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2003-B- Lc 16,1-8- Vendredi 31e semaine ordinaire- l'habilité de se reprendre

Année B : Vendredi de la 31 e semaine ordinaire (litbo31v.03)

Lc 16,1-8 : l'habilité de se reprendre

Paul termine sa lettre aux Romains par un appel à la responsabilisation. «  Je suis convaincu que vous êtes capables de vous reprendre les uns les autres. Dans un langage tout à fait différent, Luc exprime, à travers la parabole du gérant habile, la même chose : se rendre capable de se reprendre.

C'est la mission de l'Évangile que «  de tendre la main à ceux et celles qui font naufrage » pour citer Grégoire de Naziance. Ce fut le geste de Paul qui après avoir été dur envers les comportements des romains, termine sa lette en louangeant leur capacité de se reprendre en main. Ce fut l'attitude de ce maître qui a fait l'éloge non d'une mauvaise gérance de son employé mais de sa capacité d'agir avec une « sainte astuce » et qui l'a beaucoup impressionné..

Se donner l'habilité de se reprendre. C'est simple. C'est compliqué aussi. En nous, il y a, je dirais deux manières de vivre, pourquoi pas deux vies : la fausse que nous vivons et la vraie que nous vivons. La première est axée sur le « paraître », la réussite, l'embellissement extérieur, l'obligation de se montrer le meilleur, sur « les contentements du monde » (Thérèse d'Avila vie#16.) C'est l'attitude du gérant, la fausse vie, la vie de façade que nous vivons. En nous, il y a aussi une autre vie axée sur notre « poids d'être »- la vraie vie que nous vivons- et qui consiste comme l'a rappelé Paul « à ne pas se surestimer ni à se sous-estimer non plus » (Rm13, 3). Aucun disait-il hier ne vit pour soi-même, nous appartenons au Seigneur. Il appelait les Philippiens « à ne rien faire par rivalité ni par gloriole (2,3,4-) mais à chercher l'unité »

Ne jamais cesser de se reprendre non parce que nous sommes tourmentés par le regret pour le passé mais pour édifier l'avenir. Ne jamais cesser de se reprendre pour agir en fils de lumière. Cette vraie vie que nous vivons, c'est « faire venir l'un après l'autre » quotidiennement ceux et celles envers qui notre justice a été plus ou moins adéquate, que nous avons blessé, choqué, trahi. Cette démarche là est une nécessité. Elle est le pivot incontournable si nous voulons bâtir une vie communautaire qui nous méritera les éloges du Maître. Cette manière de vivre – faire venir l'un après l'autre - fait du bien aux autres mais aussi à nous-même. Elle devrait être notre habilité quotidienne plutôt que réservée à des situations de crise. La perte d'une réputation fut pour le gérant une épreuve « heureuse » qui lui a permis d'attirer sur lui un autre regard : celui d'un regard qui sauve. Il en est de même pour nous.

A votre contemplation : Admirable échange que celui d'un repentir qui nous gratifie d'éloge. Ne nous contentons pas d'admirer ce geste du gérant, faisons-le nôtre, imitons-le, et nous maintiendrons en nous l'ingéniosité des fils de la Lumière. Si ce geste a été tellement éblouissant pour le Maître, ne serait-ce pas parce qu'il a pris lui-même ce chemin d'effacer nos dettes pour nous redonner la Vie ! Que cette prière-demande finale de cette eucharistie soit la nôtre : Dieu très bon, reste auprès de nous car sans toi notre vie tombe en ruine, fais passer à une vie nouvelle celles que tu viens d'initier aux sacrements … du frère. AMEN

Accueil : faire connaissance avec ses propres échecs bouleverse jusqu'à reprendre sa vie en main. Ainsi naît les fils de la lumière. Pour nos hésitations à nous reprendre, demandons pardon.

 
 

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Date: 
Samedi, 1 novembre, 2003

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