Année A: Jeudi de la 2e semaine de l'Avent (litaa2J)
Mtt 11, 11¬15: éloge de la violence.
Parler de Jean Baptiste, c'est se représenter l'attente eschatologique, cette espérance en la fidélité du Dieu d'Israël. Pour l'homme de la Bible, Dieu est avant tout le roc, l'abri hospitalier, le bouclier qui va bientôt créer, recréer " des cieux nouveaux et une "terre nouvelle", en transformant le premier homme en " l'homme nouveau".
Quand et qui viendra inaugurer cette ère nouvelle? Chacun, des pharisiens à Jean¬Baptiste, avait sa petite idée sur l'Envoyé de Dieu. Jean, dont la naissance, note Luc, est un don de Dieu lui-même, se faisait, lui, le porte¬parole, le missionnaire d'un chemin étroit, rigoureux, celui de la conversion et de la réconciliation, pour faire advenir ce nouvel exode tant attendu.
Jean invitait à prendre le chemin du désert car pour lui, le royaume de Dieu n'est pas un salon pour âmes pieuses. Il vient mais l'itinéraire qui conduit vers lui ne serait que prière inutile si, comme le dit Isaïe, nous restions étranger à la misère, l'injustice, aux souffrances et la torture qui ravagent le monde d'aujourd'hui. L'attente de Jésus n'est digne de foi que si elle prend en elle le cri des malheureux.
A l'écoute de Jean, il nous faut nous faire violence et cette violence là est autre chose que sacrifices et mortifications. Il nous faut accepter de voir notre itinéraire spirituel se rétrécir vers d'humbles demeures, des petits et des pauvres cherchant de l'eau parce que leur langue est desséchée par la soif. Le scandale n'est¬il pas que la violence de la foi soit si lente à secourir " le plus petit". Nous faire violence jusqu'à nous convertir aux cris des malheureux.
Faible vermisseau, au désert Dieu fait de son peuple, de nous une herse capable de broyer les montagnes ,de ne plus lever l'épée nation contre nation, de ne plus faire la guerre, et de réduire les collines en menue paille. Dieu, au désert, se prénomme déjà, par anticipation, "rédempteur", et ce titre sonne comme une annonce de combat.
Combat qui change la terre en un jardin plantureux... combat de l'homme, qui, au nom de Dieu, de sa foi et de son espérance, transforme la pauvreté du pauvre en dignité humaine. "Le pauvre: le plus petit qui est le plus grand des prophètes. " Nous sommes convoqués au désert pour une lutte à finir afin de retrouver ce "plus petit" et lui redonner sa dignité.
A votre contemplation :le temps du Précurseur s'achève sur un extraordinaire coup de foudre : "il vient, notre Dieu". Mais cette reconnaissance, aujourd'hui comme hier, passe par la recherche de " plus petit d'entre les hommes". " Celui, celle qui a des oreilles, qu'il et qu'elle entende". Amen.
ACCUEIL :
A l'horizon, nous voyons fleurir les fleurs de la tendresse, nous voyons briller sur l'univers l'aube d'une paix nouvelle. Accompagné de Jean Baptiste et de Jean de la Croix, allons au désert à la rencontre de notre Dieu qui nous offre des " jours de justice et de paix".
Ajouter un commentaire