Année B : Vendredi de la 28e semaine ordinaire (Ilitbo28v.00)
Lc 12,1-7 Eph. 1,11-14 : il n’y a pas de peuple élu mais une humanité élue.
Nous avons été destinés, prédestinés (Rm8, 29-30) à devenir son peuple. Je ne sais par quel détournement, mais dans l’esprit de plusieurs, une image bien encrée dans notre inconscient collectif identifie que ce peuple prédestiné à un visage : le peuple juif. Il aurait conduit Jésus à la Croix.
Paul, l’Apôtre des nations païennes, a bien compris que Jésus a choisi le peuple des hommes et des femmes de toutes races, de toutes cultures pour les inviter à son banquet. Paul a compris que le peuple élu, c’est l’humanité tout entière, pas cette portion que se croit meilleure que les autres, supérieure aux autres. Luc vient de nous dire qu’il s’agit là du pharisaïsme nourri par du levain de mauvaise qualité. Paul a compris qu’il n’avait pas devant lui des juifs ou des païens, que Dieu n’a pas choisi un peuple pour en rejeter un autre, “x” pour rejeter”y”.
Ce même Paul s’adressant aux Romains, aux Galates nie de toutes ses forces l’existence d’un peuple élu. II n’y a plus ni juif, ni païen, ni esclave, ni homme libre, ni homme et femme, car tous nous ne faisons plus qu’un dans le Christ. Tous nous appartenons au Christ, tous nous sommes de la descendance d’Abraham (Ga3, 28-29) (François Garonne dans inouïes les voies de la miséricorde a bien expliqué cela quand il dit : Il y a Israël et Israël )
Paul a compris que tous nous sommes appelés, depuis la création du monde, prédestinés à la louange de sa gloire. Il n’y a qu’un seul appel. C’est l’appel du Christ, ce pèlerin qui frappe à toutes les portes de l’Histoire, qui retentit aux portes de tous les coeurs pour demander d’entrer chez nous.
Nous avons à nous défendre, - c’est dans notre inconscient collectif - contre cette idée que nous ne sommes pas comme le reste du monde qui ne sont pas chrétiens. Il faut aller jusqu’à demander pardon (jubilé de réconciliation) d’avoir donné cette impression qu’un peuple, clairement identifié, à tuer Jésus. Dieu n’a aucune préférence. Il faut devenir comme Dieu : que notre différence soit de ne pas avoir de différence ! Nous serons peuple de louange, prédestiné à la gloire dans la mesure où toute personne - peu importe sa couleur, sa religion, sa foi - se sentira chez lui chez nous. Quand il n’y aura plus en nous le moindre sentiment de supériorité, de monopole de la foi, quand nous éviterons d’être du mauvais levain, c’est alors que nous serons peuple choisi par Dieu.
Hier ce Christ a pris le risque, dans la nuit de Noël, de frapper aux portes des hôteliers pour se faire dire qu’il n’y avait plus de place. Il a alors continué sa marche pour aller naître, habiter dans les étables ouvertes, non protégées, et donc accessibles parce que pauvres et sans défenses.
La question : choisissons-nous de répondre à cet appel, de devenir peuple de louange. Entendons-nous l’appel de ce visiteur qui frappe à nos portes pour y naître. Y-a-t-il place pour recevoir l’hôte pourtant si accueillant de nos vies ? Je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu’un m’ouvre, j’entrerai et je m’assoirai à sa table, et je souperai avec lui et lui avec moi (Ap3, 20)
A votre contemplation en cet avant veille de la journée mondiale des missions : soyons source de vie parce que la source(qui est en nous) a soif d’être bu (Grégoire de Nysse) Nous avons mission d’agir comme Jésus qui a simplement invité la Samaritaine à creuser par en dedans afin qu’elle descende jusqu’à la source qui a soif d’être bu. Avec toute l’humanité élue nous sommes appelés à rechercher de cette eau qui fera que nous n’aurons plus jamais soif. Nous avons mission de faire entendre l’appel de l’amour en sa source la plus pure, transparente qui donnera à la terre entière le goût de se pencher vers elle pour y puiser de l’eau au goût de la louange sa gloire. AMEN
accueil: Nous avons dans nos inconscients des images qui sont très fortes et qui nous influencent. Le peuple élu, qui-est-il ? Première image : Israël. Paul dira ce matin que c’est l’humanité tout entière qui est élu et non seulement un peuple.
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