Année A: Vendredi de la 33e semaine ordinaire (Litao33v.02)
Mtt 25,1-13 fête de Sainte Cécile
Je manque d’huile. J’entends cette expression chaque semaine en consultation. Elle signifie: je n’ai plus d’énergie pour rien faire. Cette même réalité, -je manque d’huile- nous la retrouvons aussi dans notre vie d’union à Dieu. Ce manque d’huile survient quand nous cessons d’être suspendu à ses lèvres (Lc19, 46) quand nous cessons de manger ce livre au goût de miel ou encore quand le désir, l’enthousiasme de nous asseoir à la table de noces s’estompent tant l’attente est longue.
Ce qui caractérise les cinq filles dites sages -qui elles aussi s’étaient assoupies - c’est qu’elles gardaient vive la mémoire du retour du Maître. Malgré l’heure tardive, elles demeuraient suspendues, tendues vers ce jour où elles pourront s’asseoir à une table des noces. Elles conservaient vive en elles la grâce de la contemplation. Malgré leur assoupissement, elles n’avaient d’autres préoccupations, d’autres distractions que celles de se savoir inviter à une table de noce. Heureuses les invités au noce de l’Agneau. Heureuses celles dont la vie est contemplation de ce repas des noces de l’Agneau et ce malgré la nuit, les longues nuits de nos oraisons.
Garder en mémoire cet unique nécessaire du retour du Maître, c’est le coeur de notre vie de foi faîtes mémoire de moi. Garder la mémoire vive du Christ, son souvenir, pour faire de nos vies monastiques une “prière constante”, c’est ça la contemplation. Manquer d’huile, manquer de désir de contempler le Christ nous conduit à demeurer dehors, en dehors de son regard d’amour posé sur nous et risquer d’entendre ces paroles terribles: je ne vous connais pas. Si nos coeurs demeurent partagés entre Dieu et nous-mêmes, préoccupés par autre chose que Dieu, occupés par d’autres amours que celui de Dieu, il est à prévoir qu’au moment de nos nuits de foi, d’oraison, nous ne saurons plus entendre l’appel de l’Epoux qui vient car Dieu ne sera plus notre unique amour. Notre amour sera partagé. Je haïs les coeurs partagés dit le psaume 119
Nous concentrer sur Dieu, sur Dieu seul, n’être préoccupée que de Dieu, ne regarder que Dieu à la manière du fiancé qui ne voit que sa bien-aimé pour recevoir d’elle cette douceur au goût de miel, n’entendre plus rien, ne voir plus rien, voilà le secret qui est caché aux sages, aux intelligents et révélés aux petits (Mtt11, 25) Le secret pour éviter de manquer d’huile.
A votre contemplation cette vision de l’Apocalypse (1ère lecture): Le Seigneur a pris possession de son Royaume. Soyons dans la joie car voici les noces de l’Agneau. Éprouvons cette joie d’être tout simplement, au coeur de notre société dont le plus grand malheur est de se nourrir d’un chant qui ne rassasie en rien sa faim, celles qui font profession de ne jamais, malgré nos assoupissements, cesser de chanter les louanges de notre Dieu. Profession prophétique. Service inestimable que de transmettre à notre milieu l’invitation à demeurer en état de veille en chantant les louanges de Dieu. Louez Dieu dans son temple saint, Louez-le au ciel de sa puissance. Louez-le sur la harpe, par les cordes et les flûtes. Louez-le comme Sainte Cécile par une vie de fidélité. La merveille qui nous tient en alerte c’est que chaque matin dans cette eucharistie nous est offert l’huile pour maintenir nos lampes allumées, pour maintenir en nous cette énergie qui refait nos forces. AMEN
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Mes saintetés vous savez que je vous aime. Mais quand j’entends tôt un mercredi matin la voix d’une bien-aimée, avant qu’elle me dise mot, mon coeur fait comme trois tours en dedans et je me demande qu’elle imprévoyance fut la mienne. En quoi ai-je manqué d’huile ? Si je me réjouis de votre prévoyance... tardive à me faire connaître les particularités de votre liturgie, je me désole de réaliser que ma dépendance au Prions en Eglise est souvent ébranlée. Pour vous, une eucharistie préparée tard dans la nuit afin de m’agenouiller avec plaisir devant vos demandes.
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