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2009-B-Lc 18, 35-43 Lundi 33e semaine ordinaire- que veux-tu que je fasse ?

Année B : Lundi 33e semaine ordinaire (litbo33l.09)
Lc 18, 35-43 aveugle : que veux-tu que je fasse

Pierre ouvre sa 1ière lettre en affirmant : Quand nous manquons de connaissance, de ténacité, d’amitié fraternelle, nous sommes des aveugles qui tâtonnent (2 Pi1, 9).  Il ajoute nous savons cela mais il est bon de nous le rappeler. Il est bon de nous rappeler que nous marchons à tâtons quand notre foi vacille. Bartimée il y a peu de temps et aujourd’hui ce mendiant de long de la route, nous confirment que c’est lorsque nous voyons Jésus,   lorsque nous voyons le figuier fleurir dans nos hivers, que nous nous portons mieux.  Jésus ne guérit pas. Il dit : Va, ta foi t’a sauvé.  L’aveugle a pris les devants pour se jeter dans les bras de Jésus (Thérèse de Lisieux). Il a été guéri.  Aux regards de la foi, le monde est rempli d’aveugles.

Il y a autour de nous des soi-disant voyants qui ne voient rien, des soi-disant croyants qui ne croient en rien, des semi-voyants dont le regard est obstrué par des nuages. Il y a des aveugles qui dans leur nuit et l’évangile confirme cela, voient mieux que nous. L'unique raison de notre vie de foi est de voir Jésus de Nazareth. Le voir dans l’obscurité, dans la nuit de foi comme Mère Térésa, mais ce voir est un savoir que quelqu’un marche près de nous. Ce voir est un sentir ses pas comme l’aveugle, sur nos routes. Plus nous le percevons, plus nous sommes séduit, plus nous nous laissons séduire.  « Tu m'as séduit, Seigneur et je me suis laissé séduire ; tu m’as maîtrisé, et tu as été le plus fort » (Jr 20.7). N’est-ce pas ce qui a été l’origine de notre appel à sa suite?
Celui qui change la vie, Celui qui peut ouvrir ce qui est encore fermé, Celui qui peut faire voir le ciel et la terre du même coup, toute transfigurée sous le soleil de Dieu, il s’avance. Il passe sur nos chemins. Ce voir ce Dieu, ce charme de voir Jésus, a continuellement besoin d'être nourri, désiré, cultivé, alimenté pour ne pas se perdre. Oui, il y a risque avec les années d’une fatigue- les anciens parlaient d’acédie-  d’une perte de séduction, d’attirance de Dieu en nous. Nous sommes alors comme des aveugles qui tâtonnent. Voir Dieu avec les yeux de la foi, origine de notre engagement apostolique, est le secret pour garder d'une façon permanente le charme du Christ ! 

C’est quand nous devenons éblouis, quand nous demeurons en état d’éblouissement par Dieu que notre vision devient contagieuse et que nous l’annonçons. Pour avoir vu le Christ dit Pierre dans tout son éclat, nous l’annonçons (1 Pi1, 16) Songeons à Jean qui a vu de ses yeux, aux apôtres. Ils ont eu des disciples désireux de s’enivrer à leur parfum. Songeons à François, tellement ébloui par l’Évangile qu’il en a fait son seul programme de vie. Des disciples le suivent depuis huit siècles. 

Voir pour nous émerveiller. Voir pour œuvrer à émerveiller. Il suivait Jésus en rendant gloire à Dieu (Ev). Voir Dieu nous rend riche de la plus belle richesse qui soit : ne plus nous voir, ne plus être aveuglé par toutes ces richesses éphémères jusqu’à créer entre nous et le monde un espace infranchissable. Un humanisme infranchissable. Guerric qui passé toute sa vie à rechercher et voir ce Dieu non de dos comme Moise mais plutôt dans le miroir de la charité, écrit dans sa lettre au mont Dieu : voir Dieu c’est tout donner sans pour autant ne rien perdre. C’est entrer dans un jardin d’Éden. C’est rêver sans pour autant être rêveur. Le grand problème de l’humanité écrit Emmanuel Mounier, c’est que la nature de l’homme, c’est l’artifice. Nous sommes aveugles.

À votre contemplation : nos yeux sont ceux de Dieu qui voient les besoins de son peuple et qui est venu les soulager. Nos oreilles sont les oreilles de Dieu qui écoutent les plaintes de l’humanité. Nos mains sont les mains de Dieu qui portent secours aux rejetés de notre société. Nous sommes un relais entre Jésus et notre entourage. Nous sommes aussi un relais entre notre entourage et Jésus. Nous sommes une échelle qui fait monter la prière de notre peuple à Dieu et qui fait descendre Dieu auprès de notre entourage. Une eucharistie pour nous remettre à voir dans ce pain, ce que nous sommes : des transsubstantiés qui forment aujourd’hui son Corps. AMEN

 

 

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Date: 
Dimanche, 1 novembre, 2009

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