Année B : Fête du Sacré-Coeur de Jésus 1997 : Os.11, 1.3-4.8c-9 ; Eph. 3,8-12.14-19 ; Jean 19:31-37
“Encore un petit coup de coeur”. Nous savons très bien, nous du terroir d’ici, que cette expression de notre langue signifie “ un petit peu d’amour, de courage et la tâche sera achevée”. Voilà dit autrement le sens de la solennité d’aujourd’hui. Ce “petit coup de coeur”, Jésus l’a fait sien sur la Croix. A travers, dit St-Bernard, les ouvertures de son corps, nous découvrons les secrets de son coeur, la tendresse de la miséricorde Dieu pour nous. (Sr Lemaire, St Bernard et les mystères du Christ, ed. Anne Sigier p.82)
Le coeur ouvert de Jésus nous montre combien ce Dieu-fait homme avait au coeur et à coeur le salut de l’humanité : “ je n’agirai pas selon l’ardeur de ma colère, je ne détruirai plus Israël ...je ne viens pas pour exterminer.”(pr.lect). Jésus a achevé sur la Croix, dira la préface, les sacrements de l’Eglise pour que, attirés par son coeur, nous venions puiser la joie du salut. Sur la Croix, du sang neuf coule désormais en nos veines : Je mettrai en vous un coeur nouveau.
Voilà la richesse insondable à annoncer. Dans le coeur de Jésus, l’Amour de Dieu est venu à la rencontre de toute l’humanité. Ce message est d’une grande actualité. Nous n’en finirons jamais de comprendre toute la largeur, la longueur, la hauteur, la profondeur de cet amour du Père pour nous.
Depuis les origines de l'Eglise, des hommes et femmes ont porté leur regard vers ce coté transpercé de Jésus, vers son Coeur. En le contemplant, ils y ont trouvé cet amour infini pour chacun et chacune d’entre nous, un amour qui ne peut mourir. Voyez ce coeur qui a tant aimé le monde. Il est la source qui répand sur le monde la paix et le bonheur.
Ce mystère insondable a une résidence privilégiée : nos coeurs humains. Au cri de “j’existe mon corps” de J-P Sartre, le chrétien peut et doit répondre : “ j’existe mon coeur”. Ces mots- loin d’éveiller en nous des réactions émotives - sont à la base de notre existence : “Tu aimeras le Seigneur de tout ton coeur.”.Toute notre vie est un pèlerinage vers le “lieu du coeur” où le Seigneur nous attend pour nous partager son admirable mystère. Ce lieu est redoutable. Il est la demeure de Dieu(Gn 28:16). Si le coeur fait défaut, les actes risquent d’être vidés d’avenir.
“ Mon fils donne moi ton coeur” disent les proverbes (pr 23). Il s'agit d'un échange car selon les paroles de Jérémie, le coeur donné à Dieu sera rénové, transfiguré. Le coeur donné au Seigneur devient ainsi un lieu de naissance pour faire de nous des hommes et femmes d’eucharistie, des hommes et femmes livrés par amour.
“ J’existe mon coeur” : un choix qui ouvre sur un regard de miséricorde à la manière de Celui du Christ sur la croix ; un choix qui nous conduit à faire de nos vies une offrande à Dieu pour tous les coeurs durs, les coeurs blessés de notre monde ; un choix pour développer en nous les sentiments qui furent dans le Christ-Jésus (Ph:2:5)
A votre contemplation : demandons à Dieu, comme Salomon, un coeur large, un coeur qui écoute (1Roi 3,5). L’“art des arts”, la “science des sciences” : développer un nous un coeur semblable au sien. Que notre coeur à coeur avec Jésus contribue à offrir à notre monde un peu de cet oxygène qui allumera demain, à partir de la braise qui sommeille en nos coeurs d’humain, un grand feu de joie et d’amour. AMEN.
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Tout commence par l’étonnement. L’étonnement de voir Jésus nous offrir son coeur, nous révéler les secrets de son coeur. Etonnement qui se transforme en émerveillement devant une telle charité divine à notre endroit. Rendons gloire à Dieu pour l’amour qu’il dépose en nos coeurs.
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