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2015-B-Lc 14,4-34 mardi 31e semaine ordinaire - tous invités

 Année b: Mardi 31e semaine ordinaire 
Luc 14, 14-24 : tous des invités.

Difficile à comprendre: beaucoup d'appelés et peu d'élus. Un festin ouvert sans condition : va sur les routes et dans les sentiers, mais une participation qui exige un vêtement de noces, précise Matthieu. Deux images fortes : un repas de noces à tous et des invités qui n'en profitent pas parce que leur souci est ailleurs. Un vêtement de noce qui met en jeu notre liberté. Si je comprends bien, nous sommes des invités qui risquons de s'exclure.   Luther qualifiait cette parabole d'évangile de la terreur.

Comprenons d'abord que ces deux images jaillissent comme en filigrane à travers toute la bible. Les noces sont celles de Dieu avec toute l'humanité. Le vêtement, c'est celui de notre décision à nous habiller des us et coutumes de Dieu. Comprenons aussi que cette parabole décrit une situation antérieure à Jésus où l'on parlait d'un peuple élu et des autres.

Par cette parabole, Jésus chambarde la croyance qu'il faut appartenir au peuple élu pour être des invités au repas. Il se s'agit plus de faire partie d'un groupe, d'une Église spécifique, d'avoir un membership reconnu.  Allez sur les places. Il s'agit d'opter personnellement pour une manière de vivre évangélique. Voilà le vêtement exigé dont parle Matthieu en parallèle de notre texte.

Pour certains, il peut s'agir d'un obstacle. Pour d'autres, cette exigence est plutôt un défi.  Un obstacle, ce n'est pas seulement quelque chose qui nous arrête ; ce peut être quelque chose qui nous stimule. En nous, il y a quelque chose, un élan qui spontanément nous pousse à affronter les obstacles. C'est l'audace. L'audace de ne pas user d'astuces de toutes sortes pour accepter l'invitation du maître.
Ne serait-ce pas le sens de cet évangile ? L'audace, c'est le goût du risque, le goût de l'aventure, l'esprit d'initiative ?

L'image des noces,  écrit l'exégète Jean Debruynne, conduit tout droit à un dilemme: vaut-il mieux être appelé ou être un élu ?  Poser la question ainsi, c’est en faire une prison. C’est ouvrir la course au privilège, au bénéfice et au meilleur rendement qualité-prix. Les élus sont dans la défense de leurs privilèges. Ils ont des droits acquis. Ils sont crispés sur leurs droits. Les appelés, eux, n’ont rien. Les appelés sont ceux qui n’ont aucun mérite, aucun droit. Ils ne doivent ce qu’ils sont qu’à la tendresse de Dieu.

Ce que signifie cette table accueillante c'est que nul ne peut sortir du cœur de Dieu... nul ne peut m'échapper,  dit Dieu à Catherine de Sienne. La nouveauté imprenable et bouleversante c'est que tous nous appartenons à Dieu, nos cheveux sont même tous comptés (cf. Lc 12, 1-7). Nous sommes créés par Dieu qui nous «adore» tellement qu'aucune malice ne peut entraver sa miséricorde.

Que ce soit le larron au comportement détestable et peu fréquentable, que ce soit Pierre, un leader bougonneux,  peu importe d'être riche ou pauvre, en prison ou libre, né samaritaine ou membre du peuple élu, pieux ou païen, prostitué ou intendant royal, nous sommes des invités à une noce royale.

C'est pour nous montrer cela en acte qu'il n'a pas jugé bon de revendiquer son droit d'être traité à l'égal de Dieu ; mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur (Ph. 2, 6-7).

Rendons grâce à Dieu pour son regard tellement beau qu'il pose sur nous. AMEN.

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Date: 
Dimanche, 1 novembre, 2015

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