1998-C-Lc 18, 9-14-Dimanche 30e semaine ordinaire - pharisien-publicain
Année C : 30e dimanche ordinaire (litco30d.98)
Lc 18 : 9-14 JOURNÉE D'INTÉRIORITE POUR UN INSTITUT PRESENCE ET VIE
Deux personnes aux comportements opposés. Deux démarches spirituelles. Deux styles de visitation.
L ' un, vertueux, fidèle aux lois, capable de bonne oeuvre, artisan de son salut, va au temple visiter Dieu pour se faire regarder. Sa prière est remarquable par sa qualité. Je te rends grâce. C ' est la prière de Jésus : Père, je te rends grâce. La différence : non pour Tes merveilles mais pour ma merveilleuse personne parce que je ne suis pas comme les autres. Cet homme a une mentalité de donnant-donnant En retour de ses bonnes oeuvres, Dieu s ' engage à le récompenser. Il fait de Dieu un débiteur.
C'est ce qu'illustre magnifiquement la parabole de Luc ce jour. Le pharisien voit dans ses oeuvres la source du Salut. Il n ' est pas disponible au Royaume. A l ' écouter, il est le BIEN en personne. Différent parce que meilleur : ni voleur, ni injuste, généreux.. Différent parce que juste. Différent parce qu ' il gagne son ciel tout seul. Chez lui, tout est mis en place pour se faire regarder. Avec un tel CV, Il se tient la tête haute. Me reviennent en mémoire ces mots de Magdaleth . Méfiez-vous de vous-même : il n 'y a rien pire que le meilleur.
Le second, jugé par la rumeur, méprisé, condamné par une opinion publique hostile, a tellement peur d 'être reconnu qu = il se tient loin, à distance, dans la pénombre. Comme toute personne accablée, il n = ose pas lever les yeux de peur de voir un regard réprobateur . Pour lui, impossible de tomber plus bas. Sa vie ne va nulle part. Il se croit moins que rien. Il n ' a rien à offrir, pas la moindre oeuvre. Il est pauvre, démuni, désespéré . Sa grande souffrance : personne n ' a besoin de lui, de son amitié. Il est à la recherche d ' un regard qui sauve.
Sa prière prends pitié de moi, traverse le Temple, touche le coeur de Dieu. Lui, à la dernière place, pauvre de coeur, conscient de ses erreurs, de sa mauvaise vie, de son indigence, le voilà placé au coeur du Magnificat, au coeur du Benedictus, au coeur de tant de psaumes , au coeur de l ' Histoire du Salut.
Qu ' on se le dise clairement : Le Dieu du temple n ' a pas de préférence : le Seigneur est un juge qui ne fait pas de différence entre nous ( 1er lect.) Le Dieu du temple ne fait pas de distinction entre les personnes, entre une bonne et mauvaise prière. L ' un et l ' autre ont accès au Temple. Le Dieu du Temple privilégie l ' attitude des pauvres de coeur. L' un a préféré garder la tête haute, se faire regarder. L ' autre a crié sa pauvreté. Un pauvre a crié Dieu l 'écoute. (Ps).
Soyons vrai. En nous, il y a ces deux personnes, ses deux comportements. En nous, il y a une guerre permanente entre se tenir la tête haute et se tenir à distance . En nous, un combat entre être content(e) de soi et être content(e) de Dieu. Un combat entre : Toi pas moi ; entre s ' occuper de soi et s ' occuper de Lui. Ne te préoccupe pas tant de ta pureté dit François d = assise à frère Léon mais occupe-toi de Dieu. En nous, un combat de se sentir meilleur, de se faire voir. Il m 'a rempli de force pour que je puisse annoncer l 'Evangile a dit Paul tantôt. Il a élevé les humbles, renvoyé les riches les mains vides . Ce qui est le plus difficile, c ' est de se quitter soi-même, de se déprendre de soi, de se déposséder de soi-même avant toute visitation pour laisser la place à quelqu ' un d ' autre. Notre moi est à ce point encombrant qu ' il ne laisse aucun espace à Dieu.
Le message pour nos visitations : nous sommes tous et toutes appelés à cette profondeur de cette pauvreté du publicain. Dieu nous donne en retour de nos petitesses l ' assurance de son amitié. Evangéliser c ' est offrir au monde une stupéfiante nouvelle : l ' amitié de Dieu. Ici les oeuvres n ' ont aucune importance même si cela ne signifie pas de ne rien faire. Il nous faut reconnaître nos pauvretés personnelles, nos blessures secrètes. Il faut se laisser appauvrir même matériellement, voir nos réputations ternies. Naîtra en nous alors un véritable coeur de pauvre, comme ce publicain et comme la première des Béatitudes Nous deviendrons si agréables à Dieu qu ' Il utilisera nos visitations comme chemin de transfiguration.
A votre contemplation : Pour ouvrir nos chemins de visitation : un cri prends pitié de moi . Des mots qui font éclater l ' horizon, des mots-éducation qui révèlent que nos pauvres prières demeurent la voie royale d ' acces à Dieu. Des mots-mystères qui se laissent découvrir à force d ' audace dans l ' Esprit. Maurice Zundel a cette belle réflexion : l ' audace ( votre thème cette année) est attaché à ce qu 'il y a de plus bas, de plus sombre, aux pieds non aux pensées .. pour qu 'à chaque pas le pélerin courageux voit sa route, sans inquiétude et sans peur . L ' audace est attachée à nos pieds.
Dehors une terre en construction, en état de déffrichage. Que Marie nous apprenne que la petite voie est un pouvoir redoutable. Le siegneur s 'est penché sur son humble servante .telle est la prière du publicain. Le Siegneur fit pour moi des merveilles. Telle est la prière du chrétien. Son nom est saint.Telle est la prière de l ' évangélisateur. AMEN
ACCUEIL :
Ce matin aucune différence entre nous. Le Seigneur ne fait pas de différence (1ere lect) Il n ' y a pas entre nous des places réservées aux bons, d ' autres au moins bons. Il n ' y a pa de première ni de dernière place. Ici, il n ' y a qu ' un communauté qui se veut Présence et Vie à la manière de Jésus, c-a-d qui sait rendre grâce. Père je te rends grâce....parce que tu élèves les humbles, tu vois le fonds des coeurs, tu confies aux pauvres de coeur (publicain) le mystère de visiter son peuple.
Approchons nous de Dieu ou plutôt laissons maintenant Dieu s' approcher de nous. Reconnaissons nos pauvretés et lui les comblera de ses grâces.