Année A: Vendredi du temps de Noël (litan00v.01)
Matthieu 2,13-18 une naissance qui rend aveugle.
Si nous affirmons que nous connaissons cet enfant dont l’univers rappelle la naissance depuis plus de trois millénaires, si nous croyons en voyant cet enfant comprendre ce que nous voyons, c’est que nous n’avons rien compris de cette fête de Noël. La question adressée à la naissance de Jean-Baptiste est la nôtre en face de cette crèche: Que sera cet enfant? (Lc1, 66) A nos regards contemplatifs, un Dieu qui se dévoile en se voilant sous le visage d’un enfant, sous le signe du massacre des enfants. Un Dieu qui devient Parole mais cette parole est terrestre, faite chair. Un Dieu sans voile ne serait pas un Dieu vrai. Mystère non à forcer mais à recevoir. Cet enfant est un véritable nuage d’inconnaissance pour citer un auteur anonyme du XIV siècle. Il dépasse toute connaissance. Une seule attitude convient: adorer. Venez adorons-le.
Aucun langage ne peut expliquer ce que nous célébrons. Aucun regard humain ne peut saisir toute la lumière de ce que nous voyons, contemplons, annonçons. Cet enfant nous pouvons l’aimer mais non le comprendre. C’est vrai de tous les parents qui regardent leur enfant avec amour mais en ignorent ce qui s’y cache. Cet enfant nous pouvons nous y en approcher dit Franscesco de Osuna en frappant à la porte la plus proche: nous-mêmes. Il s‘est fait homme. Devant cette lumière qui rend aveugle; devant cette Parole qui rend muet d’étonnement, d’admiration, devenons amour, ce langage ineffable qui risque le moins d’atténuer la beauté de ce que nos yeux voient du Verbe de Vie et que nos oreilles entendent de ce prince de la Paix.
Aujourd’hui nous est né un Sauveur. Comme pour nous confirmer que cette naissance de Dieu dépasse toute logique, la liturgie de l’après Noël nous fait rencontrer ce sauveur en nous présentant Etienne, ce 1er martyr qui voyait la gloire de Dieu, en nous rapportant ce massacre horrifiant d’enfants que sa venue a engendré. Hérode a eu peur de cette grande joie pour tout le peuple, cette joie qui disait Jean tantôt s’est fait victime offerte pour les péchés du monde entier. St Bonaventure disait que c’est le gémissement de la prière qui balbutie le mieux ce mystère de la lumière qui se laisse entrevoir dans le mystère des martyrs de la Lumière.
Dans cet enfant, une obscure clarté brille pour ne pas nous aveugler; une fragilité extrême se manifeste pour ne pas nous épouvanter et pour mieux nous parler d’égal à égal. Dieu nous offre en cadeau une image, née de lui-même, une image qui prendra l’image de sa mère comme tout enfant devient ce que son environnement le fait. Par la voix des anges, ses envoyés, il nous apprend à chanter gloire à Dieu au plus haut des cieux. Par la voix des mages, il se présente à toutes les nations. Désormais nous ne pouvons plus dire: nous sommes terre et nous retournerons à la terre. Nous devons clamer dans les mots de saint Basile: tu es ciel et tu retourneras au ciel.
À votre contemplation: mets ton intelligence, ton souffle, ton coeur à Le regarder pour te laisser transformer en l’image de Dieu. (Claire) Merveilleux échange. Nous sommes appelés à être resplendissement de sa gloire. Ce chemin là conduit sinon jusqu’au martyr du moins jusqu’à la complète désappropriation de soi. Amen
accueil :
Le Père a dit une Parole qui est son Fils et il l’a dit dans un éternel silence. Et c’est dans le silence que nous pouvons l’entendre. Ce mot de Jean de la Croix sont les nôtres. Entrons dans ce silence qui nous permet d’entendre celui qui s’est fait Parole et dont nos paroles humaines ne peuvent enfermer ni dire la totalité de ce qu’il est pour nous. Pour cette Parole fait chair, devenons louange au Très Haut
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