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2000 -B-Jn 21, 15-19- Vendredi 7e semaine Pâques - Pierre, sois le berger de mon peuple

Année B : Vendredi de la 7e semaine de Pâques (litbp07v.00)
Jn 21, 15-19 Pierre, sois le berger de mon peuple


Pour conclure son Evangile, Jean nous présente un homme Pierre dont la vie n’a pas toujours été un cadeau. Un homme qui, après un long cheminement, est devenu cadeau de Dieu- roc- pour son Eglise naissante. L’itinéraire spirituel de Pierre est le nôtre. Jeune, Pierre mettait lui-même sa ceinture et allait où il voulait. Dit autrement, Pierre faisait ce qu’il voulait. Il se sentait libre d’aimer comme il voulait, d’aimer Jésus à sa manière, de le servir à sa manière. Pierre avait sa petite idée sur tout. Il voulait même dicter à Jésus la meilleure manière d’être un bon Messie, selon les us et coutumes de son temps.

Quand Jésus, après plusieurs mois ensemble, voulut informer ses disciples sur la souffrance qu’il doit endurer, Pierre lui répliqua sèchement : Dieu t’en préserve, cela ne t’arrivera pas (Mt 16,22). Plus encore, Pierre avait même sa petite idée sur la manière de suivre Jésus Pourquoi ne puis-je pas te suivre maintenant ? Je donnerai ma vie pour toi (Jn13, 37) Se faisant Pierre oubliait que le propre du disciple est de marcher derrière et non pas de devancer le Maître qui lui avait pourtant dit Suis-moi. Passe derrière moi (Mt16, 23).

Jeune disciple, Pierre était tout feu, tout flamme, sur de lui-même. Mais quand tu auras vieilli, lui a dit Jésus, tu étendras les mains et un autre te ceindra et te mèneras où tu ne voudras pas aller. Quel itinéraire spirituel il y a entre le Pierre fougueux, jeune et le Pierre qui après un long cheminement, une longue marche vers l’intérieur de lui-même, a tout remis à Jésus : ses idées sur la manière de sauver le monde, sa vie. Pierre a renoncé ce qu’il avait de plus cher : la maîtrise de sa propre vie. Il a laissé à un autre lui ceindre la ceinture, il a remis sa manière de vivre entre les mains d’un Autre, entre les mains de celui que nous appelons dit l’Ecclésiastique le Père et maître de la vie (Si23, 1) Tu sais bien que je t ‘aime. J’ai remis ma vie, j’ai renoncé à ma manière de voir annoncer la Bonne Nouvelle.

Voila l’itinéraire de l’apôtre, du disciple, du chrétien adulte. Celui qui paradoxalement est redevenu l’enfant dans les bras de sa mère (Ps131, 2) Celui qui à l’image de Jésus, a pour nourriture de faire la volonté du Père (Jn4, 34) L’itinéraire de Pierre m’aimes-tu ? est pour nous un exemple à suivre. C’est par l’échec du reniement, l’échec de ses idées que Pierre accède à la maturité de la foi, Le je donnerai ma vie pour toi prononcé alors qu’il était un louveteau et qui s’était rapidement effondré devant l’annonce de la passion de Jésus, a été remplacé au terme de sa vie par je ne connais pas cet homme.

C’est parce que Pierre a renié Jésus qu’il a compris que sans Jésus, son aide, sa grâce, sa Présence, il ne pouvait rien faire. Sans moi vous ne pouvez rien faire (Jn15, 5) Jésus ne dit pas vous ne pouvez pas faire grand chose mais bien rien faire. Sans Jésus les apôtres avaient travaillé toute la nuit sans rien prendre. Pierre comprend, laisse entendre Jean au terme de son Evangile, qu’il n’a pas l’initiative de l’Amour mais que c’est Jésus qui l’a aimé le premier. Son amour pour Jésus n’est que la conséquence de l’Amour de Jésus pour lui. Si Pierre au début de ses fréquentations avec Jésus s’est fait dire passe derrière moi, c’est qu’il fallait d’abord que Jésus le premier, donne sa vie pour que Pierre, plus tard soit capable de donner la sienne pour Jésus.

A votre contemplation : heureuse faute de Pierre- heureuse nos fautes qui nous ouvrent la voie royale pour suivre Jésus. C’est sur le roc de ce reniement que Jésus a bâti son Eglise. Pierre, par ce reniement a cessé de se regarder, de s’évaluer, de se juger le meilleur. Il a remis sa vie au seul jugement de Jésus tu sais tout, tu sais bien que je t’aime. Une eucharistie pour atteindre comme Pierre la pleine maturité de disciple de Jésus. AMEN

Accueil : Jésus savait que nous humains nous nous trompons de chemin : une, deux, trois fois et plus. Mais à chaque fois, Jésus remet debout sans écraser, sans humilier, sans pénalité - genre trois jours sans salaire- Comme à Pierre Jésus nous dit : recevez l’Esprit qui vous fera roc sur lequel je bâtirai mon Eglise.

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Date: 
Samedi, 1 avril, 2000

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