2000-B- Vendredi 4e semaine ordinaire -Mc 6, 14-29 accueil de l’icône de la Trinité
Année B : vendredi de la 4e semaine ordinaire (litbo04v.00)
Mc 6, 14-29 accueil de l’icône de la Trinité
A l’heure où arrive ici l’icône de la Trinité, périclitant d’un monastère à l’autre en cette année jubilaire, je fais mien ces mots de l’antienne d’ouverture de ce jour : je veux, Seigneur, ne jamais me rassasier de ta présence. Oui, en regardant cette icône, ne jamais se rassasier d’habiter ensemble (Ps132), de partager cet harmonieux échange entre le Père qui n’est que communication au Fils, le Fils qui n’est que restitution au Père, et l’Esprit qui n’est que respiration vers le Père et le Fils qui aspirent vers lui (Maurice Zundel). Ne jamais se rassasier de glorifier de la Trinité dont tout provient et vers laquelle tout s’oriente dans le monde et dans l’histoire(tertio millennion adveniente, no 55).
Quelqu’un a écrit que voir Dieu ne signifie pas le voir mais voir ce qu’il faut faire (Emmanuel Lévinas cité par P.Miquel dans lettre de Ligugé 1991, no257, p.57). Ce que Dieu plus intime à nous-même que nous-même(Augustin) a fait en nous envoyant son Fils, ce fut de nous confier, en héritage, la possibilité de n’avoir qu’un seul coeur, qu’une seule âme, de ne faire qu’un parce que vivant d’un même Esprit, membre d’un seul corps, d’une seule communauté. Il n’y a juif, ni grec, ni esclave ni homme libre, ni homme ni femme car nous sommes tous un dans le Christ (Ga3,28) Ce qu’il faut faire, c’est devenir Trinité. Augustin précisait : tu vois la Trinité quand tu vois la charité. Voilà qui résume le sens profond, le pourquoi de votre accueil de cette icône. Devenir ce que vous voyez. Devenir charité, devenir cette vie qui nous habite et nous soutient.
Ce Jésus devenu célèbre que le roi Hérode croyait être celui qu’il a fait décapiter, Jean ressuscité d’entre les morts ; ce Jésus devenu célèbre que d’autres identifiaient au prophète Elie, ce Jésus devenu célèbre parce qu’il ne parlait pas comme les autres exige de ses disciples que nous acceptions, comme lui, comme Jean-Baptiste, de vivre ensemble, en communauté d’amour. Voilà qui est un combat constant, voire une mort constante.
Dans cette icône, il y a un chemin d’unité proposée, offerte, donnée à nos vies. Parce que Dieu est Père, nous devons des fils (Rm8, 16). Parce que Dieu est Fils, nous voici tous frères(8,29). Parce que Dieu est Esprit, nous sommes, dit St Jean, tous des amis (Jn15, 15). Regardez cette icône, c’est se sentir aimé en plénitude pour aimer à notre tour en totalité. La Trinité vient de dire Jean-Paul 11(audience du 19 janvier 2000) se retrouve aux origines mêmes de l’être et de l’histoire du salut et précise le Pape, notre regard lui-même ne réussit pas à arriver à une telle profondeur. Au dedans de nous, nous sommes habités. Quelqu’un de plus intime à nous que nous est là, à l’intérieur de nous !
A votre contemplation et je termine sur ces mots de Guillaume de saint Thierry: Ô Toi, Dieu le Père, créateur, à qui nous devons la vie; Ô Toi, le Fils rédempteur qui nous donne de revivre ; Ô Toi Esprit d’Amour qui nous partage le vrai bonheur. Toi le Principe vers lequel nous remontons, toi le modèle que nous suivons, toi la grâce qui nous donne la réconciliation, Nous t’adorons et nous te bénissons. Amen.
Accueil :
Au lendemain de ce jour jubilé que vous venez de célébrer, à la veille d’accueillir chez vous l’icône trinitaire soulignant cette année consacrée au Dieu un et trois, une célébration pour que nos yeux du coeur soient assez pénétrants pour se laisser habiter par se mystère trinitaire dans lequel tout ce qui existe trouve son commencement et sa fin (Jean-Paul 11 audience 19 janvier 2000)