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2022-C-Mt 9, 14-17;- samedi de la 13e semaine ORDINAIRE-dé-croire pour croire.

Année C : samedi de la 13e semaine ORDINAIRE (litco13s.22)   

Mt 9, 14-17; Am 9, 11-15 :   dé-croire pour croire.

Il  est difficile de comprendre Jésus si l’on n’entre pas profondément dans son « intérieur ». C’est l’intelligence de la vie humaine de Jésus autant qu’il se peut qui est capitale, écrit Marcel Legaut, pour saisir son attitude face aux questions qui lui sont posées. C’est en partant de l’homme Jésus, du Jésus humain, que nous saisissons que ses réponses ouvrent sur du neuf impossible à coudre sur du vieux. Chaque réponse de Jésus appelle à une mise à jour de notre compréhension pour retrouver l’esprit de Jésus.  

Imaginons-nous ce que Jésus répondrait aujourd’hui à ceux qui lui demandent s’il faut aller à la messe tous les dimanches. Il donnerait sans doute cette réponse : si c’est pour se montrer, qu’il reste chez lui ou encore si c’est pour être en règle avec Dieu, cela ne fait pas progresser dans la foi. Ça ne vaut pas grand-chose. Nous accordons beaucoup d’importance au secondaire que le pape identifiait récemment comme des dentelles. Le peuple veut de la substance[1].

Les exégètes reconnaissent que Jésus ne fût pas en harmonie avec la mentalité religieuse rigide de son temps. Sa fidélité ne porte pas sur le respect des 633 prescriptions de la loi ou sur la nécessité d’une pratique religieuse vécue dans le temple. La question, faut-il jeûner ou pas, laisse entrevoir l’exaspération des scribes et des leaders religieux devant sa distanciation de la religion de son temps. Elle sert d’occasion à Jésus pour clarifier que la vraie vie de foi se trouve dans les profondeurs de l’expérience humaine, dans la qualité de nos relations aux autres. Quand l’époux est avec eux.

 À son époque, pratiquer signifiait jeûner, faire pénitence, donner l’aumône. Bref, pratiquer au temps de Jésus, c’était se montrer, bien paraître. Les disciples ne paraissaient pas bien puisqu’ils ne jeûnaient pas.

Dans son exhortation sur la sainteté (# 104), le pape écrit que nous pourrions penser que nous rendons gloire à Dieu seulement par le culte et la prière ou en respectant certaines normes éthiques […] nous oublions que le critère pour évaluer notre vie est, avant tout, ce que nous avons fait pour les autres.

La réponse de Jésus oriente nos regards sur l’essentiel : c’est la qualité de la relation avec Dieu qui est essentielle et non l’exactitude de la pratique de la loi. Quelqu’un m’exprimait récemment que le confinement de la Covid lui a fait découvrir que sa foi s’est accrue en qualité et en densité par un autre chemin. Dans les mots d’aujourd’hui, la réponse de Jésus résonne comme un appel à dé-croire pour croire.

De-croire : notre culture, pour citer Maître Eckart, désimagine Dieu. Il ajoute : tout ce que tu fais et penses sur Dieu est plus sur toi que sur Lui. Si nous définissons Dieu, c’est qu’il n’est pas Dieu. Dieu ne s’enferme pas dans les limites de nos mots. Le Dieu tout-puissant, interventionniste, vivant hors planète, venu se sacrifier pour nous sauver n’est plus dans la mire des croyants. C’est comme porter un vieux vêtement démodé. C’est ce Dieu qui donne naissance à l’agnosticisme. Il faut dé-croire ce Dieu que l’om confine dans des temples, dans une pratique plus rituelle que relationnelle.  

Croire : Le projet de Jésus qu’il appelle son royaume se déploie dans notre quotidien que l’on dit profane, celui de tous les jours. Croire se vit dans le temps de tous les jours. La foi est réelle quand elle augmente, dit Karl Rahner, l’amour et la charité, la solidarité. Aujourd’hui, nous sommes sans doute moins religieux, mais plus croyants.

Quelqu’un écrivait récemment j’ai mis de côté le fait d’assister à la messe, même avant la Covid. C’est juste arrivé, ce sentiment de « je ne peux plus. » Je n’ai pas perdu ma foi en Dieu. Je n’ai pas mis Dieu de côté. Mais ce que j’ai mis de côté, c’est le signe « extérieur ». Au lieu de cela, je suis allé à l’intérieur. J’ai trouvé la voix de Dieu en moi, plus forte, mais plus douce que jamais. Les paroles que je reçois de l’intérieur époustouflent mon esprit et mon cœur. Cela décrit le neuf dont parle l’Évangile. L’Époux nous est présent, pourquoi jeûner ? Amen.

 

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Date: 
Vendredi, 24 juin, 2022

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