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2019-C-Lc 11, 1-4- mercredi 27e semaine ordinaire- jamais trop tard

Année C : mercredi de la 27e semaine ordinaire (litco27me.19)  

Lc 11, 1-4 ; Jon 4, 1-11 : Il n’est jamais trop tard[1]

J’ouvre cette réflexion par une question : sommes-nous comme Jonas plus soucieux de notre confort que ces milliers d’habitants de Ninive qui vivaient dans l’idolâtrie ?  Jonas, c’est une histoire mythique plutôt que réelle, qui ouvre sur  un Dieu qui se soucie de changer la culture de mort des gens de Ninive en une culture de vie. Lève-toi, va à Ninive, la grande ville, et annonce-leur ce que je te dirai (Jon 3, 2).

Mais Jonas préfère son propre bien-être. Il a frémi devant l’énormité de la tâche d’aller à Ninive, ville de très mauvaises réputations, ville de mensonge et qui ne lâche jamais sa proie (cf. Jon 3, 1-5). Au lieu de se rendre à Ninive, il a changé  de direction. Puis, survient  le naufrage avec toute cette histoire que nous connaissons.

Aujourd’hui, des Ninive il y en a beaucoup. Beaucoup n’attendent plus rien de Dieu. La voix de l’apôtre Paul retentit toujours en nous: Dieu veut que tous les humains soient sauvés (1 Tm 2, 4). Oui, tous, même les habitants de nos Ninive. Que ta volonté soit faite, celle d’ouvrir le salut de Dieu à tout le monde. Nous l’oublions, Jésus s’est tenu dans tous les Ninive de son temps. C’était son lieu de prédilection, sa résidence principale. Le temple était sa résidence secondaire. Pour Jésus, il n’est jamais trop tard pour réveiller la foi qui dort sous la cendre.

Jamais trop tard quand il s’est présenté chez Marthe et Marie (cf. Jn 1, 21). Jamais trop tard quand il a secouru le jeune homme de Naïm que l’on conduisait au cimetière (cf. Lc 7, 11-17) ou pour l’enfant du centurion romain (cf Mt 8, 5-13). Jamais trop tard pour secourir Pierre qui sombrait dans la mer agitée (cf. Mt 14, 31) ou ses disciples paniqués dans une barque fortement secouée (cf. Mc 4, 38-40). Jamais trop tard pour relever l’homme tombé aux mains des brigands (cf. Lc 10, 25-36). Jamais trop tard pour remplir de vin des cruches vides qui risquaient de gâcher la fête (cf. Jn 2, 11).

Et nous pourrions continuer d’ajouter d’autres exemples où dans l’évangile il n’est jamais trop tard (cf. Jn 8,7, la femme adultère ;  Mt 26, 69-75, le reniement de Pierre ; Lc 23, 42-43, le bon larron sur la croix, premier canonisé de l’histoire, etc.).

En ce mois missionnaire, Jonas a quelque chose à nous dire : il n’est jamais trop tard. Comme Jonas, Dieu nous envoie là où nous ne voulons pas aller, dans des villes «pas très catho». Comme lui, Dieu nous envoie proclamer une nouvelle qui n’a pas bonne presse, qui rebiffe même les croyants les plus sincères. Comme lui, la tentation du découragement, de jeter l’éponge, de donner une autre direction à nos vies, nous habite.

Nous nous disons que c'est une mission impossible ou bien que c’est pour les autres. Comme pour Jonas, Jésus nous jette par-dessus bord pour que nous allions vers les Ninive de notre temps.  Avouons-le,  nous voulons bien annoncer Jésus pourvu que ce ne soit pas à Ninive. Mais c’est dans le malheur, au milieu des Ninive, que la foi prend tout son sens. Allons dans nos Ninive, mais pour annoncer quoi ?

Annoncer comme nous l’avons appris du sauveur et selon son enseignement la prière que Jésus nous a enseignée. C’est la plus belle parce que c’est la prière de Jésus. C'est la plus belle parce qu’elle confirme que nous sommes des fils du Père. C'est aussi la plus belle parce que c’est une prière œcuménique. Une prière qui rassemble, qui ne nous laisse pas tranquilles et qui est un cri face aux pénuries d’amour de notre époque où règnent l’individualisme et l’indifférence[2]; une prière qui appelle à la compassion, au pardon, à la miséricorde.

Crions, crions fort au Seigneur de nous jeter par-dessus bord pour que nous allions dans toutes les Ninive d’aujourd’hui, sur tous les parvis du monde, annoncer que son nom soit sanctifié que son règne vienne et que sa volonté d’offrir son salut à tout le monde, se réalise dans tous les cœurs de bonne volonté.  AMEN.

 


[1] Werlen, Martin, Trop tard! Une provocation pour l’Église, une espérance pour tous, Éd. Saint-Augustin, 2019,  216p. Ce livre a inspiré la première partie de ma réflexion.

 

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Date: 
Mardi, 1 octobre, 2019

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