Année A : Vendredi de la 3e semaine du Carême (Litac03v.96)
Mc 12, 28b-34: le grand commandement de I'Amour
Alors qu'il est plus facile dit Georges Bernanos de se haîr que de s'aimer, presqu' à mi- montée vers Pâques, à nouveau à notre contemplation ce commandement nouveau, ce verbe aimer qui ne vieillit pas (abbé Pierre). Cette " loi sans tache" (Bernard), ce joug suave, ce fardeau 1éger est vraiment la loi du Seigneur, la sienne propre, celle dont 11 vit. Dieu est amour. Et le propre de l’amour est de se répandre. L'amour ne peut se contenir.
Devant un tel amour, le mérite ne consiste pas à faire beaucoup mais a recevoir, a aimer beaucoup se laisser aimer. S’approprier cette loi "délivrance" ne peut être que le fruit de la grâce de choisir, comme Dieu lui-même, le premier commandement comme la loi devant gérer toute notre vie.
Envahis par cet amour débordant, il nous faut redire ces mots de la petite Thérèse " je n1ai plus aucun désir si ce n’est d’aimer Jésus à la folie ... d’aimer jusqu' à mourir d’amour " et elle ajoute : " tout mon exercice quotidien, c’est d’aimer ". Il nous faut, contemplatives, dans les mots de Maurice Zundel que Paul V1 considérait comme un " g6nie mystique", " délivrer l’ Amour des limites où' nous l’enfermons, des caricatures dont nous L'affublons, pour qu’enfin 11 puisse à travers nous se communiquer à tous ". Il nous faut délivrer I'Amour du rétricement dans lequel le premier, commandement semble l’enfermer.
Faire mourir en nous, sp6cialement en cette montée vers Pâques, tout ce qui peut rétrécir I'Amour, déplaire à l'Amour, c'est notre exercice quotidien pour faire de ce commandement notre seul labeur. Cet effort d'aimer comme Jésus ne sera jamais à la mode. L'aventure, de I'amour et de ses exigences ne peut se réduire à une "mode" ou à la mouvance de l’actualité qui passe au rythme de nos respirations et de nos hurneurs.
A votre contemplation : Comment airner ce Dieu qui nous aime tant ? Augustin répond : it en se laissant aimer ". Offrons A Dieu notre impuissance a aimer comme Lui. Recevons ce Dieu mendiant d'arnour qui largement vient compenser notre impuissance à aimer comme Lui. Prenons sur nos épaules ce joug 1éger sinon, ajoute le Grand Bernard, ce n’est pas le repos mais le labeur que vous trouverez pour vos âmes '. Merveilleuse, cette loi nous est "donnée" pour nous unir Dieu et devenir semblable A Lui. AMEN
ACCUEIL:
La vrai grandeur de Dieu n’est pas de posséder, ni d'éblouir mais d'aimer, de sauver, de relever et de faire vivre en nous aimant le premier ( ELOI LECLERC dans Exil et tendresse) Cé1ébrons Dieu qui nous offre de devenir comme Lui, Loi Nouvelle pour notre monde.
I- Bernard de Clairveaux, lettres aux chartreux no 37 in collectanenea cisitemciansia, t.57-1992-2 pp 177
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