Année C: Vendredi de la 18e semaine ordinaire (litco18v.01)
Jn 12,24,26 le grain de blé fête de saint Laurent
Le blé tombé en terre procure du pain à ceux qui l’ont semé. Le pain offert à celui qui a faim contribue à accroître la joie de ceux et celles qui l’ont donné. La vie livrée - fut-elle jusqu’au martyr- ouvre sur des semailles célestes pour ceux et celles qui s’y avancent Saint Jean a ses mots inimaginables : Jésus a donné sa vie. Nous devons donner la nôtre pour nos frères et soeurs. Il a souffert pour qu’à son exemple, nous suivions ses traces.
Contemplatifs, contemplatives, ce n‘est pas ce que nous disons mais ce que nous sommes qui compte. Que de paroles entendues sur Dieu sont devenues des discours au lieu d’être vie ! Ce matin, une fête qui nous parle d’un discours sur Dieu qui vaut toutes les paroles. Ce discours-là remonte aux origines de l’Eglise. Il a parcouru toutes les générations, s’est fait entendre à chaque millénaire, continue de se faire entendre aujourd’hui dans la mort de cette jeune fille de 14 ans assassinée récemment à Bogota, parce que son père était le leader des enfants de la paix. Ce discours que cette fête du diacre Laurent nous redit se nomme le mystère de la dépossession de soi, de sa vie. Hier c’était Edith Stein. Demain Madame Claire qui s’est tellement dépossédée d’elle-même que ces paroles devenaient paroles de Dieu. Ses lettres à Agnes auraient pu être signé par Dieu tant elles sont les siennes. Notre monde - même s’il ne le comprends pas toujours - l’entend et le reçoit.
Parler de Dieu n’est pas uniquement ouvrir la bouche ou écrire sur Lui. Quand je lis des documents romains - dont certains parlent de Dieu - j’avoue m’ennuyer à mort. Ces documents m’apparaissent tellement loin de la vie. Les plus belles paroles qui disent Dieu, nous les retrouvons dans des documents, authentifiés par la vie. Le diacre Laurent non seulement donnait les biens de l’Eglise naissante aux pauvres- cela suffit vient de nous dire Paul a demeurer juste pour toujours - mais a donné ce qu’il avait de plus précieux : sa vie, grain de blé. A semer trop peu, on récolte trop peu; à semer largement, on récolte largement.
L’hommage le plus beau que nous puissions rendre de quelqu’un, c’est de dire de lui : ce n’est plus lui qui vit mais le Christ qui vit en lui. Mystère de la dépossession de soi, mystère qui a commencé en nous lors de notre baptême et dont la réalisation nécessite toute une vie. Il nous faut concevoir notre vie de chrétien, de contemplative, de prêtre comme un travail interminable de dépossession qui diminue notre tout-puissant moi pour permettre au Christ de dire MOI, par notre bouche, mieux par notre coeur et notre vie. Ceci est mon corps; ceci est mon sang. Combien je me sens loin de cet idéal chrétien.
Comme Pierre, nous répondons avec assez d’aisance à la question que Jésus posait à Césarée de Philippe. Comme Paul, nous le rencontrons, éblouis sur nos chemins de Damas et nous l’entendons nous dire : je suis celui que tu persécutes. Comme Laurent, Edith, Claire , nous sommes invités à tout donner jusqu’à notre vie, pour qu’elle devienne sacrement, ce signe sensible qui montre Dieu.
A votre contemplation :Voyez le grain de blé qui meurt, aucun regard ne l’aperçoit. Mais notre coeur peut devinez dans cette eucharistie qui a visage de Laurent, Edith, Claire sa présence. AMEN.
Accueil :
Hier c’était Edith Stein qui le 9 août 1942 au camp d’Auschwitz s’est dépossédée de sa vie. Demain nous ferons mémoire de Madame Claire : ce n’était pas elle qui vivait mais le Christ en elle. Aujourd’hui c’est le diacre Laurent dont la vie fut un grain de blé jeté en terre.
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