Année B: Vendredi de la 3ième semaine du carême (litbc03v.03)
Mc 12,28b-34 : Commandement ou paroles libératrices ?
Commandement ou paroles libératrices que cette page de Marc? La grande méprise est de rabaisser ce texte au niveau d’un code, d’un commandement. Ce sont des paroles libératrices comme celle de la 1ère lecture de dimanche dernier. Libératrices, chartres de la liberté parce qu’il n’y a rien de meilleur au monde que d’aimer Dieu et son prochain (Silouane). Plus parfaite est sa réalisation en nous, plus sainte et pleine de joie est notre vie. La sérénité, la paix, découlent de la naissance en nous de ces paroles de Jésus. Dieu nous connaît en nous aimant. Nous Le connaissons en prenant ce même chemin.
Paroles libératrices parce que l’amour évangélique est autre chose que cet amour égocentrisme, sentimental, possessif qui crée tant de divisions autour de nous parce qu’il attend et demande tout de l’autre. Paroles libératrices parce que cet amour évangélique est désintéressé, brise toutes les divisions, s’ouvre au pardon et conduit à une acceptation sans condition de l’autre. Paroles libératrices parce que c’est en vivant cet amour que nous devenons, re-devenons à son image et à sa ressemblance. Paroles libératrices parce qu’il s’agit d’une manière d’être avant d’en faire notre comportement quotidien. Paroles libératrices parce qu’elles donnent priorité à la justice sociale. Le poète Rilke disait qu’aimer, c’est devenir le gardien de l’autre, cet autre qui est notre semblable non pas notre égal. C’est très différent. Un autre nous-même. La réponse du scribe est très profonde : cela vaut mieux que tous les offrandes et sacrifices.
Contemplatives connaissez l’Amour de Dieu. Que cet amour ne manque pas entre nous! Ne jamais nous imaginer ne serait-ce qu’un instant, d’avoir atteint le sommet de l’amour. Ne jamais arrêter sa progression en nous parce qu’il est impossible d’aimer Dieu comme il le mérite. Parce qu’il est impossible d’aimer nos frères et soeurs comme ils le méritent. Quelle grâce se serait, à la mi-carême, si nous pouvions réussir à créer en nous un espace d’amour parfait, à la manière de Marie! Quelle joie nous éprouverions si comme Elle, nous pouvions humblement affirmer que ce n’est plus nous qui aimons mais le Christ qui, par nous, aime!
Ce qui est premier ce n’est pas d’être en autorité, évêque, abbesse, président etc, . Ce n’est pas de connaître tous les secrets de notre environnement, de la science, c’est d’aimer. Cela est accessible à tous et toutes. Ici c’est votre première et dernière tâche. Votre vocation. Dans les mots d’une autre époque, Isaac le Syrien, faisant référence à cette page de Marc disait: Laisse-toi persécuter, mais toi, ne persécute pas. Laisse-toi crucifier, mais toi, ne crucifie pas. Laisse-toi offenser, mais toi n’offense pas. Laisse-toi calomnier, mais toi ne calomnie pas...Réjouis-toi avec ceux qui se réjouissent et pleure avec ceux qui pleurent. Sois en peine avec ceux qui souffrent. C’est le signe de la pureté de ton amour.
A votre contemplation : Écoute Israël que ce comme toi-même n’indique pas la mesure dont il faut aimer notre prochain. Il confirme que toute distance, toute division entre nous est désormais abolie. L’autre est partie prenante de mon “je”. Pour vous maintenant, je vous offre le plus bel acte d’Amour qui soit. En se donnant lui-même, Jésus dit Padre Pio, nous donne le Paradis. Amen
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