN

 

 

 

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Date: 
Jeudi, 1 septembre, 2005

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