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2024-B- Dimanche de la 13^e semaine ORDINAIRE (litbo13d.24)

Mc 5,21-43- chef de synagogue-

Dans sa bulle annonçant que 2025 sera une année sainte, le pape écrit que l’espérance ne déçoit pas (Rm 5, 5). Nous pouvons facilement voir dans ce chef de synagogue et dans cette femme qui se fraie un chemin vers Jésus des sauvés par l’espérance (Rm 8, 24). Ils sont des pèlerins d’espérance[1]. Ils ne se sont pas laissé abattre comme les autres qui n’ont pas d’espérance (1 Th 4, 13). Ils ont tenu leur lampe allumée (Lc 12, 35-36). Ils ont refusé, comme on le dit, de se reposer sur leurs lauriers. Heureux ces serviteurs que le maître en arrivant trouvera en train de veiller ! (Lc 12, 37). Les deux sont comme un homme de printemps qui voyait la vie surgir plutôt qu’un homme d’automne qui sentait l’enfermement de l’hiver l’envahir[2] .

Espérer n’est pas attendre sans rien faire. Ce n’est pas dire que tout ira mieux demain, de s’illusionner. Les deux ne se font pas d’illusion sur la gravité de leur situation. L’enfant est à l’article de la mort, la femme aussi. Les deux refusaient de tomber dans le découragement. Ma fille est à la dernière extrémité. La femme, non nommée, vivait depuis douze ans sans le moindre signe d’amélioration.

N’imaginons pas que ce fut une démarche facile pour ce notable de haut niveau d’aller vers Jésus, lui qui ne s’appuyait que sur lui-même. Ce ne fut pas facile non plus pour cette femme d’affronter la honte qu’elle vivait depuis douze ans pour risquer en s’approchant de Jésus une autre déception.

Ce n’est pas l’attitude de Jésus qui me surprend. Souvent, nous arrêtons notre regard sur la réponse positive de Jésus qui redonne vie à l’enfant et la santé à la femme. Ce qui m’étonne, c’est l’attitude du chef de la synagogue qui ne s’est pas laissé abattre en entendant les gens de son entourage lui dire de ne pas déranger le Maître ; de ne pas l’entendre se plaindre, seulement exprimer une attitude ancrée en lui, de regarder l’avenir avec espérance.     

Ce qui m’étonne, c’est le courage de cette femme qui malgré sa situation dégradante et le regard négatif de la foule sur elle, s’est tenue debout. Les deux ont refusé de réduire l’horizon de leur vie à l’échec, de rapetisser l’horizon en broyant du noir. Charles Péguy fait dire à Dieu : ce qui m’étonne, c’est l’espérance. L’un et l’autre ont pris un chemin difficile, mais ils ne furent pas déçus.

Le temps qui est le nôtre « provoque » à agir, à s’opposer aux extrêmes qui surgissent autour de nous et non pas seulement à attendre passivement du changement. Il faut nous lever - lève-toi-.  Me vient en mémoire ce qu’écrivait Guy Coq : Je décide d’espérer parce que c’est meilleur pour la vie… De l’espérance naît l’action. Sans espérance, je me prive des initiatives, des énergies qui font marcher… Le vrai bâton du pèlerin est l’espérance.   

Je vous confie une mission : offrir des paroles d’espérance aux gens aux prises avec la souffrance, avec une maladie mentale ou atteints d’un cancer. En général, lorsque quelqu’un nous fait part de sa souffrance, il est de bon ton de lui dire : ce n’est pas si grave, ça ne va pas durer, ça ira mieux demain. Ce sont des réponses passe-partout qui indiquent généralement notre malaise devant leur souffrance. Ce ne sont pas des paroles d’espérance.

Notre mission à l’heure où tout semble s’effriter : redire des paroles non faciles, celles de Jésus : lève-toi. Ces paroles ne sont pas faciles. Elles ressemblent à celles de Jésus qui dit à l’enfant, lève-toi.

Je vous offre ces mots du pape François qu’il adressait aux jeunes sur la place Saint-Pierre en ce dimanche des Rameaux 2013 : s’il vous plaît ! ne vous laissez pas voler l’espérance ! Ne soyez jamais des hommes et des femmes tristes […]. Notre joie […] naît du fait d’avoir rencontré une Personne : Jésus [… ], avec lui nous ne sommes jamais seuls, même dans les moments difficiles[3]. Amen.