2022-C-Jn 10, 27-30- dimanche 4e semaine de Pâques- convoquer à une danse mystique
Année C : dimanche 4e dimanche de Pâques (litcp04d.22)
Jn 10, 27-30 – prendre soin de notre Écoute.
Vous connaissez la science de la néonatologie. C’est la science qui s’occupe des bébés naissants. Aujourd’hui dans les hôpitaux pour enfants, quand ils pleurent, on leur fait entendre la voix de leur mère. Résultat : l’enfant se calme. Entendre la voix de leur mère les pacifie. La voix crée des liens, rassure.
Aujourd’hui, on peut dire que la fête des Mères, c’est la fête pour entendre la voix de vos enfants. Ça fait du bien. Ça calme. Ça rassure. La fête des Mères, c’est plus que de recevoir des fleurs. C’est la fête de la rencontre, fête plein d’émotion. De joie.
La meilleure chose qui puisse vous arriver aujourd’hui, c’est de rencontrer vos enfants, d’entendre leur voix, de les voir via ZOOM. Il faut prendre soin de nos rencontres. Comment ? En écoutant et en parlant. Entre vous et vos enfants se vit une connaissance réciproque. Vous les connaissez. Ils vous connaissent.
Entendre la voix de vos enfants, ça fait du bien.
Même chose pour notre vie de foi. Ce qui fait du bien à notre vie spirituelle, c’est d’entendre la voix de Jésus. Personnellement, quand je l’entends chaque jour, ça me calme. Ça me pacifie. Ça me fait du bien à condition que j’écoute sa voix. À condition que je taise tous mes bruits intérieurs. Mais ce n’est pas facile.
Aujourd'hui nous sommes submergés par les mots, par la hâte d'avoir toujours à dire quelque chose, nous avons peur du silence. Qu'il est difficile de s'écouter ! S'écouter jusqu'au bout, laissez l'autre s'exprimer, s’écouter entre- nous. Jésus nous fait entendre la voix de son Père. Il nous exprime son intimité avec le Père. Il parle du grand projet du Père pour nous.
L’évangile de saint Jean, c’est l’évangile de l’écoute d’une voix. Mes brebis écoutent ma voix. Dans le mot écoute, se cache le mot relation. Écouter c’est entrer en relation avec Jésus ou plutôt laisser Jésus entrer en relation avec nous. C’est une relation de connaissance réciproque.
Pour écouter Jésus, il faut en changer notre image. Dieu n’est pas au sommet d’une pyramide et tout le reste en dessous. Il n’est pas enfermé dans un palais impérial, barricadé dans un monde splendide, complètement isolé de nos vies ni un spectateur critique, distant, lointain. Notre image de Dieu est souvent une image païenne. Dieu n’est pas lointain, c’est un Dieu-avec-nous.
L'Évangile nous présente un Jésus qui n'est que rencontre. Rencontres heureuses ou pénibles. Rencontres avec les foules ou en petit comité avec les apôtres. Rencontres seul à seul avec Nicodème ou avec la samaritaine. Rencontres avec les malades ou les bien-portants. Rencontres avec des politiciens (Pilate, Hérode) ou des bandits comme sur la croix. Et quand Jésus se retire seul dans la montagne pour prier, c'est pour lui, la rencontre suprême, réconfortante, heureuse, avec celui qui est son « Abba », son Père chéri, celui qu'il ne quitte jamais, même lorsqu'envoyé auprès de nous.
Quand nous rencontrons les gens, parlons-nous plus que nous écoutons ? Ainsi en est-il avec Jésus est-ce que je parle plus à Dieu que je l’écoute ? Avons-nous un attrait pour le silence mystique ? C’est l’écoute de sa voix qui apaise. C’est la lecture de sa Parole qui nous nourrit. Un dicton dit : on ne parle pas en mangeant. Taire le TV. Taire les bruits de guerres. Taire les distractions. C’est quand je suis vide de paroles que Jésus nous fait entendre la sienne. Comme professionnel, c’est le silence, l’écoute qui me rendait proche de l’autre. Ce n’est pas la parole qui rapproche, c’est le silence. L’écoute.
Pour goûter Jésus, il faut se taire. Richard Rohr, ofm, parle même de la danse du silence mystique. Dans la danse, on fait un pas en arrière, un pas en avant. Dans la prière aussi, tantôt on se sent proche, tantôt on se sent loin. Le silence nous rapproche de l’autre. Faisons silence, silence intérieur et écoutons la voix du Pasteur.