2001-C-Mtt 7, 7-12 -Jeudi 1e semaine carême- efficacité de la prière
Année C: Jeudi de la1ère semaine du Carême (litcc01j.01)
Mtt 7, 7-12 efficacité de la prière
Demander le don de la prière. Demander la grâce de prier comme Jésus même s’il nous est impossible de percer le mystère du Fils face à face avec son Père. Impossible parce que Jésus se retirait à l’écart, seul, sans la présence de ses apôtres et disciples. Impossible surtout parce que Jésus était habité par une Présence inexprimable, que son intimité avec le Père était si grande qu’il se vidait de lui-même (Phi2, 7) pour donner toute la place au Père. Ne disait-il pas que le Père et moi sommes un. La prière de Jésus traduisait ce qu’il était: une vie donnée au Père, une vie d’abandon au Père, une vie, dirait Cassien, en état de prière permanente. Jésus était la prière devenue homme. Ce grand priant éprouvait au quotidien la joie de l’union mystique dont il s’est fait pour nous le chemin.
Cette manière de prier de Jésus est la nôtre si nous portons attention à ce qu’il nous a discrètement laissé entrevoir comme pour mieux en respecter le mystère. Quand vous priez, retirez-vous dans votre cellule intérieure, et là dites simplement ABBA. Quelle mantra il y a dans ce mot! Au seuil de l’intimité, les mots, les pensées, les formules, les exercices deviennent inutiles. Il suffit d’être immobile et paisible, (Elisabeth de la Trinité) de se re-poser, de se vider de nous-mêmes pour se laisser affecter pour une Présence. Ne fermons pas notre coeur mais écoutons la voix du Seigneur. Alors tout ce que nous demanderons, nous l’obtiendrons vient de nous dire Matthieu.
Ce temps du carême est un long pèlerinage de contemplation de Jésus pour que se réalise en nous sa prière. Un long pèlerinage pour que notre vie devienne en état de prière, une vie devenue union à Dieu. Un pèlerinage moins pour obtenir ce que nous demandons mais pour devenir ce que nous sommes. Nous sommes capables de cette inouïe intimité avec le Père à la manière du Fils. Thérèse de Lisieux disait que prier, c’est offrir à Dieu une plénitude d’attention.. Je précise avec les grands priants de l’intellect du coeur, Francisco de Osuno dirait oraison du coeur (2e manière de prier.) pour en arriver à “penser par le coeur”. Dans le coeur est la vie et là il convient de vivre (François de Sales)
L’attention du coeur est incontournable pour atteindre cette intimité vraie, authentique avec l’autre. Offrir à Dieu une plénitude d’attention jusqu’à oublier que nous sommes attentifs. Offrir à Dieu un coeur mystique qui ne sait plus voir, entendre, ni parler tant il est habité par le Père. Les véritables priants, adorateurs le deviennent en étant esprit et vérité. Cela demande du temps, beaucoup de temps pour apprendre à se taire, beaucoup de labeur pour en arriver à un tel dépouillement. Si tu n’as pas grand chose à me dire chante Georges D’or écrit cent fois le mot je t’aime. Ce sera le plus beaux des poèmes. Cent fois, c’est peu pour ceux qui aiment. Entrer dans l’intimité de quelqu’un ne se fera jamais instantanément. Si nous trouvons la route ardue, sachons que l’Ami à qui nous offrons une telle présence, saura nous combler de la sienne.
A votre contemplation: L’extraordinaire de l’Evangile fut nous dire que Dieu est venu habiter chez les siens mais souvent nous avons peine à le recevoir sans poser nos conditions. Une eucharistie pour apprendre à prier sans condition jusqu’à nous dépouiller de nous-mêmes, pour voir avec nos yeux dans sa tête à Lui. Une eucharistie pour nous livrer, nous abandonner à son Père en prenant son chemin. AMEN
Accueil : Je salue votre délicatesse de m’offrir cette eucharistie, à une heure tardive (11hrs) ce qui permet à ma mère qui célèbre ses 90 ans de naissance, de se joindre à nous. Je me fais prière pour souligner que tout est grâce.