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2024-B-Jn 10, 22-30 - mardi de la 4e semaine de Pâques- un Dieu ami

Année B : mardi de la 4e semaine de Pâques (litnp04m.24)

Jn 10, 22-30 : Un Dieu ami de nous.

Cette page est très belle. C’est une déclaration émouvante de Jésus qu’il faut savoir écouter. L’écouter dans le sens de la réaliser en nous et non seulement de l’entendre par nos oreilles. Jésus nous dit ouvertement qui il est. Vous ne me croyez pas. Le Père et moi, nous sommes un. Affirmation inimaginable, révolutionnaire, dure à entendre, symphonie de communion qui ouvre sur une vie abondante. Difficile à recevoir, plus difficile encore d’en être témoins.

Pour saint Jean, la « communion » est la fin de la vie chrétienne. Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons, afin que vous aussi soyez en communion avec nous (1 Jn, 1, 3). Quant à notre communion, elle est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ (1 Jn 1, 4). Cette intimité avec le Père n’appartient pas à des gens privilégiés, elle est accessible à tous.  Je suis venu pour les malades.

Jean, l’évangéliste de l’intimité, nous fait entrer dans une intimité réciproque entre Jésus et nous. Je vous appelle mes amis parce que je vous ai fait connaître ce que j’ai appris de mon Père (Jn 15, 13). Un ami, c’est quelqu’un qui m’aime, déborde de compassion, d’empathie, va au-delà de l’ordinaire. Devant ce mot « rédemption » qui donne un sens à toute vie, certains ont le cœur ouvert, d’autres fermés parce qu’ils ne voient pas les œuvres que je fais.

Les œuvres plus grandes dont parle Jean sont à comprendre comme une entrée dans l’intimité de Jésus et de son Père. En nous donnant d’entendre sa voix, Dieu nous offre ce qu’il y a de plus précieux. Il nous offre un trésor qu’il faut rechercher en creusant dans notre château intérieur. Je vous l’ai dit et vous ne me croyez pas (Jn 10 ,25). Il faut faire silence, le silence du-dedans, pour s’entendre dire que nous sommes divinisés, que notre ADN le plus profond est d’être dans le Père qui a implanté en nous son Esprit. Cela n’est pas facile à écouter. Au fond de nous-mêmes, il y a le vrai moi et ce moi est ce je suis porte, chemin, vie.

Thérèse d’Ávila écrit dans son château intérieur : n’imaginons pas que nous sommes creux à l'intérieur. L'âme est capable de bien plus que ce que nous pouvons imaginer. Pour exprimer ce rapport d’amitié, Jésus utilise l’image du pasteur et de ses brebis : Il les appelle et elles reconnaissent sa voix, elles répondent à son appel et elles le suivent.

Ce que nous appelons l’histoire sainte est une histoire de restauration de cette communion-amitié entre l’humanité blessée et Dieu. La vision franciscaine, qui n’a jamais été condamnée, préfère parler de cette communion-amitié de Dieu avec nous comme une histoire de divinisation de l’humain[1]. Entre nous et Dieu ou la Réalité, que ce soit par le chemin de la restauration ou celui de notre divinisation, il y a une amitié indélogeable.

Nous en faisons tous l’expérience. Cette intimité passe par notre capacité de nous ouvrir aux autres. À l’Autre. À son amitié. Nous en faisons l’expérience tous les jours, il n’y a pas de vie intense sans relations familiales, sans relations de voisinage, sans relations professionnelles. En nous, il y a de l’autre. Il y a aussi cette tendance à se laisser comme les scribes absorber par notre ego, à vivre un culte sans intériorité.

 À votre contemplation : monte en moi ce que chante la liturgie du temps de Noël : chrétiens, prends conscience de ta dignité (saint Léon le Grand). Nous sommes une beauté déformée, abimée, mais nous sommes quand même une beauté. Ce qui est beau, mais moins perceptible actuellement, c’est que nous vivons comme croyant un passage d’un Dieu distant, extérieur à nous, à un Dieu plus intérieur à moi-même que moi-même (saint Augustin).   

Croyons-nous vraiment que Dieu, celui que l’on nomme la Réalité, le saint des saints, le trois fois saint, habite en nous ? Cette question est cruciale. Je vous dis cela et vous ne croyez pas. Écoutons saint Paul nous redire tout a été créé par lui et pour lui (Col 1, 16). Et Jean ouvre son évangile en affirmant que par  lui, tout s'est fait, et rien de ce qui s'est fait ne s'est fait sans lui (Jn 1, 3). L’oraison disait tantôt : accorde-nous la joie d’être sauvé. AMEN.

 

Évangile: 
Année: 
Pérode: 
Date: 
Mercredi, 24 avril, 2024

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