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2009 - B - Lundi 30e semaine ordinaire -Lc 13, 10-17 jour de sabbat

Année B : Lundi 30e semaine ORDINAIRE (Litbo30l.09)
Lc 13, 10-17 jour de sabbat

Où est l’erreur? Du côté de Jésus qui ne respecte pas la loi du sabbat ou du côté des chefs religieux qui ne respectent pas le droit à la vie? Où se trouve la beauté dans cette page de Luc? Du côté des chefs religieux soucieux de vivre à la perfection la loi ou du côté de Jésus trop empressé de soulager un malade? Dit autrement, le bien suprême, la beauté suprême est-elle dans le respect de la loi ou d’offrir à la vie de vivre? 

Luc, nous le soupçonnons bien, en nous présentant ce passage veut nous faire voir une autre beauté que celle de la pratique légaliste de la foi. Cette autre beauté qui a beaucoup fait réagir les chefs religieux, c’est celle d’un comportement nouveau, inédit et ce qui plus est, authentique. Jésus est trop vivant pour se limiter à la logique du sabbat. Trop vivant pour suivre la pure logique d’un ordinateur sans cœur et sans âme. Il y a chez lui une fantaisie qui voisine la folie pour la vie. Jésus est vraiment homme nouveau. Il dégage un esprit nouveau.Jésus n’est pas un rapiécé. Sa tunique est sans couture, dit-on. Jésus est déroutant. Pour lui, le protectionnisme religieux ne protège rien. Jésus ouvre sur un espace neuf.

Homme d’un esprit nouveau, Jésus exhale une authenticité qui attire et repousse. Tout chez lui laisse voir qu’il vient d’ailleurs.  En lui, il n’y a pas l’amalgame humain du bien et du mal. Ce qui fait réagir son entourage, si nous entrons dans cette parole de Dieu, c’est moins le fait d’intervenir un jour de sabbat que son gros bon sens.

Jésus est humain. Il est venu sauver l’humain. Voilà ce qui transparaît dans son geste. La priorité de Jésus n’est pas de s’opposer pour s’opposer. Il est venu délier ce qui meurtrit, délivrer ce qui pervertit. En agissant comme il vient de le faire, Jésus n’est ni arrogant ni démagogue. Il ne manifeste aucun désir de supériorité. Pour Jésus, nous sommes tous — chef religieux et gens ordinaires — de la même race. Comme l’exprime l’épître aux Hébreux, pour Jésus nous sommes des sanctifiés qui ont la même origine que le sanctificateur (He 2,11).

Devant nos yeux ce matin, un appel à décloisonner nos regards. Jésus ne se tient pas sur le terrain de la légitimité, ni sur celui de l’institution. Ce n’est pas son problème.  Humain, Jésus – et c’est ça la nouveauté — s’oppose à tout ce qui empêche l’humain de vivre. Il est venu pour les malades.  Humain, il refuse de charger les autres de fardeaux impossibles à porter. Humain, Jésus est inspirant.  Sa parole n’est pas enfermée dans la lettre. Humain, Jésus montre que ce n’est ni le pouvoir ni le savoir, ni la loi ni la morale qui apportent la guérison, mais la Vie. Humain, Jésus priorise même au risque de sa vie, la vie en abondance. Cette nouveauté-là ne peut être mise dans de vieilles outres ni sous le lampadaire. Cette nouveauté-là — tous ceux et celles qui la clament en font l’expérience – naît de l’épreuve, du rejet.

Saintetés, cette nouveauté-là est déjà née, déjà présente chez nous. Cette nouveauté-là nous est confiée. À notre Église aussi. Nous avons cette double mission comme l’exprimait hier l’évangile, d’entendre les Bartimée sur le bord de nos routes crier : Jésus, fils de David, aie pitié de moi, et d’y répondre par cette parole d’espérance qui montre que nous sommes dans la Parole : lève-toi, il t’appelle.  Voilà qui est humain : entendre les cris et d’y répondre. Il y a très longtemps, un père du désert, Abba Poemen, disait : il y a une voix (à l’intérieur de nous) qui (nous) crie jusqu’à (notre) denier souffle : aujourd'hui, convertis-toi… à l’humain. Ce n’est pas humain de ne pas voir un jour de sabbat que notre Dieu est là dans les blessés. 

Sur le bord de nos routes, autour de nous, des hommes et des femmes, des jeunes sont là. Ils entendent et voient des chrétiens, ils voient des Jésus qui passent sur leur route. Ouvrons-leur nos oreilles, tendons-leur nos mains. Soyons pour eux et elles des présences réelles, des sources de joie. Et nous accomplirons nous aussi le même miracle de redonner du souffle. AMEN

 

Évangile: 
Année: 
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Date: 
Dimanche, 1 novembre, 2009

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