2003 - B- Lc 11, 15-26-Vendredi 27e semaine ordinaire - ne pas avancer, c'est reculer.
Année B : Vendredi de la 27 e semaine ordinaire (litbo27v.03)
Lc 11, 15-26 Ne pas avancer, c'est reculer.
Jésus n'agissait pas seulement par la parole mais aussi par son attitude qui suscitait étonnement, admiration, enthousiasme, mais aussi opposition. Que ce soit sa présence à la table des publicains, le pardon accordé à des prostitués, à des pécheurs publics, l'expulsion d'un démon muet, la transgression de la loi du sabbat, Jésus étonnait, enthousiasmait. Toute sa vie, Jésus dans sa manière d'agir laissait voir « une réalité cachée en lui » « Si c'est par le doigt de Dieu- cette réalité cachée comme vient de nous dire Luc- que j'agis, alors le règne de Dieu vient de survenir, d'arriver chez vous".
Contemplatives, ne pas avancer dans nos efforts de reconnaître cette « réalité cachée » en n'expulsant pas au quotidien ce chef des démons, c'est reculer et lui donner toute la place. L'avancement c'est être convaincu que nous n'avons jamais complètement éliminé de nous et en nous cette complicité avec les démons « qui nous entravent et nous arrêtent » vient de nous dire l'oraison. Nous devons marcher sans cesse, tendre constamment vers quelque chose de mieux, monter parce que s'arrêter, c'est inévitablement donner emprise à la nuit (1 ière lecture). Nous ne pouvons que descendre dès que nous cessons de monter. Évidence.
Les divisions – tout royaume divisé - apparaissent quand nous nous tournons davantage vers nous-mêmes que vers Dieu. Le mal essentiel, c'est justement de nous détourner de Dieu pour nous tourner vers nous-mêmes. Ici, dans cette vie monastique, il importe « de demeurer sobres et vigilants contre les démons» (St Bernard) pour se tourner vers Dieu en se détournant de nous-mêmes.
« Nul » dit saint Jérôme dont nous venons de célébrer la mémoire « n'est plus heureux que le chrétien parce qu'il possède le Royaume » mais il ajoute « personne ne combat autant que lui. Nul n'est plus fort que le chrétien parce qu'il vainc le diable mais nul n'est plus faible parce qu'il aime sa vie. (Lettre 124 à Rusticus) Si cette réalité décrite par Jérôme est la nôtre « nous n'avons pas à chercher l'Époux mais le médecin » (St Bernard) parce que nous sommes encore tourmentés par des divisions intérieures et des rivalités extérieures.
Il est nécessaire de nous donner l'enthousiasme de ne jamais nous fatiguer ni nous lasser au contact quotidien avec « cette guerre la plus terrible qui est celle contre nous-même » ( Patriarche Athënagoras) N'arrêter nos yeux sur rien d'autre que ce « Règne de Dieu et la puissance de son Christ » (Acclamation) exige que nous cessions de regarder nos terres –nos « moi » - pour aller vers un lieu, une terre promise, que nous ne connaissons pas.
A votre contemplation : Le mal est toujours d'accord avec lui-même. Ceux qui font la guerre sont d'accord avec elle. Ceux qui veulent tuer sont toujours d'accord pour tuer. Ceux qui veulent la paix sont-ils capables de la vouloir et de l'instaurer?. Le travail de réconciliation entre le Royaume de Dieu et nos petits royaumes passe par le chemin de l'Écoute, de la contemplation. Il sera toujours un combat inachevé. Que l'Esprit saint nous dira l'oraison finale, fasse persévérer dans la droiture ceux qui ont reçu la force d'en Haut. AMEN
ACCUEIL :
Se tromper devient un chemin de salut. Se reconnaître s'être trompé est une grâce qui repousse tous les démons du monde. Une eucharistie pour éloigner de nous tout ce qui nous entrave à devenir des saints et saintes de ce nouveau millénaire.