2024-C-Lc 3,2-6 dimanche de la 2e semaine AVENT- ouvrons des chemins
2024- C- Dimanche de la 2e semaine de l’AVENT(litca02d.24)
Lc 3,2-6 ouvrons des chemins.
Première surprise. La parole de Dieu ne fut pas adressée à quelqu’un vivant dans les hautes sphères du pouvoir, à des hommes habillés de pourpres, mais à un inconnu, Jean-Baptiste, qui mène une vie frugale avec un minimum de consommation.
Deuxième surprise. La primeur de la naissance de Jésus ne vient pas de Jérusalem, d’Athènes ou à Rome. Elle vient du désert. Étonnant, cette sortie valut à Jean-Baptiste des « followers » inattendus. Alors que sous le règne autoritaire de l’empereur Tibère, les gens vivaient dans un environnement de crise, de bouleversement, la voix de Jean-Baptiste allume un grand feu d’espérance suggérant un autre chemin que celui de la résignation, que d’une vie sans issue. Il propose comme conversion de passer d’une vie centrée sur soi à la Vie centrée sur Jésus et les autres.
Troisième surprise. D’un côté nous observons la grande histoire, celle des puissants de ce monde, des souverains et des dictateurs, et de l’autre l’histoire sainte, faite de petits épisodes presque imperceptibles, ayant comme acteurs des inconnus. Nous parlons beaucoup de l’histoire de puissants leaders et voyons peu l’histoire de petits gestes qui contribuent à construire des chemins moins tortueux entre nous. Nous voyons peu l’histoire sainte qui se déroule autour de nous.
Quatrième surprise. Les trois lectures parlent de reconstruction. Un appel à quitter ta robe de tristesse pour revêtir la parure de la gloire de Dieu (1e lecture), à redresser des comportements inhumains (2e lecture), à discerner ce qui est important (évangile). Nous sommes des bâtisseurs de quelque chose de très beau : nous portons en nous un secret d’amour longtemps caché, pour reprendre les paroles d’un hymne liturgique de ce temps de l’Avent
Ce secret d’Amour se dévoile dans la figure de Jean-Baptiste qui annonce quelque chose d’inédit, une manière nouvelle de se comporter entre nous. Il appelle à se convertir à quelque chose de beau. Mais le mot convertir n’a pas bonne presse. C’est un mot inconfortable, dérangeant qui exige de sortir de nos instincts protectionnistes.
Ne nous laissons pas happer par l’actualité médiatique, par le jeu des pouvoirs et les stratégies économiques. C’est quand il fait noir que la lumière est réconfortante. C’est quand surgissent les questions, genre à quoi sert de pratiquer sa foi ; c’est quand les interrogations, genre faut-il accepter tous les dogmes de l’Église ; c’est quand les incertitudes s’accumulent qu’il faut développer la mystique des yeux ouverts, des yeux qui voient dans les perturbations, des scènes humaines de désolation, mais des bourgeons d’espérance. Goûtons ce bonheur de croire en Jésus et son projet de bien vivre en nous. Apprécions qu’il n’est pas en concurrence avec nous, qu’il coopère à bâtir ce monde avec tous ceux qui aiment (Rm 8,28). Acceptons l’invitation de Jésus de venir demeurer en nous et de nous aimer tel que nous sommes.
Le message à retenir est éblouissant. À travers Jean-Baptiste, c’est à nous que Jésus confie de le reconnaître au milieu des chemins rocailleux. Jésus est venu sur la terre et a conversé avec les hommes (Ba 3, 38). Ce fut sa priorité des priorités. Chaque matin aux Laudes, nous chantons ces mots de Zacharie : l’astre d’en haut vient nous visiter pour illuminer ceux qui habitent les ténèbres et l’ombre de la mort, pour conduire nos pas aux chemins de la paix.
C’est maintenant à nous d’oser choisir la vie plutôt que nous arrêter sur ces scènes de mort qui nous entoure. Jésus s’interroge la petite Thérèse, a-t-il besoin de nous. Réponse : son amour pour nous est tellement incompréhensible qu’il ne veut rien faire sans nous. Un beau projet : quittons notre robe de tristesse et de revêtir la parure de la gloire de Dieu. Devenons des pèlerins d’espérance. Des constructeurs d’Évangile. Des bâtisseurs de justice. AMEN.