Année B, Vendredi 2e semaine du Carême (Litbc2v)
(les vignerons homicides)
homélie. sommes-nous de tueurs de Dieu ?
Une fois encore, des paroles de Jésus que l'on préférerait ne pas entendre .Elles sont rudes. Nous sommes en face d'un propriétaire qui voit rouge. C'est que voir rouge, voyez vous, appartient à l'amour. Voir rouge au point d'envoyer son propre fils au coeur d'une situation qu'il savait fort bien conflictuelle. Nous sommes en présence d'un propriétaire qui a perdu la tête tant sa folie de réussite est grande. Cette folie a un visage: ouvrir sa vigne ,rendre accessible son Église Royaume à toute l'humanité.
Cette scène évangélique garde toute son actualité. Nombreux sont les vignerons qui aujourd'hui comme hier se croient les propriétaires de ce qui n'appartient qu'à Dieu. Nous agissons comme si nous possédons toute la vérité, avons toutes les réponses. Nous démontrons moins d'enthousiasme à produire les fruits du Royaume:la justice, la liberté, le pardon des ennemies, la fraternité. Tentation permanente de l'avoir, de se faire un "petit" royaume et surtout tentation de s'imaginer être le Royaume.
Lorsque nous jugeons d'une façon tranchée et de haut notre prochain, lorsque nous classons les gens dans la catégorie des bons ou des méchants, lorsque nous voulons enfermer la vérité de (sur) Dieu dans nos propres formules, lorsque nous refusons de dépasser la justice des scribes et des pharisiens, lorsque nous utilisons notre titre de chrétiens, moniales, pour "faire la morale", nous nous approprions ce qui appartient à Dieu et par le fait même nous participons alors au complot très actuel pour tuer le Fils, cette pierre rejetée devenue pierre angulaire.
La question à poser à notre contemplation: est-ce que je " respecte le Fils" au point de faire nôtre les moeurs de Dieu ? "Le Royaume de Dieu sera enlevé à ceux et celles qui ne savent s'ajuster au comportement de Dieu. Les grands prêtres et pharisiens ont vite compris qu'on ne s'empare pas de la vigne. Elle ne peut-être que donnée.
Et ce don de Dieu n'est pas du domaine de l'avoir mais je dirais du domaine de la production , de la mise en valeurs des richesses cachées de la vigne. Il n'y a pas de temps à perdre si l'on veut ,en temps voulu, produire le raisin du vin nouveau pour un monde nouveau, le vin nouveau de la Grande Eucharistie d'un monde autre.
Notre travail: devenir par nos manières de vivre ,de bon producteurs d'un fruit nouveau sur une terre à nous prêtée par le Maître de la Vigne.
Évangile:
Année:
Pérode:
Date:
Jeudi, 1 mars, 1990
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