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2024-B-Jn 21, 20-25 -samedi de la 7e semaine de Pâques- ce qui ne s'écrit pas

Année B : samedi de la 7ière semaine de PÂQUES  

 Jn 21, 20-25 : Ce qui ne s’écrit pas.

Jean termine son évangile par une bonne nouvelle. Une très bonne nouvelle. Il y a beaucoup d’autres choses… le monde entier ne suffirait pas pour [les] contenir. Jean, l’évangéliste de l’intériorité, appelle à créer à notre tour des mises en œuvre, des paraboles en actes, qui expriment et actualisent la bonne nouvelle. Nous ne vivons pas après l’évangile. Nous sommes aujourd’hui les contemporains de l’évangile. Il s’agit de se souvenir du passé pour regarder l’avenir[1].

Pour lui, l’évangile dont il vient de nous tracer ces choses et qui les a écrites pour témoigner de ce qu’il a vu de ses yeux, entendu de ses oreilles est une parole vivante qui ne consiste pas à la répéter automatiquement à travers les âges. Tout n’a pas été écrit parce que la répétition de ce qu'a fait et dit Jésus ne peut être un critère de fidélité à son égard. Jean nous invite à écrire une parole synodale qui est en avant de nous. 

Nous vivons aujourd’hui avec les mêmes enjeux, les mêmes questions, les mêmes interrogations, les mêmes incertitudes que celles auxquelles les apôtres se sont trouvés confrontés. 

L’évangélisation ne se réduit pas à l’enseignement d’un message dont il suffirait de modifier la forme selon les époques et les lieux. C’est une question de transparence entre ce que je dis et fais, de proximité, d’intimité avec Jésus, de toucher Jésus non physiquement comme l’entend Marie-Madeleine, Thomas, mais de toucher – et l’image finale de l’évangéliste est très forte – le cœur de Jésus. Il ne s’agit pas de propagande ni de gagner des gens à l’Évangile, mais de faire passer l’Évangile dans les cœurs de gens. Et cela ne s’écrit pas.

Pour Jean, le dernier a rapporté ce qui se disait sur l’homme de Nazareth quelque soixante et dix ans après la mort de Jésus, la fidélité à Jésus ne sera jamais du mimétisme, ni répétition de ce qu’il a fait. Elle sera toujours une mise à jour de l’Esprit qui animait Jésus, de son courage d’offrir une Parole qui sauve au risque de perdre sa réputation et sa vie. Ce qui n’est pas écrit, c’est l’itinéraire de ceux et celles qui vivent avec une intensité d’exception l’appel à vivre ensemble dans un terreau où est ensemencé un grain de blé qui lentement sortira de terre.  

Aujourd’hui le danger est bien réel de développer des attitudes défensives qui ne marchent pas alors que la saison de l’Esprit nous pousse dans une autre direction[2]. S’adressant à des contemplatives carmélitaines confrontées à d’énormes défis de fermeture de maison, le pape leur dit et cela vaut aussi pour toute l’Église, que la vocation contemplative (nous pourrions dire aussi de tout ministère apostolique) ne conduit pas à garder des cendres, mais à nourrir un feu qui brûle d’une manière toujours nouvelle et peut donner de la chaleur à l’Église et au monde[3].

Regardons devant nous. Regardons l’avenir avec l’Esprit d’audace de Jésus qui ne quittant jamais son Père, vivait pleinement avec nous, au milieu de nous. Ne tombons pas dans le on a toujours fait comme ça.

En conclusion de ce temps pascal et dans l’esprit de la finale de l’évangéliste saint Jean, je vous offre deux paroles, deux paroles créatrices de l’avenir que Jésus n’a jamais probablement prononcé, mais que la jeune communauté chrétienne a mis sur ses lèvres et qu’elle vivait intensément. 

Il est bon que je m'en aille, car si je ne pars pas, le Souffle ne viendra pas à vous (Jn 16, 7).

En vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera lui aussi les œuvres que je fais ; il en fera même de plus grandes (Jn 14,12). AMEN.

 

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Date: 
Lundi, 13 mai, 2024

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