Année B : vendredi de la 3e semaine ordinaire (litbo03v.00)
Mc 4 : 26-34 le grain qui pousse tout seul
Le royaume de Dieu est semblable à une petite graine qui deviendra un grand arbre. Quelle belle image qui nous plonge au coeur même du mystère de la vie au quotidien, du mystère de la croissance du Royaume de Dieu ! Une image qui n’attire pas les médias parce que non sensationnel, parce que le geste de jeter en terre est un geste anodin, un non-événement à l’heure où tout doit s’expliquer, où tout se voit. Et pourtant quel événement, il y a là-dedans ! Quelle fascinante histoire à raconter ! Plantez.
A l’heure où nous alignons des statistiques sur le vieillissement des pasteurs, des communautés, où nous cumulons les résultats d’enquête qui ouvrent soit sur des signes d’encouragement ou de désenchantement, l’histoire de ce grain de blé révèle que nous nous trompons de critère si notre savoir-faire est plus important que notre savoir planter.
L’histoire de ce grain commence quand il sort de son grenier. Si on le laisse dans le grenier, là où il ne pleut pas, où l’humidité n’existe pas, le grain finira par mourir de sécheresse, sans histoire. Il sera la proie des rats. Le petit bonheur tranquille du grenier ne conduit nulle part. Il faut que le grain sorte du grenier, qu’il soit jeté, mis en terre, dans une terre préparée laborieusement par le semeur, pour le conserver : nuit et jour, qu’il dorme ou se lève, la semence grandit, il ne sait comment. Le grain devient herbe fraîche puis épi et enfin plein de blé dans l’épi. Autre manière de dire la lente progression du Royaume de Dieu, la lente pénétration, transformation mystérieuse de Dieu en nous. L’union mystique, la vie mystique n’est pas instantanée.
Plantez, plantez avec confiance. Plantez sans poser de questions. Plantez sans se préoccuper du résultat et en sachant que la croissance nous échappe. Plantez, un germe d’unité, une petite graine d’un esprit nouveau, de réconciliation, semez un sourire, il en restera toujours quelque chose. Si le grain jeté en terre est bon, si la terre a été bien labourée, il ne faut pas dit un proverbe chinois l’aider à pousser. Un mystique de l’Orient écrit : on attendait un légume, c’est un arbre qui surgit. Marc vient de dire : la fonction d’un arbre est d’habiter tous les oiseaux du ciel.
La certitude de savoir qu’il pousse tout seul, ce royaume de Dieu, qu’il faut simplement de la patience, savoir attendre, devrait éviter nos découragements même si les fruits attendus ne se laissent pas voir. Parents, plantez dans le coeur des enfants une toute petite graine de foi. Eglise, plantez une Parole en sachant qu’elle ne retournera pas sans avoir porté fruit. Contemplatives, vivez cachée dans le Christ (col, 3.3) à la manière du grain enfoui dans la terre. C’est Elisabeth de la Trinité qui disait : Dieu a été planté en moi et moi en lui. Que ce soit notre devise ! L’essentiel est invisible, demeure caché au fond des coeurs, inscrit au creux de l’âme. La vraie vie ne se laisse pas voir.( Facultatif : qui aurait dit de son vivant qui la petit Thérèse était si grande ?)
A votre contemplation ces mots de Grégoire le Grand : Il fut comme un petit grain de semence quand il est mort, il est devenu comme un grand arbre lorsqu’il est ressuscité d’entre les morts. Pour vous maintenant et avec vous, une eucharistie mystère de ce grain de blé. Oui, un jour du temps, Jésus s’est fait pour nous grain jeté en terre. Ceci est mon corps livré pour vous. Prenez et mangez. AMEN.
Accueil : Nous leur disons voyez, le grain qui meurt ! Aucun regard ne l’aperçoit ; Mais notre coeur peut deviner dans le pain du partage, sa présence.. (Hymne laudes Jeudi 111) En cette semaine de l’unité, notre coeur peut deviner sa présence en ceux et celles que Dieu a aussi choisis pour que son règne vienne. Une eucharistie de réconciliation pour nos fautes contre l’unité des chrétiens. Nous aussi sommes responsable de toutes ces divisions.
ENVOI : ces mots du Cardinal Marty il faut savoir entendre le bruit du blé qui lève dans le monde
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