2024-B-Mt 14, 1-12 samedi de la 17e semaine ORDINAIRE- admirons
Année B : samedi de la 17ième semaine ORDINAIRE 3 aout complet
Mt 14, 1-12 : Admirons.
Ce geste assassin fait partie intégrale de l’histoire de l’humanité. Il touche tout le monde, croyants comme non-croyants. Marc en parle comme le commencement des douleurs de l’accouchement (Mc 13, 8). Depuis toujours et davantage aujourd’hui, des persécutions s’abattent sur les croyants. Vous serez haïs de tous dans le monde entier à cause de mon nom (Mc 13, 13).
Jésus n’est pas un vendeur d’illusions, il n’est pas un propagandiste, un influenceur qui montre à ses clients tout ce qui est facile et à portée de main. La vie chrétienne n’est pas une promenade, mais un chemin risqué. Jésus nous demande de lui ressembler en tout, même dans la souffrance et la condamnation. Il nous assure de sa proximité intérieure réconfortante, celle de son Esprit. Nous ne devons pas nous laisser intimider, mais de rester confiant.
Ce geste n’est pas un geste du passé. Songeons à ces vingt et un martyrs coptes orthodoxes tués par le Daech en Lybie. À ce jeune adolescent brûlé vif au Pakistan parce que chrétien. Songeons à ces enlèvements presque quotidiens de témoins de la foi au Nigeria. Il n’y a pas de christianisme sans persécution ! Rappelons-nous la dernière Béatitude. Heureux êtes-vous si l’on vous insulte, persécute. Les chrétiens d’aujourd’hui subissent la même cruauté que celle vécue par les martyrs des premiers siècles.
Nous ne prions pas pour les martyrs, nous sommes dans l’admiration pour leur foi inébranlable.
Admiration : ils ne se nourrissent pas de ressentiment ni de haine envers les autres. Ils sont des modèles de joie parfaite. Ils ont cessé de dire moi, moi, moi au profit de ce je suis.
Admiration : ils ont quitté ce petit royaume de leur bien-être ; en eux la frénésie du paraître s’efface au profit ce n’est plus moi qui vis.
Admiration : ils ont lâché prise sur l’opinion répandue qui veut que la réussite se trouve dans le pouvoir.
Je conclue par une question : sommes-nous conscients que nous pouvons nous aussi causer la mort d’autres personnes ? Quand la fraternité n’est qu’une belle déclaration théorique et que, dans les faits, il y en a toujours qui sont plus égaux que d’autres (Coluche), quand nous sommes voisins mais non frères (Benoit XVI), quand nous ne sentons pas l’autre comme un frère (FT # 287), quand nous nous montrons indifférents à leur situation, refusons leur différence, nous martyrisons subtilement leur vie. Faisons mémoire de ce calvaire contemporain des chrétiens persécutés ou tués en raison de leur foi. Comme eux, témoignons avec courage notre foi.