Année B: Vendredi de la 3e semaine ordinaire (litbo03v.03)
Mc 4,26-34 saint jean Bosco. Le grain qui pousse tout seul.
Pour nous dire ce qui est le plus grand - le Royaume de Dieu - Jésus nous offre l=image du plus petit- une graine de moutarde. Pour nous montrer la grandeur de Dieu, sa toute puissance, Jésus s'est fait le plus petit d'entre les humains. Il s’est abaissé au dessous des anges (He2,9) Tu l’as voulu un peu moindre qu=un ange (Ps8,5) Ce qui est le plus petit, ce qui est sans valeur devient la plus grande, la plus éclatante preuve de la grandeur de Dieu. Sa vulnérabilité est sa signature privilégiée. Sa grandeur dit Grégoire de Nysse brille dans son abaissement sans en être diminuée.
Contemplatives, cette image du plus grand qui se fait le plus petit laisse voir toute la conduite de Dieu envers nous. Quand on voulait le faire roi, Jésus s'enfuyait dans le désert. Quand on le reconnaissait comme Fils de Dieu, il imposait le silence. Dans une retraite qu'il offrait au Vatican, feu le Cardinal Nguyen exprimait que ce qui l'avait amené à suivre Jésus, c'était ses défauts particulièrement celui de ne pas s'imposer, de ne pas nous écraser sous le poids de sa gloire. Des défauts qui fascinent... Un peu surprenant à entendre...
Celui qui donne la croissance ( 1 cor 3,6) nous dicte se faisant une grande sagesse, une grande manière de vivre. La vie de Dieu en nous évolue en progressant vers le plus petit. Le plus bas. Ce chemin n'en est pas un de sacrifice mais d'accomplissement. Ce devenir vulnérable est un chemin mystique. Paul a compris cela quand il disait que sa force est sa faiblesse. Qu’il est puissant quand il est faible. Que ma grâce seule, tu suffise.
Claire et François dans leur manière de vivre le saint Évangile ont placé cette parabole de la graine de moutarde, cette parabole de la vulnérabilité au centre de leur vie. Le Seigneur m’a dit qu’il voulait que je sois un nouveau fou en ce monde (1 co1,23) Ils l'ont semé à tout vent, jour et nuit sur toutes les terres du monde où elle grandit on ne sait comment. C'est la seule véritable sagesse par laquelle Dieu veut nous conduire (hymne de Louange)
Cette graine de moutarde, ce trésor caché dans le champ du monde, trésor inestimable puisqu’il permet d’acquérir Celui par qui tout a été fait (3LA7-8) il faut se réjouir de l'embrasser, de la laisser grandir en nous. Il ne suffit pas de se mettre à l’écoute de Jésus. Il faut encore partager son destin (Père Bini), son chemin.
Cette page de Marc est une véritable douche froide, un véritable signe de contradiction, de contestation, pour ceux et celles qui font leur, les idéaux du toujours plus fort, plus puissant de notre monde. Téméraire serait celui qui accuserait notre monde de ce défaut de Jésus. À l'heure de la mondialisation, du toujours plus puissant, toujours plus armé d'armes biologiques, chimiques, l'Évangile oppose l'heure de la vulnérabilité, de la dernière place, folie pour les uns, sagesse pour les autres.
Accepter d’être une Église désarmée, dénudée, appauvrie, parce que la récolte, le résultat c’est l’affaire de Dieu. Notre travail, comme Don Bosco nous l’indique, c’est de semer, à tout vent, auprès des jeunes – ces êtres vulnérables- une Bonne et Belle Nouvelle qui fascine encore.
À votre contemplation: tant que nous sommes vulnérables, (des brebis dirait Jean Chrysostome) nous sommes des vainqueurs. Si nous devenons des loups le berger nous abandonne. En union avec Jean Bosco qui a placé les jeunes au centre de sa vie, célébrons Dieu pour qu'il ensemence notre terre d=hommes et de femmes dont la seule mystique est d'être fragile. AMEN
Accueil : Je consacrerai ma vie aux enfants, je les aimerais et me ferai aimer. Quand il tourne mal, c’est que personne ne s’occupe d’eux, ne les aimes. Ces mots d’un apôtres des jeunes, il faut les réentendre, les faire naître en nous jusqu’à ce qu’ils enfantent en nous la passion de Don Bosco pour eux.
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