1995-C- Lc 2, 33-35 Notre-Dame des douleurs
ANNEE C: Vendredi de la 23e semaine ordinaire (litco23v.95)
L 2, 33-35 fête de Notre-Dame des Douleurs
Marie a suivi Jésus jusqu'au bout, jusqu'à la croix. Elle était là, avec quelques femmes et un apôtre, Jean pour ne pas le nommer. Marie était-là, en notre nom, le coeur transpercé de douleurs. Elle n'a pas fui devant le spectacle du scandale de la Croix. Elle était-là à regarder venir la Résurrection.
Marie n'a pas fait semblant d'aimer. Comme son Fils, elle a aimé jusqu'au bout. Jésus avait déjà sur la route croisée la douleur de la veuve de Naïm accompagnant son fils unique en terre. Devant sa douleur, il lui a redonné son fils.
La voilà, elle sa mère, elle n'attire pas l'attention. Elle se fait simplement regard - Madame Claire aimerait ce mot-là - sur son Fils comme pour porter avec Lui ce qui lui arrive. Elle était là pleine de compassion. Elle était là debout mais non effondrée. C'est ainsi qu'elle a reçu les paroles de Syméon lui prédisant qu'un glaive transpercera son coeur.
Dans toute vie, il y a un passage à faire : celui de se donner totalement à Dieu à celui de se livrer comme Lui. Ce n'est pas la souffrance qui sauve le monde, c'est le jusqu'au bout de l'Amour . Votre labeur, contemplatives, c'est, comme Marie de passer du don de vos vies à celui de livrer jusqu'au bout vos vies pour la salut du monde.
Aux heures importantes de l'Histoire du Salut, quand les temps anciens sont accomplis et que l'Histoire bascule sur une Terre Nouvelle, quand Jésus passe de la vie familiale et la vie publique et qu'il lance à la foule ce cri Qui est ma mère? à l'heure suprême et glorieuse de la Croix qui venait achever son oeuvre ; quand on passe des "actes" de Jésus aux "actes" des apôtres, Marie était-là.
Comme elle est grande, l' obéissance de la foi dont Marie fait preuve face aux insondables décrets de Dieu. Elle se livre sans réserve à celui dont les voies sont incompréhensibles (rm11,33) . Elle maintient énergique aussi l'action de grâce de sa personne dit Redemptoris Mater pour achever en elle-même " ce qui manque aux détresses du Christ en faveur de son corps qu'est l'Eglise" (Col1,24) . Marie, au pied de la Croix, nous révèle le coté féminin de la tendresse et de la miséricorde de Dieu, laisse entendre notre Pape dans son encyclique sur Dives in misericordia (no 4, note 52) .
A votre contemplation: on ne peut aimer sans souffrir. Et, le souffrance ne manque jamais au rendez-vous de l'Evangélisateur. "Sans peine" dit Vigneault, il n'est point d'aimer. Que faisait Marie quand elle a vue son fils compté parmi les morts? quand elle a été témoin du désarroi des disciples qui ont pris la fuite à l'arrestation de Jésus : Que tout se passe pour moi comme tu l'as dit (Luc 1,38) . A l'heure de la souffrance, il ne reste plus que la Parole a garder fidèlement dans son coeur (Luc 2,51) . Avec elle, allons jusqu'au bout de l'amour. AMEN
ACCUEIL :
" Que tout se passe pour moi comme tu l'as dit" et cette mère a donné tout ce qu'elle avait de plus précieux: son fils qu'elle a vu mourir dans le pire tourment. " Elle souffrit profondément avec son Fils " affirme Redemptoris Mater . Portons à Dieu ce matin toutes ces mères qui souffrent en voyant leur fils tués, maltraités. Pour toutes les blessures de notre monde, contemplatives devenons Eucharistie.