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2025-C-dimanche de la 28e semaine ORDINAIRE (litco28d.25)
Luc 17, 11-19 – la moelle de toute vie : n’être que louange. 

Qu'avons-nous répondu après la première lecture ? Nous rendons grâce à Dieu !
Qu’avons-nous répondu après la deuxième lecture ? Nous rendons grâce à Dieu ! 
Au début de la prière eucharistique : Rendons grâce au Seigneur notre Dieu. C’est bon et juste.
Si quelqu’un vous demande pourquoi venez-vous à la messe ? Nous sommes ici pour rendre grâce.

Et nous avons comme professeur un dangereux incroyant selon les notables religieux, un lépreux samaritain. Un Naaman, ce commandant de l’armée qui accepte d’aller se baigner dans le Jourdain. Les deux chantent à leur façon un vrai « magnificat ». Ils reconnaissent à la fois leur petitesse et la grandeur de Jésus.

À écouter la réaction des gens, les demandes à Jésus se font plus nombreuses que de prendre le chemin de la reconnaissance. La gratitude n’est pas aujourd’hui le premier réflexe. C’est plutôt la récrimination, les com-plaintes. Le riche de la parabole nous ressemble : je vais construire plus de greniers pour accumuler plus de choses (Lc 12,13-21). 

Rendre grâce, c’est plus qu’une bonne manière de vivre, plus que de dire merci, c’est la moelle de toute vie. La moelle de l’Évangile. Père, je te rends grâce. Notre premier devoir, notre première attitude est d’apprécier. S’émerveiller. Savoir être reconnaissant, c’est une bénédiction. Toute vie est « bénédiction », action de grâces.

Voir du merveilleux dans notre quotidien, se savoir en présence de quelque chose de beau, de mystique, savoir élever nos cœurs jusqu’à l’admiration au milieu des scènes d’horreur, assure une longévité à la vie disent les chercheurs parce que cela nous permet d’éviter le stress du négatif. Cela se voit dans les communautés reli-gieuses. Nous sommes tellement bombardés par le superficiel que nous ne savons pas ou peu rendre grâce et admirer que la terre entière a vu la victoire de notre Dieu (Ps). Un sur dix, observe Jésus.

Savoir reconnaître les bienfaits dont nous sommes comblés prolonge la vie parce que cela nous décentre de nous-mêmes, nous ouvre à quelque chose de beau. La plus belle expérience que nous pouvions faire est celle du mystérieux (Albert Einstein). Nous émerveiller rend la vie plus heureuse, nous rend en meilleure santé, plus con-nectée à Dieu et aux gens autour de vous. Un terme anglais dit cela : « awe » « wonder ».

Nous sommes entourés d’épiphanies de beauté : beauté morale qui s’exprime dans les soins apportés aux autres, beauté de la nature, beauté de la musique, beauté d’une vie familiale, beauté d’une simple rencontre for-tuite. La beauté pour un instant nous fait « disparaître », nous connecte à quelque chose de plus grand que Jésus appelle son royaume. Dans notre ordinaire, il y a de l’extraordinaire. Dans l’ordinaire de notre rencontre chaque semaine, il y a de l’extraordinaire : découvrir du neuf sur Dieu.

L’émerveillement nous guérit pour un instant de nous-mêmes, de l’« igolâtrie » pour citer le pape François et [nous] jette dans une Présence (Maurice Zundel). Nous ne voyons plus la beauté d’un petit peu de sourire, d’un simple verre d’eau. Qu’avant toute chose que l’on fasse des actions de grâce, voilà ce qui plaît à Dieu (1 Tm 2, 1).

Une vie de beauté, je l’ai célébré cette semaine en la personne de Marie-Rose Durocher, née à Longueuil, et qui avec rien a bâti une civilisation de l’amour (Jean-Paul 11) en éduquant les enfants à la foi. Et mardi de cette se-maine, Marguerite d’Youville, veuve très jeune, nous fait admirer que sa vie de foi a fait beaucoup de bien aux enfants qu’elle accueillait. Deux communautés qui ont et qui font encore beaucoup de bien.

Que ce week-end de l’Action de grâces nous fasse entendre ces paroles de Jésus qui s’adresse à nous : relève-toi et reprends la route. Devenons pèlerins d’espérance. Pèlerins de l’émerveillement ! De la gratitude ! Où ? Dans la création, dans l'amitié, dans le pardon de Dieu, dans le visage des autres.