Année B : Vendredi de la 32 e semaine ordinaire (litbo32v.03)
Lc 17 26-37 LA SAGESSE COMME CHEMIN
Nous voulons tous et toutes posséder cette sagesse de lire les signes des temps, d'anticiper ce que nous réserve l'avenir; de savoir que nos jours sont comptés, nous désirons cette habileté de prévoir pour « nos vieux jours » mais en voulons le chemin? Autour de nous les signes se font au quotidien nombreux pour nous rappeler que quelque chose de notre manière de vivre doit changer si nous voulons préserver un environnement sain pour les générations à venir, un monde plus en harmonie ou un agir qui soit nouvelle évangélisation. Mais en voulons-nous le chemin ?
Nous voulons ouvrir à nos enfants une terre de paix. Sommes-nous prêts à leur enlever leurs jouets de guerre ? (88% des nouveaux jouets de Noël sont des jouets de guerre) Sommes-nous assez sage pour prendre les moyens non seulement de désirer mais d'être sagesse ? assez sage pour aimer jusqu'à devenir l'Amour?. Malgré les signes dont parle Luc, « on mangeait, on buvait, on achetait, on plantait, on bâtissait ». Le chemin d'être cette sagesse que nous désirons tellement est synonyme d'ascèse pour éviter de toujours polluer; de renoncement à la toute-puissance comme chemin d'harmonie, de Le regarder pour devenir son miroir (Madame Claire.
Il y a quelques siècles, Jean de la Croix écrivait « la personne(l'âme) qui désire vraiment la sagesse désire aussi entrer plus avant dans la profondeur de la croix qui en est le chemin » (Cant. Spirituel, strophe 35) Nous voulons tous et toutes que Jésus soit avec nous. Voulons-nous être avec Jésus ? « Tous veulent entrer dans la profondeur de la sagesse et des délices de Dieu mais peu désirent » écrivait à nouveau Jean de la Croix « entrer dans la profondeur de sa souffrance ». Ce n'est pas le désir qui manque à notre monde - le désir de la joie, de l'harmonie retrouvée, d'une bonne entente - c'est d'en prendre le chemin. Ce n'est pas la lumière, la sagesse qui manque à notre regard, c'est notre regard qui manque à la lumière. Nous craignons d'en risquer le chemin.
Il nous faut reconnaître que nous avons poussé la science du désir de la bonne volonté – désir de la prière, désir de suivre Jésus - à un très haut degré tout en repoussant à plus tard le chemin. Contemplatives, nous qui tendons au quotidien nos mains vers cette sagesse de reconnaître Dieu, de suivre Jésus, sachons que sur le chemin qui nous y conduit, Jésus se fait pour nous le Simon de Cyrène. Il porte pour nous plus qu'avec nous la Croix qui nous y conduit.
Avoir la sagesse d'abandonner ce qui nous fait- croyons-nous- du bien alors qu'à longue échéance, ça nous cause notre malheur. L'évangile vient de nous dire cela dans un autre langage qui passe difficilement dehors « qui cherche à conserver sa vie la perdra et qui la perdra la sauvera ». Ne nous contentons pas de désirer la sagesse de lire les signes d'un Dieu présent à notre monde – ce qui est déjà grand- mais prolongeons dans notre manière de vivre, dans notre chair, les souffrances, les renoncements nécessaires pour y arriver.
A votre contemplation : se donner des yeux de sagesse exige un grand dépouillement, beaucoup de renoncement. C'est l'unique chemin pour que se dresse devant nous une terre de résurrection, une terre dépolluée. Laissons-nous secouer par le contre-courant Jésus pour que nos vies de contemplatives proclament comme vient de le dire le psaume (18) « ta gloire, (qu'elles) racontent que nous sommes l'ouvrage de tes mains; que le jour au jour en livre le récit et la nuit à la nuit en donne connaissance. (Oui) que sur toute la terre puisse en paraître le message et la nouvelle aux limites du monde ! » AMEN.
Accueil : Ce matin, une invitation à manger de cette sagesse qui est vraiment du miel. En manger juste assez pour demeurer sur notre faim et d'éviter indigestion et vomissement dit Bernard. Heureux celui, celle qui a trouvé la sagesse.
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