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2010-C-Lc 18, 9-14 -Dimanche 30e semaine odinaire - ne soyons pas des «pharisiens-publicains»

Trentième dimanche du Temps ordinaire (litco30d.10)
Lc 18, 9-14 : NE SOYONS PAS DES «PHARISIENS-PUBLICAINS»

Vous avez sans doute observé que les deux hommes croyants de la parabole priaient dans le même temple, mais ne priaient pas devant le même Dieu. L'un, arrogant, voulait recevoir l'admiration de Dieu, son «amen» à sa manière de vivre. Il étalait devant Dieu sa suffisance, son contentement de lui-même - je ne suis ni voleur, ni adultère-, son mépris de ceux qui ne vivaient pas comme lui. Il est sorti du temple comme il y était entré: rempli de lui-même. Sa prière n'a rien changé à sa vie simplement parce que, et je cite Benoît XVI, son moi n'était pas intégré à un Moi plus grand. Dieu était plus petit que lui.

L'autre, voleur, tiraillé, affecté par ses échecs, ses failles, se sentant méprisé par son entourage, exprimait à Dieu son besoin d'un regard de miséricorde: prends pitié de l'humain que je suis. En entrant dans le repentir, le publicain a trouvé la porte secrète qui ouvre sur le mystère d'un Dieu au cœur de miséricorde. Devant ce Dieu qui était grand que lui, il bassa la tête, dit Luc. La première lecture rappelle que la prière des «priants imparfaits» - le texte dit des pauvres -  traverse les nuées et qu'elle ne s'arrête pas avant que le Très haut ait jeté les yeux sur lui. Le psaume disait : un pauvre a crié: Dieu l'écoute et le sauve.

Devant nos yeux, deux priants, deux croyants qui n'avaient pas bonne réputation. Les deux sont repartis - chacun de nous éprouvera cela au terme de cette célébration - sans savoir comment Dieu a accueilli leur prière.

Que comprendre pour nous, aujourd'hui ? Ce serait trahir la pensée de Jésus de conclure que Jésus prend position en faveur du publicain qui se tenait à distance et qu'il répudie le comportement autosuffisant du pharisien. Le message est ailleurs : Jésus veut nous faire comprendre que nous avons, par grâce, une belle fonction : celle de prier. Et Jésus nous ne suggère pas, comme chemin, celui du pharisien tellement rempli de lui-même qu'il n'avait pas de place pour Dieu dans sa vie; sa prière n'était qu'un rituel vide, comme nous peut-être en venant ici chaque semaine. Jésus nous suggère un autre chemin que celui du publicain qui se complaisait dans ses échecs et failles. Jésus nous propose comme chemin - il n'est pas facile - celui  de la dépossession de nos «MOI»  et celui du détachement de nos échecs et failles.
 
Saints hommes, saintes femmes, par cette parabole, Jésus nous dit que notre prière sera écoutée de Dieu si nous nous vidons de nous-mêmes, si nous prenons une distance de nos échecs, si nous cessons de les ruminer pour entrer, pour sceller entre nous, créatures, et Dieu créateur une union intime comme deux morceaux de cire fondus ensemble, dit le curé d'Ars qui ajoute : on ne peut plus les séparer.

Les délices de Dieu, dit le livre des Proverbes,  c'est de s'unir à nous. Notre béatitude, comme nous l'entendrons lors de la fête de la Toussaint, c'est de prendre le chemin,  de faire le vide de nos MOI, de nous libérer de nos   complaintes pour laisser Dieu tomber en nous. Le vide oblige Dieu à tomber en nous (Maître Eckhart).

Paraphrasant le thème de ce dimanche des missions, je vous dis: au nom de Jésus, ouvrons des chemins d'Évangile dans nos cœurs et nos temps de prière seront comme un encens que le Père- celui dont nous dirons tantôt qu'il est Notre Père- recevra avec extrême ravissement. Le chemin de la prière que nous ouvre cette parabole, nous fait entrer dans un bonheur qu'on ne peut comprendre. Il se reçoit comme une grâce de Dieu.

Vous avez compris que la prière qui plaît à Dieu, qui lui est agréable et qui fait que nous retournons chez nous purifiés,  c'est à dire avec le cœur de Dieu en nous parce que le nôtre est transformé au sien - ne consiste pas à rendre grâce parce que nous ne sommes pas comme les autres. Elle ne consiste pas non plus à rendre grâce à Dieu pour nos misérables tiédeurs à désirer une plus grande imitation de Jésus. La prière qui plait à Dieu n'est pas dans la privation de nos MOI comme de nos complaintes mais, disent les mystiques, dans le dépassement de nos réalités d'en bas pour celle atteindre celle d'En-haut. Voilà, disait Paul tantôt, ce pourquoi il faut se battre et tenir jusqu'au bout si nous voulons recevoir la récompense du vainqueur. Que cette eucharistie comme l'exprimera la prière finale, achève de produire en nous ce qu'elle signifie afin que nous entrions en pleine possession du mystère que nous célébrons. AMEN.
 

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Date: 
Mercredi, 1 septembre, 2010

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