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2024-B-Mt 5, 33-37- samedi de la 10e semaine ORDINAIRE- moi, je vous dis

Année B : samedi de la 10ième semaine ORDINAIRE  

Mt 5, 33-37- Moi je vous dis

Attention, il ne s’agit pas de prononcer le nom de Dieu pour faire valoir ses idées. Je te le jure sur la tombe de ma mère n’est souvent qu’un moyen pour faire valoir son point de vue. La fiabilité de nos affirmations ne repose pas sur le fait que nous prononçons le nom de Dieu ou de celui de ma mère. C’est la cohérence de ma vie qui donne du poids à mes paroles.

Il n’est pas suffisant de savoir des choses sur Dieu. De jurer par Dieu. Il n’est pas suffisant de théoriser sur Dieu. Il n’est pas suffisant de nous émerveiller devant l’agir de Jésus, il faut agir comme lui, laisser sa manière de vivre couler dans nos veines. Confesser Dieu, ce n’est pas simplement savoir et dire qu’il existe. C’est aussi se compromettre en son nom (Adolphe Gesché). Ce ne sont pas ceux qui crient Seigneur, Seigneur (cf. Mt 7, 21). Il faut du courage pour comme Élisée tout laisser derrière soi.

Ce n’est pas croire aux dogmes qui nous sauvent, c’est devenir prochain de la personne blessée. Il y a un lien permanent, un dialogue permanent entre les choses d’en haut et celles d’en bas, entre notre vie de foi et notre vie quotidienne. Votre vie n’est pas une fuite dans les choses de l’esprit, mais comme un scellant qui imprègne et transforme toute la vie[1] si banale, sans éclat soit-elle.

Il y a une différence entre un christianisme d’appartenance et un christianisme d’expérience. Il est plus facile d'assister aux services religieux que de pratiquer la présence de Dieu en nous, que de laisser Dieu demeurer en nous. Moi en vous, dit Jésus. Ne pensez pas, écrivait Origène au IIIe siècle, qu’il suffit de se renouveler une fois ; il faut renouveler la nouveauté elle-même.

Il y a quelque chose de révolutionnaire dans ce oui qui est oui et qui fut la priorité de François et de Claire. Ils n’étaient pas des fondamentalistes du texte, mais de la manière de vivre de Jésus ; des fondamentalistes de son style de vie. Ne prenez rien pour la route. Une croyance correcte sans une pratique correcte n’est pas correcte. Nous touchons avec ce ne jurez pas la moelle de l’évangile que François et Claire nomment la joie de la simplicité de vie.  Ils refusèrent une vie installée confortablement dans un pilotage automatique.

À leur époque, mettre en pratique l’attitude de Jésus, sa grande compassion était quelque chose de révolutionnaire. Va, reconstruis, mon Église est synonyme, va, pratique ma vie. Il ne suffit pas de demeurer avec Jésus, mais d’être un autre Jésus. Chaque baptisé, chaque participant de l’Eucharistie doit devenir acteur de l’annonce du Christ à ceux qui l’entourent. Et cela commence en vivant le saint évangile.

François et Claire ont mis l’évangile en acte. Leur seul désir était de manifester la bonne nouvelle à tout le monde. Le Dieu de leur foi était le Seigneur des non-religieux (Bonhoeffer) tant il se tenait avec les non purs, les non reconnus par les ténors de la loi. Ils ont déboulonné le Dieu habillé de vêtements accessoires pour le trouver dénudé de toute idée de grandeur. La rencontre du lépreux a été un tournant dans la vie de François.

On ne peut pas être chrétien si on ne fait pas siens les sentiments du Christ (Ph 2, 5). Celui qui ne brûle pas ne met pas le feu et ne peut déclarer sans gêne vivre le saint évangile. Sommes-nous des petites flammes qui allument à la foi d’autres petites flammes ?  Vivons-nous ce que nous croyons ? Prêchons-nous vraiment ce que nous vivons ? Vivons-nous ce ne jurez pas ? En participant à cette eucharistie, ce matin, nous acceptons de pratiquer ce que Jésus affirme ? Pas facile. 

À votre contemplation : faisons un diagnostic de cette maladie de l’apparence (pape François) qui nous affecte tous. Dans chaque geste, même le plus beau, le ver de l’autosatisfaction peut se cacher. La théologienne Agnès Desmazières affirme que si nous entrons en profondeur dans ce oui, nous vivrons en permanence une année de grâce[2]. Nous serions aujourd’hui une lettre écrite de la main de Dieu (2 Co 3,3) que notre monde peut lire. AMEN.

 

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Mardi, 11 juin, 2024

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