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2024-B- Dimanche de la Pentecôte

Jn15, 26-26- 16,12-15 -vivre en communauté.

Nous fêtons ce matin la naissance de l’Église, pas l’institution, mais la naissance d’un peuple de frères, d’un vivre ensemble qui laisse voir le grand projet de fraternité de Jésus qu’il appelle son royaume. Ce beaucoup de choses à vous dire peut se résumer par trois mots : vivez en fraternité. Trois petits mots révolutionnaires. Il n’y a plus ni esclave ni homme libre, il n’y a plus ni homme ni femme (Ga 3,28). Quand Paul a prononcé ces mots, on le croyait hérétique, fou tant cela semblait impossible qu’on puisse bien vivre ensemble entre peuple : Parthes, Mèdes, habitants de Mésopotamie, de la Judée, Crétois, Romains. Nos différences sont au cœur de notre humanité, de notre vocation humaine.

Vivre en harmonie ensemble n’est pas naturel. La loi de la nature, c’est la loi du plus fort. La recherche de la première place qui ruine l’esprit de la fraternité : esprit d’amour, de joie, de paix, de patience, de bonté, de douceur. Le pape Paul V1 écrivait dans sa lettre apostolique non dépassée que le monde est malade. Son mal réside […]dans le manque de fraternité entre les hommes et entre les peuples (Populorum progressio. #66)  Pour bien vivre ensemble, il faut délaisser notre esprit de domination, d’individualisme. Nous avons beaucoup de voisins, mais la fraternité n’est pas au rendez-vous.

Dans sa lettre co-signée en 2019 avec le grand chef musulman Abou Dhabi,  le pape affirme que Dieu ne veut pas que son nom soit utilisé pour terroriser les gens […] Parmi les causes les plus importantes de la crise du monde moderne, on trouve une conscience humaine anesthésiée […] les valeurs de paix, de justice, de bonté, de beauté, de fraternité humaine et de coexistence commune dont parle Paul dans la lecture ne sont plus au centre de notre vie.

La vie chrétienne est beaucoup plus qu’une réalité purement intérieure, personnelle et spirituelle. C’est beaucoup plus que faire son B.A. quotidien. C’est n’avoir qu’un seul cœur et qu’une seule âme.  C’est travailler à bâtir une terre pacifique. Au cœur de la foi chrétienne, il y a le visage de quelqu’un, Jésus, qui fut frère universel et en cela il nous montrait qu’il venait de Dieu. Le message de Jésus ne porte pas sur une liste de dogmes à observer, de rituels à accomplir sous peine de faute grave, mais de vivre selon l’esprit de son Père. Je vous appelle mes amis.

On rapporte qu’un jour des chrétiens (des colons) arrivés au Canada sont allés voir le plus grand théologien de l’époque de la renaissance, Francisco de Victoria, et lui ont demandé : Pourquoi ne pouvons-nous pas faire des miracles, comme les Apôtres ? Si nous en faisions, les Indiens nous écouteraient, ils croiraient en l’Évangile, et tout serait plus simple. Alors pourquoi Dieu ne nous donne-t-il pas ce pouvoir ?  Victoria répondit simplement : Vivez la vie commune, vivez ensemble sans vous diviser, et ce sera un véritable miracle, qui convertira les Indiens.

Quand les gens pourront voir voyez comme ils s’aiment, alors nous serons en train d’éveiller à la foi. Nous serons de vrais évangélisateurs. Robert Lebel chante Je voudrais qu’en vous voyant vivre, étonnés, les gens puissent dire: voyez comme ils s’aiment, voyez leur bonheur.

Un fin observateur de notre manière de vivre ensemble donnait cette image : c’est facile à des petits poissons de vivre ensemble dans un même bocal. C’est facile pour des vaches dans un pré. Mettez ensemble dix personnes et vous aurez dix histoires de croix à écouter et à guérir.

En conclusion, je vous offre ces mots de Séraphin de Sarov qui disait que le but de la vie chrétienne, c’est l’acquisition de l’Esprit saint qui un esprit communautaire. AMEN