Année A: Vendredi de la 22e semaine ordinaire (litao22v.02)
Luc 5,33-39 Jésus, époux source de joie
Pourquoi celle qui se donne à Dieu se demandait Thérèse d’Avila ne réussit-elle pas à s’élever jusqu’à la plénitude de la joie? Dit autrement et dans les mots de l’Evangile de ce jour, pourquoi tant de difficultés à délaisser nos vieux vêtements (Lc5, 37), ce qui est périmé en nous (le vieil homme ) pour privilégier ce vêtement nuptial, ce vêtement neuf (Lc 5,36) qui donne accès à un Époux trois fois saints? J’ai longuement porté cette question en moi. Oui, comment expliquer qu’après avoir ici décidé de tout donner à Jésus, toute notre vie; de s’être engagé avec tant d’empressement à vivre ce privilège de la pauvreté; qu’après l’engouement, l’extase du début, le doute s’empare de nous? Ce doute qui nous empêche de communier de tout notre être, de nous livrer tout entière, à l’offre d’Alliance que nous présente cet Époux, pourtant si recherché.
Je risque une réponse: Le combat contre nous-mêmes n’est pas terminé. Aucunement question ici de reconsidérer notre engagement de tout donner, de s’abandonner à cet Époux, chemin qui ouvre sur la joie. Nous décidons d’être pauvre mais sommes envahis par des inquiétudes sur demain. Nous décidons de délaisser les honneurs mais dès que la vie communautaire vient nous chercher dans nos points vulnérables, le moi, l’orgueil reprend le dessus. La fameux que rien ne nous trouble, que rien ne nous effraie, que Dieu seul suffit (Thérèse d’Avila) est en avant de nous.
Le conseil que Jésus donnait à Pierre dimanche dernier est le nôtre Passe derrière moi. (Mtt16, 23)Appartenir à Dieu, vivre pleinement le saint Évangile, se laisser séduire par Dieu (Jérémie) comporte des conséquences: le renoncement à soi-même, la croix. Paul appelle cela le sacrifice saint agréable à Dieu. (Rm 12,1). Tant que ce renoncement ne sera pas total, impossible de nous élever à la plénitude de la joie de l’Epoux. Impossible de goûter à ce vin nouveau. Impossible de devenir outres neuves, personnes neuves, nouvelles. Je le répète, le combat contre nous-mêmes n’est pas terminé.
Notre vie quotidienne est un éternel mouvement, une éternelle résurrection, une éternelle croissance, un éternel passage d’une vie “d’hommerie”, de “femmerie” à une autre, celle d’une véritable alliance entre nous comme avec l’Époux. Nous voulons la joie nuptiale mais nous nous trompons de chemin. Le point de départ est bon, magnanime mais la cible est souvent ailleurs qu’en Dieu.
A qui appartenons-nous vient de vous écrire le Père Bini? La réponse, dit-il, pourrait sembler facile. Mais reposons-nous la question: vers quoi convergent nos désirs, nos préoccupations? ...Nous appartenons à l’Esprit de Dieu qui, avec l’appui de notre collaboration, nous “invente” chaque jour à neuf. (Lettre hymne de louange Rome 2002) Nous fait porter chaque matin un vêtement neuf. Oui, chaque jour donner une réponse neuve à l’Epoux pour ouvrir en nous, toujours plus d’espace à Dieu.
A votre contemplation: ce n’est pas l’autre qu’il faut convertir à Dieu. C’est soi-même. Alors nous serons contagieux d’une Alliance nouvelle. Nous serons vraiment les intendants du mystère de Dieu, les serviteurs du Christ comme vient de nous dire Paul (1ère lecture). Une eucharistie pour nous redire: heureux les invités aux noces de l’Agneau. AMEN
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Obtenir la grâce, nous dira l’oraison, de nous hâter vers les biens à venir. Obtenir la grâce, vient de vous écrire le Père Bini de laisser l’Esprit de Dieu inventer du neuf chaque jour en nous. Obtenir la grâce dira l’Évangile de nous habiller d’un vêtement neuf à chaque matin.
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