2025-C-Lc 6, 39-45 - dimanche 8e semaine ORDINAIRE-des millions de mensonge sur Dieu
Année C- dimanche de la 8e semaine ORDINAIRE (LITCO08D.25) 2 mars
Lc 6, 39-45 des millions de mensonge sur Dieu
On est athée non pas tant parce que Dieu n’existe pas, mais parce qu’on refuse, di Adolphe Gesché, d’adhérer à un Dieu pervers. Mieux vaut, ajoute-t-il, risquer que Dieu n’existe pas plutôt que de le voir comme pervers. J’ai la profonde conviction que l’image qu’on se fait de Dieu en une trahison de ce qu’il est. Nous nous racontons beaucoup d’histoire sur Dieu qui parlent plus de nous que de Dieu.
Que de mensonges sur notre perception de Dieu ! Que de bavardages, que de parle parle, jase jase sur Dieu ! Les petits côtés d’un homme apparaissent dans ses propos. On juge l’homme en le faisant parler (Lecture). Ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur (Lc 6, 45).
Quelqu’un a écrit (Maria Ressa) que si nous répétons un mensonge un million de fois, il devient une vérité. L’image d’un Dieu qui cherchait Caïn pour le punir pour son geste fratricide, celle d’un Dieu légaliste qui réduit à néant la liberté humaine, celle d’un Dieu qui nous espionne, qui nous prive de notre autonomie, d’un Dieu chien de garde de notre conscience, trahissent l’identité profonde de Dieu. Heureusement que ces images qui ont donné naissance à l’athéisme sont en fin de vie. Un Dieu qui n’est pas bonne nouvelle ne mérite pas d’exister. Un Dieu qui nous empêche de nous assumer est un Dieu nuisible à l’humanité.
Nous n’avons jamais fini de comprendre la révolution de la miséricorde qu’apporte Jésus. Il est venu nous sauver d’un Dieu pervers, légaliste, incroyablement irrespectueux de ce que nous sommes. Le Seigneur est tendresse et pitié.
Pour nous dire qui il est, Luc nous présente trois paraboles : celle de l’aveugle qui ne peut guider un autre aveugle sans tomber dans le trou ; celle de la paille qui obstrue notre regard sur l’autre ou celle d’un arbre qui ne donne pas de bon fruit. C’est le fruit qui manifeste la qualité de l’arbre (Sg 27, 7).
Ces trois paraboles appellent à nous donner un regard de sagesse qui permet de voir ce qu’un aveugle ne voit pas ; un regard lucide sur soi-même en remarquant la paille qui obscucit notre vision ; un regard qui refuse de voir du mauvais fruit partout. Si ton œil, dit un proverbe, ne contemple pas, il ne verra pas. Ces trois petites paraboles appellent à regarder en profondeur. Elles nous font passer d’un Dieu repoussant à Dieu séduisant par son incomparable miséricorde à notre endroit.
La question de Jésus devrait être la nôtre : que veux-tu que je fasse pour toi ? La réponse de l’aveugle devrait être la nôtre que je vois. Désirer ce regard de sagesse d’être voyants de l’invisible plutôt que des voyeurs qui guettent les multiples travers des autres. Un aveugle ne peut conduire un aveugle. Avouons-le, quand il s'agit des autres, avec quelle facilité nous avons l'œil ouvert . Nous voyons beaucoup de poussières chez les autres.
Notre regard manque de sagesse quand il ne voit que les poussières (pailles) chez les autres. Il manque de lucidité quand il ne perçoit plus les bourgeons de vie, seulement de mauvais fruits. Il manque de vision quand il refuse de faire parler l’autre pour y découvrir la qualité de l’arbre (Sg 27, 6). Notre regard parle plus que notre langage.
Le carême sera un temps favorable pour travailler nos regards, pour y infuser des jets d’espérance. Celui qui a l’expérance vit différemment; une vie nouvelle lui a déjà été donnée (Spe salvit #2). Jésus fait de l’intégration du négatif la pierre angulaire de ses prises de paroles. Il m’a envoyé porté la bonne nouvelles aux pauvres. Voyons-nous du positif émergé dans le négatif ?
Il faut travailler nos yeux pour découvrir et raconter les multiples histoires porteuses de beauté, cachées dans les plis de l’actualité[1]. Ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde le cœur. AMEN.