Année C: Vendredi de la 6 ième semaine de Pâques (litcp06.04)
Jn 16, 20-24 IVRES DE JOIE
Un mystique juif du XV1 siècle écrivait : " Il n ' y a rien qui puisse descendre du ciel, s ' il n ' y a une force qui la désire" ( cité par Nicole Jeammet les destins de la culpabilité, PUF 1993, P.83) Dit autrement, tout est dans le désir. Bien avant Freud, Jésus a passé sa vie à nous réveiller au désir. "Demandez et vous recevrez "dira Jean demain "pour que votre joie soit parfaite" .(Jn16,25) Être en demande de joie. Désirer ce " qui descend du Ciel "
Si nous pouvions saisir que toute sa vie Jésus a désiré pour nous ce qu'il y a de meilleur. "Je vous ai dit ces choses " " Je te l ' avais bien dit et tu ne m ' as pas écouté " disent des parents à leurs enfants. Si nous pouvions saisir d'expérience que tout ce Jésus nous a été transmis dans les évangiles est dans notre intérêt. . " Je vous ai dit " .. . non pas pour que vous connaissiez le succès mais "pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit parfaite" (Jn15,11). En ces dernières heures passées avec ses amis, Jésus résume ce qui a fait toute sa vie : nous voir posséder la joie, une joie unique à chacun et commune à celle des autres par son caractère imprenable-" une joie que ne vous ravira" (Jn16,22) Jésus nous partage ce qu ' il a dans son coeur. Ce qu ' il est dans son être profond. Notre Dieu est JOIE. " Peu importe "écrit Simone Weil" qu'il n'y ait jamais de joie en moi, puisqu'il y a joie parfaite de Dieu"
Contemplatives, "tout ce qui est à moi est à toi". Au moment de son départ, Jésus nous offre un fruit juteux, arrivé à pleine maturation, un fruit " accompli " " par-fait " . Près à être cueilli, mangé, savouré. Un fruit ravissement pour nos palais. Il nous revient de moissonner de ce fruit de l'Esprit. Travail de longue haleine que d' accueillir ce fruit qui est devenu juteux après le désagréable, l ' insupportable passage de la croix.
Il en est ainsi pour nous. La joie est au bout d'un dur labeur à la manière du berger qui porte sur ses épaules la brebis retrouvée, la joie retrouvée. Ce que porte le berger est lourd à porter mais c'est le poids de la joie.
Jean insiste de demander " dans le nom de Jésus "(16,22s). " L'heureuse nouvelle " est que notre Dieu est tellement intéressé à notre joie qu'Il a tout fait pour nous en indiquer le chemin : " Demeurez en moi". Il est temps qu'on ait du temps non pour se lamenter mais pour "tressaillir de Joie". Pour demeurer dans la joie. Pour porter le poids de la joie.
À votre contemplation: se réjouir de joie à la voix de l'Époux passe par une grande intimité avec Lui. Cette intimité se laissait voir chez Séraphim de Sorov quand, au delà de l'extrême dépouillement qui était le sien dans son ermitage, il saluait ses visiteurs en leur disant " Ma joie". Pour lui, ils étaient Visitation de Dieu. Dieu lui était tellement intime qu'il avait transformé sa personne en maison de Dieu pour sa plus grande joie et la joie de ses visiteurs qui ne voyaient pas son dénouement mais sa Joie.
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