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2025-C-Jn 17, 11-19 - ouverture semaine de l'unité- crois-tu cela ?

2025-C- samedi de la 1re semaine ORDINAIRE (litco01s.25)

Jn 17, 11-19 : cela

Nous avons tous une identité commune. Nous sommes tous aimés de Dieu. Cette affirmation ne fait pas problème. C’est l’identité de ce Dieu qui ne fait pas l’unanimité. Déjà, il y a plus de 1700 ans cette année, cette identité a donné lieu à beaucoup de débats. Il aura fallu de longue et laborieuse discussion au concile de Nicée en 325 pour que plus de 250 évêques (le chiffre est approximatif) s’entendent sur une déclaration de foi, celle de notre Credo. Deux évêques ont refusé d’opposer leur signature à cette déclaration trinitaire. La discorde portait sur la nature de Jésus. Était-il homme devenu fils de Dieu ou Dieu dès sa naissance ?

En proposant pour cette semaine de l’unité des chrétiens le crois-tu cela de Jésus à Marthe, c’est le cœur des divisions entre nous qui est soulevé. Croire, oui. Mais croire cela. Les divisions portent sur le cela. Et Jean donne une direction à ce petit mot cela quand il reconnaît que Jésus a une immense vision pour nous : que tous soient un. Il ne s’agit pas d’unanimité de façade, d’être tous pareil, de neutraliser nos différences, ni de simulacre d’intégration forcée, ni même de cette profonde amitié qui unit Jésus aux siens et les disciples entre eux. Avec le temps, cette unité peut de s’affadir, perdre de sa saveur, voire de disparaître.

Cela.  Au centre de sa prière dite sacerdotale se trouve « cela », cette vision d’un monde appelé à vivre entre nous de cette même intensité d’union que Jésus vit avec son Père. Jésus est plus prophète que manager. Garde mes disciples unis dans ton Nom (Jn 17,11). Il veut nous voir vivre comme une communauté égalitaire d’êtres, et non comme une hiérarchie d’individus vivant côte à côte, mais non ensemble. Ce n’est pas un impératif ou un fait accompli, mais une invitation. Depuis les années 30, cette semaine nous met en mouvement pour bâtir l’unité que Dieu voudra, par les moyens qu’Il voudra (père Paul Couturier).

Cela. Le mot nous introduit au cœur de ce que vit Jésus avec son Père. Père qu’il soit un comme moi et toi. Le projet de Dieu est de nous voir connaître le Père comme Jésus le connait. De nous voir vivre des mêmes dispositions. Qui me connait, connait le Père. Vivre entre nous de la même intensité amoureuse qu’il vit avec son Père. Son projet est de nous voir vivre pleinement sa prière.

Cela. Jean ne rapporte pas le Notre Père, mais sa prière dite sacerdotale dit la même chose. Père Saint, garde mes disciples dans la fidélité à ton nom que tu m'as donné en partage. Et nous disons chaque jour Notre Père qui est aux cieux que ton NOM soit sanctifié. Et à la fin de ce texte, je ne te demande pas de les retirer du monde, mais que tu les gardes du Mauvais. C’est un écho à ne nous soumets pas à la tentation, mais délivre-nous du Mal.

Et pour définir l’esprit de ce cela, Paul utilise des mots très forts. Je vous en conjure […] vivez d’un même amour, une seule âme, un seul sentiment […] évitez la vaine gloire. Estimez par humilité que les autres sont supérieurs à soi en ne cherchant pas son intérêt, mais ceux des autres (Ph. 2, 2-4). Regardez le Christ qui s’est humilié, abaissé.

Le remède qu’il propose contre les divisions qu’il appréhende, c’est l’humilité où chacun s’efface devant l’autre. Ayez entre vous les mêmes sentiments qui sont dans le Christ Jésus, d'humilité, de dévouement, de détachement et de générosité. Cela devrait être la priorité de nos journées plutôt que de rechercher le pouvoir, le prestige, la domination sur l’autre. Se croire supérieur entraine beaucoup de divisions.

Cet appel de Paul, connu comme hymne christologique, résonne comme un avertissement des dangers qui nous guettent, celui de se croire supérieur aux autres. Il est en même temps un appel au changement de perspective, celui de nous reconnaître en communion les uns avec les autres dans l'Esprit saint.  

L’unité n’est pas un produit que nous pouvons acheter. Ne perdons pas de vue ce que toutes les Églises ont en commun, le visage miséricordieux de Jésus. AMEN.

 

 

Évangile: 
Année: 
Pérode: 
Date: 
Mercredi, 15 janvier, 2025

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