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2021-B-Lc 8, 4-15- samedi de la 24e semaine ORDINAIRE- Jésus a fait sa part

Année B : samedi de la 24e semaine ordinaire (litbo24s.21)    

Lc 8, 4-15 ; 1 Tm 6, 13-16 : Jésus a fait sa part, faisons la nôtre.

Quoi comprendre de cette parabole du semeur ? Je l’exprime par ces mots de Bernard Fellet : Jésus a fait sa part, faisons la nôtre. Il ne s’agit pas de questionner que Jésus est et demeure source d’inspiration, une référence. Il s’agit de donner corps d’une manière inédite à l’esprit qui anime Jésus, à son testament. Nulle part dans les évangiles, il est dit que Jésus va nous télécommander comment agir. Nulle part Jésus ne nous souffle à l’oreille quoi penser, comment agir. C’est à chacun de nous et ensemble d’agir. L’évangéliste Jean met sur les lèvres de Jésus des paroles bouleversantes : vous ferez vous aussi les œuvres que je fais, et même de plus grandes (Jn 14, 12). 

Jésus n’a rien figé dans du béton pour nous dire comment ensemencer sa vision fraternelle du monde. Notre monde est tellement différent du sien que notre fidélité à ensemencer sa Parole ne peut être qu’inventive, créatrice. Jésus cherche des héritiers courageux, capables d’être des archéologues des terres pour y trouver des artéfacts de vie même s’ils observent que l’ivraie se répand avec une rapidité incontrôlée. Nous sommes tous des chercheurs de vie enfouie sous des tonnes de débris (condo effondré en Floride). Le seul danger à craindre est de désespérer d’y trouver des signes de vie.

Cette parabole fait surgir de terre la grande humanité de Jésus, sa manière séduisante d’être humain : n’arrachez pas l’ivraie. Donne-lui encore un an dit le vigneron, je vais creuser la terre tout autour, j’y mettrai du fumier (Cf. Lc 13, 8). 

Un grand priant, Bernard de Clairvaux, dit qu’on peut tirer du miel des pierres et de l’huile des roches les plus dures. Il n’y a personne, dit le Dalaï-Lama, qui soit né sous une mauvaise étoile, il n'y a que des gens qui ne savent pas lire le ciel en eux.

Cette parabole parle du gros bon sens de Jésus. Qui observe le vent ne sème pas, et qui regarde les nuages ne moissonne pas (Cf. Qo 11,4). Jésus ne s’arrête pas à regarder les nuages qui alimentent les peurs et le « à quoi bon d’agir ». Il regarde le sol où il a les pieds sans se laisser déprimer par l’aridité des terres et des roches qui surgissent en permanence.

Jésus a une bonne expérience des sols. En s’assoyant à toutes les tables, même celles dégageant une odeur nauséabonde, il a appris qu’une odeur de parfum finira par s’extraire des sols. Il agit comme le jardinier qui plante une petite graine dans un pot, en prend soin tous les jours, lui parle avec douceur puis le transplante au printemps dans le sol. Ne dit-on pas qu’il y a du bon partout, même dans les pires tueurs à gages ? Toute terre, tous les cœurs sont comme une terre assoiffée (Ps 146,6).

Dans un monde qui va mal, le pape a semé Laudatio si. Il observe, au début du texte, que la terre gémit en travail d’enfantement (no 2). Dans un monde en perte du sens de la fraternité, il récidive et souhaite plaise au ciel, qu’en fin de compte, il n’y ait pas « les autres », mais plutôt le « nous » (no 35).

Cette parabole nous interpelle comme chrétien. Nous regardons le ciel, mais nous marchons sur la terre. À quoi peut bien servir nos bonnes intentions si nous privilégions plutôt de ne regarder que le ciel ? C’est à nous de marcher sur la terre comme Jésus marchait sur la sienne en revitalisant de sa présence les sols. C’est à nous d’actualiser son geste. Personne d’autre ne peut ensemencer à notre place. Jésus vit par la vie qui fuse en nos veines, par nos paroles, par nos actions libératrices. C’est à nous de n’exclure aucune terre en sachant que notre communion avec toutes les terres est de loin ce qui est mieux pour continuer sa présence.

Nous avons à ensemencer l’esprit du christianisme. Le théologien Joseph Moingt observe que ce qui apparaît « hors-sol », c’est plutôt une doctrine, un moralisme, une institution. Ensemencer l’esprit du christianisme est un travail « dans les sols ». De prendre soin des sols.

À votre contemplation. Et maintenant, en présence de Dieu qui donne vie à toutes choses et en présence du Christ Jésus, faisons notre part et prenons soin de l’endroit où nous avons les pieds. AMEN

 

 

 

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Date: 
Dimanche, 5 septembre, 2021

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