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2024-B-Lc 5, 27-32- samedi des CENDRES- descendre

Année B : samedi des Cendres (litbc00s.24)   

Lc 5, 27-32 : descendre.

Ce temps est souvent considéré comme une montée vers Pâques. Si c’était une descente, cette loi du mouvement descendant, écrivait Simone Weil, que Dieu nous offre à vivre durant cette quarantaine. Une descente vers la résurrection. Toute transformation commence par-soi-même. En soi-même. L’avenir sera différent si nous rendons le présent différent (Peter Maurin). L’avenir n’est pas ce qui va arriver, mais ce que nous faisons aujourd’hui. Nous ne pouvons avancer que s’il y a du « dedans », une profondeur en nous qui donne sens à notre quotidien.

Il n’est pas nécessaire de former un comité pour étudier par où commencer. Toute transformation chrétienne appelle à donner chair, à faire corps avec l’esprit des béatitudes qui est un chemin de descente en soi-même, la grande chartre magna encadrant le projet de royaume souhaité pat Jésus. Si nous ne voulons pas que notre idéal de vie spirituelle reste abstrait sans jamais se réaliser, il convient de descendre de notre nuage et de chercher à le concrétiser et à le vivre dans notre existence réelle.

Descendre, c’est un mouvement de toute une vie. Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé (Lc 14, 11).  Pour acquérir Dieu, on doit d’abord tout perdre. Le chemin vers Dieu est une descente (Diva Borsotti). La société dans laquelle nous vivons est dominée par une autre idéologie, celle du toujours plus haut, toujours plus de succès, plus d’efficacité.

L’échec est de ne pas entreprendre une descente vers notre vrai soi plutôt que de promouvoir notre faux soi. Nous omettons de descente. On appelait ça autrefois le péché d’omission. Le programme Jésus est paradoxal : pour monter vers Pâques, il faut descendre. Au lieu d’accuser les autres, la descente est un chemin pour monter, pour guérir notre planète qui étouffe, notre société qui érige en dogme les fausses nouvelles.

N’y voyons pas là une invitation à l’humilité. C’est une loi fondamentale de toute vie, humaine et spirituelle, chrétienne ou pas. Le chemin du carême est une descente. Pour bien vivre ce carême, il n’y a pas d’autre voie. Nous nous sentons plus à l’aide en montant qu’est descendant. Ne déformons pas le visage du carême.

Monter vers Pâques signifie descendre, nous éveiller, avoir une conscience vive qu’être humain exige chaque jour un pas d’oie vers le vrai soi. Paradoxe, ce mouvement ouvre à une existence pour les autres. Jésus, dont l’itinéraire humain attire nos regards, a d’abord été semé en terre avant d’être reconnu comme un grand, le plus grand sage de l‘humanité. Il faut entrer en mode désert pour en sortir habillés d’une sagesse nouvelle.

Nous sommes appelés, durant ces quarante jours de façon plus résolue, à faire carrière vers le bas (Pierre Van Breeman, s.j.). Il s’est anéanti. Cette carrière commence par nous-mêmes. Chaque fois que nous osons nous aventurer dans ce mouvement de descente, nous en sortons, ressuscitons avec une vie nouvelle. Dans la montée du Carmel, dans votre spiritualité de minores, c’est la descente qui en est le centre. C’est le service, nouveau visage de la royauté voulue par Jésus. Dans toutes les grandes religions du monde, descendre, demeurer en éveil, avoir une pleine conscience de soi est qualifié d’illumination et ouvre sur une fulgurante lumière qui jaillit de nos profondeurs.

Ce temps du carême n’est pas comme on l’entend un retour en arrière. Il représente une éloquente contestation de la mentalité ambiante. C'est difficile de prendre ce chemin jour après jour, surtout si nous sommes contaminés par le virus de l'efficacité. Du paraître. Renoncer à l’artificiel est un chemin pour donner à nos racines l’engrais nécessaire pour qu’elles nous humanisent. Nous sommes tous des "oublieux" des distraits, éparpillés dans la multiplicité des choses et des activités si peu attentif à Celui qui est en nous.

La seule violence est de nous faire violence et de descendre de notre nuage de grandeur à la recherche d’une nouvelle grandeur, celle de réveiller en nous la radicalité des béatitudes. Mes petits-enfants, n'aimez pas le monde ni ce qu'il y a dans le monde. Si quelqu'un aime le monde, l'amour du Père n'est pas en lui (1 Jn2,15).

À votre contemplation : attrapons le virus d’être évangile et cherchons à devenir meilleur et non à mieux vivre. Ce temps est votre spécialité pour attraper le virus de l’Évangile. La descente est un chemin pour chercher à devenir meilleur et non à vivre mieux. C’est tout un programme pour notre carême. AMEN.

 

Évangile: 
Année: 
Pérode: 
Date: 
Lundi, 12 février, 2024

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