2024-B-Mt 25, 14-30 - samedi de la 21e semaine ORDINAIRE- porte ouverte pour le ciel
Année B : samedi de la 21ième semaine ORDINAIRE
Mt 25, 14-30 : une porte ouverte pour le ciel.
Je vous annonce une bonne nouvelle. Nous sommes tous et toutes riches. Nous avons la vie. Une lecture rapide peut donner l’impression que certains possèdent plus que les autres. Le problème avec ce talent, l’inviolabilité de la vie, cette pièce d’or dit Luc (Lc 19, 11-18) vient quand nous le comparons avec les autres. Ce talent n’est pas quelque chose que je possède moins ou de plus que les autres.
Il faut sans cesse désintoxiquer nos différences, cesser toutes compétitions qui engendrent ce que nous ne sommes pas. La vie est notre plus grand talent dont il faut prendre soin. Nous sommes riches de ce dont nous sommes responsables. Nous investissons quand nous donnons.
Ce qui ajoute de la valeur à ce talent de la vie, c’est la manière dont nous vivons les épreuves qui nous arrivent, les situations quotidiennes que nous rencontrons sans toujours les comparer aux autres. Bien vivre la communauté que nous avons, la famille que nous avons, la société qui est la nôtre, les multiples rencontres que nous avons, c’est cela qui donne de la qualité, qui vaut recevoir dix, cinq talents de plus. Ce qui importe, c’est d’agir et non d’enfouir.
Notre troisième serviteur menait une vie irréprochable, mais à autrui, elle ne servait à rien. Il ne visait que son propre intérêt. Songeons à cette veuve qui a mis plus que les autres (Lc 21,3) en jetant deux piécettes dans le tronc et qui a fait l’admiration de Jésus. Rien n’est plus froid qu’un chrétien qui ne cherche pas à aider les autres (Jean Chrysostome).
Chacun possède un talent sans prix. Chacun peut investir ce qu’il possède et faire de sa vie une œuvre d’art. Notre investissement est de bien vivre la vie réelle faite d’entraide, de partage, de présence aux autres, pas celle que nous rêvons. C’est ça l’investissement dont parle le maître à son retour. Deux d’entre eux ont travaillé à bâtir la belle version de son humanité pour reprendre la magnifique expression de Tony Estanguet lors de la cérémonie d’ouverture des JO à Paris.
Cette parabole est une mise à demeure d’opter pour une vie ouverte sur les autres. Que rendrai-je au Seigneur pour le bien qu’il me fait. Pour le talent de la vie ? L’épitre à Diognète disait : il y a deux chemins : l'un de la vie, l'autre de la mort ; mais il est entre les deux chemins une grande différence. Or le chemin de la vie est le suivant : d'abord, tu aimeras Dieu qui t'a créé ; en second lieu, tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Et je termine, la gloire de Dieu, c’est que nous portions beaucoup de fruits et que vous vous montrez ainsi mes disciples (Jn 15, 8). Moi, Jean (…) j’ai vu : et voici qu’il y avait une porte ouverte dans le ciel (Ap 4,1). AMEN.