2021-C-Lc 3, 1-6 - dimanche de la 2e semaine de l'AVENT- entrepreneur en construction demandé.
Année C : dimanche de la 2e semaine de l’Avent (litca02.21)
Lc 3, 1-6 : Jean-Bapatiste, un entrepreneur en construction.
Je vous propose une image : voir Jean-Baptiste comme un entrepreneur en construction. Il voyait une terre à défricher. Il voyait des routes à reconstruire. Il offre sa solution qui n’est pas politique, économique. Il offre un retournement des cœurs qui passe par l’élimination d’une vie égoïste. Il offre de voir le salut. De préparer le chemin du Seigneur. Vous verrez le salut.
Ce matin, les trois lectures parlent de reconstruction. Baruc voit que les montagnes seront abaissées, les vallées seront comblées, la terre sera aplanie. Jean-Baptiste offre de préparer le chemin du Seigneur, de rendre droit ses sentiers, de combler les ravins. Paul invite à progresser de plus en plus dans la pleine connaissance et en toute clairvoyance pour discerner ce qui est important.
Devant nos yeux, un Dieu entrepreneur en construction. Il est facile d’observer que notre terre est en construction. Il y a des chercheurs d’une terre d’accueil que sont les migrants pour qui la mer est devenue leur plus grand cimetière. Le problème est mondial. Des États au nom du protectionnisme leur ferment les portes. Les réfugiés, les désespérés ne savent plus par quel chemin fuir leur enfer ou quel chemin prendre. Il y a aussi des sans-abris en recherche d’une maison pour les accueillir. L’injustice d’une société néolibérale nous paralyse.
La solution n’est pas économique, politique. Elle n’est pas dans une réglementation plus sévère, dans l’embauche de plus de policiers. Il ne suffit pas de légiférer. La solution passe par le refus de l’égoïsme des gens, des nations. Jean-Baptiste est un entrepreneur en construction. Il reconnaît en Jésus un entrepreneur en construction. Au milieu de vous se tient un entrepreneur en construction.
Un Dieu se trouve devant un grand chantier de construction. Il appelle à construire une terre fraternelle, accueillante, un royaume. Le message de Jésus s’inscrit dans la lignée de Jean-Baptiste. Il est le maître d’œuvre d’une grande entreprise de construction qui déploie des bulldozers, des camions qui ramassent les roches et obstacles pour aplanir une nouvelle autoroute.
À la place de l'aridité, dans cet espace vide qui s'étend à perte de vue et où il n'y a presque pas de vie, Luc nous présente un entrepreneur en construction de vies intérieures. C’est là que se révèle la gloire du Seigneur qui, comme le prophétise l'Écriture (cf. Is 40, 3 -4) change le désert en lac, et la terre sèche des sources d'eau (cf. Is 41.18).
1re étape de construction : enlever, aplanir, débroussailler. Les cônes orange sont partout.
L'enjeu est ici de préparer les chemins du Seigneur, tracer en nous un sillon, de rendre possible la conversion du cœur. Prenons donc le temps de visiter notre propre vallée intérieure, de noter ces escarpements funestes qui nous empêchent d'accueillir en nous le Seigneur. Il nous revient de trouver ce qui fait barrage et de prendre notre pelle, de creuser des ruisseaux intérieurs pour laisser passer une source d’eau vive. Laissons Dieu fissurer nos coeurs de pierre, abattre nos cloisons de l'indifférence et préparer nos chemins à le rencontrer.
Cette entreprise de construction de nos vies intérieures commence chaque dimanche par notre demande à l’entrepreneur Jésus de nos regrets de lui rendre la tâche difficile : Seigneur pardon.
2e étape de construction :
Se mettre à table pour refaire nos vies intérieures passe par l’écoute de la Parole jusqu’à la déguster, phrase après phrase. Puis par manger la parole jusqu’à ce qu’elle devienne nôtre.
3e étape de construction : devenir des entrepreneurs en construction.
C’est de rendre notre autoroute intérieure accessible à tout le monde. Pour devenir des entrepreneurs en construction, il faut commencer par regarder dans les yeux le constructeur Jésus, d’y observer son souci de rétablir des routes moins sinueuses, d’abolir les murs entre nous. L’évangile est un appel permanent à abolir les murs, à être des porte-parole de ce constructeur Jésus. Le philosophe allemand Heidegger écrit que tout voyage qu’un homme peut faire après 40 ans ne peut-être que vers l’intérieur. Jésus à la suite de Jean-Baptiste nous propose un bain intérieur.
À votre contemplation : en voyant le ravage que le climat produit sur notre environnement, apprenons à y voir un appel à ensemencer les cœurs d’un rêve : tout être vivant verra le salut de Dieu. Au bout du voyage, la joie nous attend. Et cette joie mérite tous nos efforts. AMEN.