2024-B Lc 11, 27-28- samedi de la 27e semaine ORDINAIRE- priorité, écoutons
Année B : samedi de la 27e semaine ORDINAIRE (litbo27s.24)
Lc 11, 27-28 heureux ceux qui écoutent et pratiquent.
Un philosophe grec Héraclite a dit un jour qu’on ne peut entrer deux fois dans la même rivière. Il signifiait que l’eau n’est plus la même, elle bouge. Nous ne pouvons pas lire deux fois ce texte sans en saisir quelque chose de différent.
Les Évangiles ne nous offrent qu’une petite goutte d’eau de ce qui a tenu sa mère en santé. Mais si cette petite goutte d’eau n’existait pas dans l’océan des témoins de Jésus, elle manquerait (mère Térésa).
Entendons, écoutons des petites paroles, paroles gouttes d’eau qui nous maintiennent en état de bonheur, de santé : si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi (Jn 7, 37s). Je suis pain de vie (Jn 6,32). Près de moi se trouve le repos (Mt 11, 28).
Être heureux, c’est écouter, savourer, se reposer sur des paroles neuves chaque jour. Des paroles non réservées aux croyants, mais accessibles à tout le monde et particulièrement à ceux en proie à de vives souffrances comme cette femme qui ne désirait que toucher le vêtement de Jésus (Mt 15, 27).
Écouter, pratiquer, se nourrir de paroles qui font sens, d’éprouver une grande proximité avec Jésus, de vivre une grande paix intérieure ne sont pas et ne seront jamais des attitudes réservées aux croyants de foi catholique. Ce ne doit pas non plus être considéré comme une forme de syncrétisme ou de mélange des religions. Jésus indique à foule émerveillée d’entendre des paroles qui leur font sens, des attitudes accessibles à tout le monde, chrétiens, musulmans, incroyants, cherchant une tranquillité intérieure.
En regardant la foule, Jésus leur dit sa joie de la voir vivre comme sa mère. Marie pratique l’évangile. Sa vie est d’être avec Jésus. Elle ne cherche pas à faire du bruit, seulement à ne pas perdre son fils de vue, non dans le sens de le surveiller, mais de manger ses paroles.
Cette attitude de Marie en fait une Mère en santé, une mère de la santé, un chemin de santé que Jésus a voulu nous laisser et rendre accessible à tout le monde. Pas de santé du corps, mais de santé intérieure. Cette attitude engendre une grande paix.
Mais écouter n’est pas facile. Entende, qui a des oreilles ! (Mt 13,43) ; prenez donc garde à la manière dont vous écoutez ! (Lc 8, 18) Dans notre société, dans le monde comme le nôtre, distrait et superficiel, la parole ne manque pas. Écouter devient une priorité. Plus nous écoutons vraiment, plus nous entendons Jésus nous demander voulez-vous me quitter vous aussi ? (Jn 6, 68).
À votre contemplation, il y a plus fondamental que notre ADN, plus fort que nos liens de sang, c’est mettre la parole de Dieu en pratique. À tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom. Ils ne sont pas nés du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme : ils sont nés de Dieu (Jn 1, 12-13). Jusqu’à quelle profondeur écoutons-nous Jésus ? AMEN.